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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Parole au peuple(25ème) : « Comment comprendre que Macky Sall et Alassane Ouattara, avocats du Fcfa soient calmes ... ? » s’interroge le Camerounais Rémy J. NGono.

Le débat concernant le Fcfa continue de faire rage à tous les niveaux et partout en Afrique et en France bien sûr. Les Africains s’indignent du caractère colonial de cette monnaie et surtout la confiscation de 50% des réserves par la Banque de France. Cela prive les économies africaines de leviers monétaires conséquents susceptibles de déboucher à un véritable essor économique des pays concernés. Du côté français, les autorités tiennent un discours en apparence limpide et clair comme l’eau du robinet : le sort du Fcfa dépend de la décision souveraine des 14 pays francophones. Personne n’est dupe de la capacité de nuisance des autorités françaises agissant en eaux troubles en synergie avec leurs relais locaux au sein de l’élite dirigeante du continent incarnée par les présidents Macky Sall et Alassane Ouattara. En réalité, c’est une guerre sans merci à l’issue incertaine que se livrent les deux parties. Rémy J. NGono pose ici le débat sous l’angle d’éventuelles représailles contre les farouches détracteurs du Fcfa comme le sort réservé au premier président togolais. Il craint pour la vie de Kaboré qui a annoncé la fin du Fcfa en 2020 pour la zone CEDEAO. Le numéro 25 de Parole au peuple, ce sont les réactions des internautes ci-dessous.

 Premier intervenant à donner son avis sur la question, Mahamadi Ouermi dit : « Rémy NGono, je pense que Rock a parlé sous autorisation de Alassane Ouattara et Maky Sall. Car eux ne pouvaient pas se contredire en moins de deux mois. Tu oublies que Macron était aussi au Burkina. Donc Rock connaît de quoi il parle ».

J. Rémy NGono attaque le Fcfa qu’il qualifie de monnaie des colons : « Juste de retour du sommet de la CEDEAO tenu à Abuja au Nigeria entre les 16 et 17 décembre 2017, le chef d’État burkinabè̀ Roch Kaboré a déclaré : « 2020 doit être la création de la monnaie de la CEDEAO ». C'est acté ! Holé ! Holé ! On a gagné ! On a gagné ! Dansez ! Mais vous risquez bientôt de pleurer Kaboré qui pourrait être assassiné par des soldats Burkinabè̀ pour une monnaie toujours mort-née. Le premier président du Togo indépendant, Sylvanus Olympio, docteur en économie, avait annoncé la sortie du Togo du Fcfa pour 1963. À quelques jours de l'événement, Eyadema, agent des services secrets français, mène un coup d’État dans la nuit du 12 au 13 janvier 1963. Sylvanus Olympio prend la fuite en escaladant la fenêtre de sa résidence pour se réfugier à l'ambassade des États-Unis pieds nus. C'est l'ambassadeur français au Togo qui appelle son homologue américain que le chef d’État togolais s'est réfugié dans son ambassade.

Au lieu de lui ouvrir la porte, l’ambassadeur l'abandonne dans la cour pour se faire assassiner comme un poulet. Il y a quelques jours, un autre brillant économiste togolais anti- Fcfa, a été viré tel un paria de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie). Kako Nukukpo, directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’OIF, a commis le crime d'écrire dans l'une de ses publications : « Le Fcfa asphyxie les économies africaines ». Non seulement il a été licencié sans préavis par l’Administrateur et la Secrétaire Générale de la Francophonie Michaëlle Jean, mais son salaire a été suspendu et son ordinateur confisqué. Alassane Ouattara, fervent défenseur du Fcfa, avait déjà blâmé publiquement Kako Nubukpo devant la délégation de l’OIF, en septembre dernier à New York, en marge de l’Assemblée Générale de l’ONU. Comment comprendre que Macky Sall et Alassane Ouattara, avocats du Fcfa soient calmes et ne fassent aucune déclaration ni interjeté́ un appel contre cette décision au détriment de leur client, la France ? Qu'on ne se berne pas : soit le Fcfa changera juste le nom pour calmer les 150 millions d'esclaves des 15 pays de cette monnaie des colons, soit on commence à préparer la messe de requiem de Kaboré et deux bouquets de fleurs qu'il ira remettre à Sankara et Kadhafi qui ont été sacrifiés pour avoir refusé de s'aligner comme des moutons ».

Harouna Kabore rassure l’auteur du débat en disant : « Monsieur Rémy retenez bien que le nom est Kaboré (celui qui ne se laisse point intimider) et non Kabaoré (réservoir de mil). Je pense que la jeunesse est suffisamment éveillée aujourd’hui pour prendre son destin en main et non la laisser aux mains de nos dirigeants qui refusent la rupture de leur cordon ombilical avec la France ».

Noe Alexis Camara en appelle à la vigilance de la jeunesse en évoquant le passé : « Si seulement la jeunesse africaine pouvait comprendre, s'ils pouvaient se rappeler que Sankara a été tué par son frère Blaise, Lumumba par Mobutu, Olympio par un frère, et tous les autres par notre complicité car y a un adage de chez moi qui dit un sorcier ne peut jamais manger ton fils s'il n'a pas de complice dans la famille, alors pour notre dignité disons non à toutes ces formes de complicité ».

Lyric’s Lylos enchaîne dans le même sens que l’intervention précédente en disant : « Pour ça faudra que les peuples apprennent à faire confiance en leurs dirigeants mais des dirigeants qui y croient en notre continent pour que le peuple ne se fasse pas tuer parce-que ce dirigeant a pris une décision qui n'est pas dans l'intérêt de quelconque pays que ce soit plusieurs exemples existe déjà des dirigeants qui ont osé dire non et on a retourné son propre peuple contre lui-même ! ».

Karim Abou Mopa pense : « Qu’en 63 il n'y avait pas une société civile africaine aussi forte NGono. Donc je doute fort que les français qui ne mangent plus de franc mais l’Euro ose toucher un cheveu de Kaboré. Nous allons envahir les champs Elysée comme lors de la manif contre l'esclavage en Libye où J point avait joué aux abonnés absents ».

Yssouf Savadogo est formel, rassurant et sûr de lui : « Non Rémy c'est parce que tu n'es pas imprégné du contexte sociopolitique au Burkina que tu parles d'un éventuel assassinat du président Rock par l'armée du pays. Sache que même dans son rêve le plus fou aucun militaire Burkinabè actuel ne va s'aventurer à organiser un quelconque coup d'état ou un assassinat contre Rock car il sait ce que ce peuple insurgé va lui réserver. Demande à Diendere. Donc t'inquiète aucun cheveu de rock ne sera touché ».

L’homme Cédric Ngwanza considère que : « L'ordre colonial a créé un pacte stratégique entre l'occident et l'Afrique. C'est le pacte colonial. Ce pacte a lié et continue à lier encore aujourd'hui l'Afrique à l'Europe. Ce pacte fait de l'Etat africain un simple comptoir, en un certain moment, les Etats de l'Afrique sont des simples protectorats. L'ordre colonial a imposé à l'Afrique un système dans lequel il y a un contrôle et une dépendance perpétuelle. Cette dépendance se fait dans tous les secteurs. Religieux et culturel, politique et économique, social et même imaginaire. Dans ce système, les dirigeants lui sont imposés, soit par les armes soit par un forcing électoral. Africains, pourquoi dormez-vous encore et encore ? ».

Enigme Albert Bertin Adandji admet pour le regretter que : « Le danger de l'Africain est encore l'Africain. Des chefs d’Etats : Ouattara, Sall, Faure, talon...Des Fervents partisans de la France seront toujours bien nés pour tergiverser, ligoter, sacrifier leurs frères pour leur seigneur la France. Tout comme Gbagbo, Mohamed, Sankara...Quelle Afrique ! ».

Moussa Le Maestro reste persuadé que : « Si jamais ces différents chefs d'État de la CEDEAO tentent seulement de bannir le FCFA dans leurs pays respectifs, ils seront tous détrônés par la France. C’est un projet mort-né je vous avoue ».

 Bouskaper Del Rio croit à l’irréversibilité du mouvement : « Qu’il y a une différence d'époque entre celui de Sylvanus Olympio et l’époque de Kaboré. Ne perdez pas en vue l’histoire très récente du Burkina Faso. La jeunesse qui a refusé la dictature de Blaise et le coup d’état de son Général de pacotille décoré par l’Elysée de Sarkozy le fouteur de bordel. Je ne peux concevoir un coup d’Etat au Burkina Faso mais certes cela est toujours possible. A mon avis même la mort d’un chef d’Etat africain fervent défendeur d’une monnaie purement africaine ne changera en rien je dis bien en rien la chute programmée du FCFA. Respect au président Kaboré. N’oubliez surtout pas que le débat sur le francs CFA est revenu sur la scène politique, ce n’est pas grâce à un président mais grâce à la jeunesse africaine surtout des gens comme Kémi Seba et bien d’autres jeunes. Que les Ouattara ou Sall défendent leur maitre cela n’empêchera pas la disparition de cette monnaie esclavagiste ».

Unior Monwanou ne partage pas l’optimiste générale autour de l’abandon du FCFA : « Je crois sincèrement que nous devons laisser les sentiments de côté. Laisser le panafricanisme à deux balles de côté et faire face à une dure réalité. Et aussi avoir le culot de se poser une question.... (Sommes-nous prêts à avoir une monnaie ?) Si oui qui va gérer cette monnaie et comment va-t- on gérer cette monnaie ? Avons les ressources humaines sérieuses pour gérer une monnaie. En effet je crois que le plus urgent n'est pas de penser à une monnaie mais plutôt commencer à produire…. Devenir sérieux en thème de gestion. Rendre notre économie stable. Si nous allons continuer à avoir des dirigeants voleurs...des gestionnaires à deux vitesses.... Quelle monnaie voulons-nous avoir ? Monnaie qu'on aura se basera sur quoi ? ».

  Modzo Diop conseille d’éviter les faux débats et s’appuie sur : « Un proverbe wolof dit « bou gneup xamé faut djeum do meuss égg » (Lorsque tout le monde connait votre projet, jamais vous ne l’accomplirez) ... De toute façon, au moment où les Africains disent Non au FCFA, la maman du FCFA a déjà pensé au plan B pour toujours nous maintenir dans la domination monétaire .... Le vrai débat c'est de connaitre les bases de la probable monnaie de remplacement qui sera autonome et ne dépendra d'aucune banque étrangère. Ça ne sert à rien de changer le nom de la monnaie ».

Hamidou Doumaba n’adhère pas à l’analyse faite par le journaliste camerounais : « Désolé de votre analyse Monsieur. Même si on est mouton, que ça ne soit pas éternel. On dit que celui qui doit mourir en brousse le sera et non pas ailleurs. Si notre président Kaboré venait à rendre l'âme pour ça, il s'en serait allé dans l'honneur et ça ne se limitera pas à là. Les mensonges et les magouilles de tous genres ont une fin. Le peuple africain devient plus éveillé et conscient. C'est notre courage sans relâche qui nous sauvera sans doute. Donc soutenons nos dirigeants pour une liberté totale au lieu de les décourager ! ».

Médard Nougbede reste convaincu que : « Le sang innocent versé crie toujours vengeance ! La France détruit et pille l 'Afrique à cause de ses intérêts égoïstes mais elle doit savoir que toute chose qui a un début a une fin et la jeunesse africaine doit savoir que la liberté ne se donne pas mais elle s'arrache ».

Salomon Achielle est en parfaite adéquation avec l’analyse de NGono : « Très belle analyse monsieur Ngono. C'est la même vision qu'avait le président Gbagbo mais lui aussi a été stoppé net et mis aux arrêts par Ouattara que vous présentez dans vos différents postes comme étant le président model que l'Afrique n'ait jamais eu. Je suis surpris aujourd'hui que vous reconnaissez qu'il est l'un des pions de la France en Afrique ».

Adelfran Ab n’est pas tout à fait contre l’analyse de NGono, mais dit : « Je partage l'esprit portée par la chute de cette publication. La France n'entend pas lâcher prise. Elle sait pertinemment qu'elle n'est rien sans l'Afrique. Comment entrevoir alors l’indépendance économique des anciennes colonies pour crever le lendemain ? Si les africains peuvent faire bloc et ôter l'esprit de trahison en eux ils pourront réussir. Je vois mal la France engager simultanément des bombardements dans tous les pays de la zone francophone dans le cas où ceux-ci auraient tous dit non. Mais cela relèverait de l'utopie en raison de l'allégeance que les africains prêtent à leur maître. L’avenir nous dira ».

Yaya Tiéné estime que : « Dire est facile. Mais agir révèle d'une autre réalité. Kaboré a eu le courage d'avouer cela. Voyant le sort réservé aux détracteurs du FCFA, je pense à Kamano, à l'agent de l'OIF qui a été demi de ces fonctions, j'imagine ce que les défenseurs de cet héritage colonial préparent pour lui. Mais je me pose la question de « Comment ces malfaiteurs développeront leurs nations en étant dans la gueule du lion ? ».

Paul Laya Somboro veut rafraichir la mémoire collective en convoquant l’exemple de changement de monnaie au Mali : « Qu’une histoire le 1er juillet 1962, le franc malien fut créé pour remplacer le franc CFA dont il avait la même parité (1Franc Malien :1 CFA). Des difficultés économiques contraignirent le Mali à mener des négociations avec la France le 19 décembre 1967. Ces négociations aboutirent à la signature de deux accords financiers : Libre convertibilité du franc malien et création d’un institut d'émission. Le franc malien fut dévalué à 50%, 1 FM : 0,50 CFA : 0,01FF. 50 ans après avec un IDH de 0,31 en 2010, le Mali classé 182ème sur 187 pays (PNUD) Et un PIB par habitant de 64, 9 dollars en 2012. C’est l'un des États les plus pauvres du monde. Ce pays du Sahel, enclavé, dispose pourtant de ressources minières, agricoles, pastorales, Et touristiques. Ma question est la suivante, qu'est ce qui fait des pays de l'Afrique qui sont colonisés par la France des pays les plus pauvres du monde ? ».

Moustapha Njoya émet l’hypothèse d’un sursaut de la part de Kaboré et appelle les autres présidents à la solidarité : « Je crois que Kaboré n'a pas pu digérer le mépris de Macron et a décidé d'exprimer sa maturité et surtout son humanité africaine ! Vivement que les autres le suivent et ne craignent pas d'être traités de traitres par celle grâce à qui ils sont arrivés où ils sont aujourd'hui ! Qu'ils prennent pour une fois le courage de faire front commun contre cette apparente gentillesse qui spolie l'Afrique francophone ! ».

Soulé Njoundiyimoun se demande pourquoi faire du bruit : « Les gens là ne blague pas avec. Et pourquoi ces dirigeants font-ils toujours des déclarations ? Ne peuvent-ils pas agir sans faire le buzz ? Depuis que l'autre avait fait sa part de déclarations fracassantes, on en est où ? Il sera zigouillé s'il est sérieux. C'est l'eau calme qui est profond, dit-on dans mon village ».

 Saïdou Sankara s’insurge : « Qu’un petit pays comme la France qui gère l'argent de 16 pays qui se dissent indépendants même dans une famille l'homme ne peut pas gérer l'argent de son épouse de sorte que la France fait à ces pays vraiment cela donne des insomnies ».

Damas Panzu Zime émet des réserves quant à l’efficacité de se doter de sa propre monnaie : « Il me semble que nombre des pays Africains ont leurs propres monnaies à l'exemple de la RDC, Angola et j'en passe mais pourtant cela n'a eu aucun impact positif sur l'économie bien au contraire dévaluation sur dévaluation jusqu'à ce que les gros dignitaires se fassent payer les salaires en $, cela étant, les pays de l'ouest ne risquent pas de subir le même sort ? »

En conclusion, Mahamat Issa Moussa explique : « Qu’au Burkina, Macron a clairement dit qu'il était disposé au changement du nom du FCFA et ses paramètres. Ses intentions sont bien connues. Il n'est pas disposé à ce que les pays qui renflouent la banque centrale française aient leur propre monnaie. La création d'une nouvelle monnaie doit concerner tous les États utilisateurs de la monnaie coloniale. Pour être gagné, le combat doit être global ».

Choix et commentaire de Moussa T. Yowanga/ Ahmat Zéïdane Bichara

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