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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Parole au peuple (9eme) : « Le petit Macron a-t-il, selon vous manqué de respect au vieux Kaboré ? », s’interroge  Nadjikimo Benoudjita

La visite du plus jeune président français Emmanuel Macron au Burkina Faso a secoué le monde des réseaux sociaux après son discours au cours duquel il s’est permis quelques piques d’humours de mauvais goût envers son hôte diversement appréciés par les Burkinabè et plus largement par les Africains. L’ancien Directeur de Publication du journal « Notre Temps », Nadjikimo Benoudjouta ne s’imaginait pas qu’en se posant la simple question ci-dessus, elle allait être commentée abondamment, comme vous le constatez.

Youssouf Sakkal est le premier à lancer les hostilités en posant autrement la question : « Le vieux a-t-il mérité le respect ? ».

Kebir Mahamat Abdoulaye a orienté sa réponse vers des sources officielles : « Il vient de répondre il y a à peine deux heures à cette question dans une interview qu'il a accordée à France 24 et RFI. Il dit : C'est de l'humour ! ».

Hunwanou Abakar a minimisé cet incident comme l’a fait le conseiller du président Kaboré Thierry Hott : « C'est seulement une pause technique pour le président burkinabé. Ceux qui étaient là ont vu. Pas de scandale diplomatique. C'est de l'humour à la Macron, c'est la jeunesse. »

Nadji Gossadina pense qu’il n’y a rien de méchant dans l’humour du président Macron : « C'était juste « zamuzèment ». Honte à ceux qui voudraient donner une autre explication. Je suis loin d'être un pro-Macron, mais il faut reconnaître que sur ce coup, le petit n'a fait aucune erreur

Koyassum Li de s’exclamer pour afficher son désaccord avec Nadji : « Vous êtes sérieux !!!! Oui il a manqué de respect (Kaboré le mérite-t-il, ici ce n'est pas la question) quand on manque de respect et se moque à ce point d'un chef d'Etat, on se moque de son pays, de son continent et ici là encore plus. Quand Macron aura ce genre de blagues faciles face à des Trump, Poutine, Merkel ou autres je rirai de bon cœur (même si j’avoue que celle-là on ne pouvait pas la louper). Applaudissons, rions, et donnons notre bénédiction « zamuzons-nous ». Sinon merci aux autres étudiants de Ouaga, ceux qui étaient dans les rues, ceux qu’on n’a pas trié sur le volet ». 

 Mouss Moussa repart en faisant recours aux coutumes pour soutenir Li : « Dans la tradition africaine le vieux incarne la sagesse, l'expérience alors admettons que le petit Macron eut manqué de respect à son égard, pourquoi ne lui avait-il pas administré une leçon de sagesse pour rester poli vis-à-vis de l'étranger ? Il ne nous revient pas de parler à sa place. C'est un chef de famille censé défendre sa famille, c'est-à-dire le Burkina et par extension l'Afrique. Quand un enfant commet une bêtise, on le corrige et la correction aurait été une bonne

réplique du Vieux Kaboré au jeune Macron ! S'il ne l'a pas fait que voulez-vous qu'on dise !!!! »

Koyassum Li s'interroge« On va faire comment ??? »

 Moussa Moussa tente de répondre humblement à Li : « A mon avis, restons zen et stoïques !!! »

Nadjikimo Benoudjita, l’auteur du débat s’indigne contre l’arrogance de Macron et l’absence d’une bonne réplique : « Une situation tout de même inopinée. On disait Macron ignorant de l'histoire de l'Afrique. Le voilà qui s'autorise une leçon d'histoire géopolitique transversale du continent, reconnaissant en les dénonçant les responsabilités et crimes économiques et crimes contre l'humanité commis par la France et invitant cette génération la sienne et celle des Jeunes Africains à en tirer leçons et conséquences sans s’y enferrer, un mot riche en évocation symbolique, pour leur demander d’explorer les voies d'une nouvelle amitié, soit d'ouvrir la page de nouvelles relations entre la France et l'Afrique. Quand après ça et d'autres déclarations qui appellent à plus de responsabilités et à une émancipation des esprits de l'infantilisation coloniale (c’est moi qui interprète), quelqu'un s'amène avec une question parmi les quatre soigneusement sélectionnées convergences de mille autres et qui s'avère une question complètement débile et ouvertement mendiante, permettez que Macron exulte et ironise et tant pis si Kaboré et les Sages Africains en ont pris pour leur grade. Macron se trouve dans un campus universitaire pas face à une assemblée de législateurs. »

Koyassum Li banalise les propos du plus jeune président français Emmanuel Macron, en estimant qu’ : « Il n'a rien dit de nouveau dans le fond, par rapport à ses prédécesseurs, il y a mis la forme, un grand « communiquant » vraiment trop fort ». 

Mouss Moussa se met dans le débat comme : « Bien sûr, il s'est juste évertué à impressionner les Africains avec le langage de Molière. On s'en moque de la forme, le plus important c'est le fond, et parlant du fond alors il n'y en a pas. Au fond, il n'est pas différent de ses prédécesseurs. Que personne ne se trompe, il a fait du chaud comme dans une salle de concert, Après le concert, chacun rentre chez lui et la vie continue !!! »

 L’ancien Directeur de Publication du journal tchadien "Notre Temps" reconnait un aspect positif de la politique de Macron quand il croit : « Tout de même n'a-t-il pas été le premier non pas président mais simple candidat, à reconnaître la colonisation comme un crime contre l’humanité ? Et cette reconnaissance, combien significative des combats menés par des écrivains comme André Gide et Albert Londres pour moi, journaliste engagé, ça fait chaud au cœur. Oui, quelque part il est sorti des sentiers battus. »

Delphine Mortha très réservée préfère attendre avant de croire : « Exact ! de la poudre aux yeux !!!Rien de nouveaux, attendons de voir !!! »

 Djemmekilla Caleb Tomor fait une analyse en allant vers un passé récent de la politique africaine des années 80 ans : « Imaginons Sankara à la place de Kaboré durant cette période de questions : Ce qui semble être une bouderie aurait donné lieu à un rétablissement des faits notamment sur ces blague et interpellation concernant la climatisation ou même d'autres assertions. Bref il l'a eu un peu facile mais il est vrai que sur le fond il faudra repasser puisque la politique africaine de la France a toujours la vie dure. Elle est constante même si elle se décline différemment (de la poudre aux yeux !) en début de mandat de chaque dirigeant français. »

 Nadjikimo Benoudjita en bon médiateur temporise les choses : « En effet, attendons de voir. »

Fanfan Byertha interpelle Djemeekilla Caleb Tombor : « Je pense la même chose, la réplique de Sankara le ferait moins rire. Il n'y a pas de plaisanterie dans la méthode utilisée pour ridiculiser Kaboré. Si vous vous souvenez, au Mali, quand Idriss Deby s'était levé avec son portable pour aller voir Macron, la photo a été immortalisée et les commentaires allaient bon train ! Kaboré était l'un des chefs d'Etat à se gausser également, et là encore il y a une photo de cette scène ! Macron, à chaque fois qu'il ira en Afrique, trouvera quelqu'un à rabaisser, parce que les chefs d'Etat africains prêtent le flanc à cela. Il aurait tenu ces mêmes propos, et j'en doute, avec Angela Merkel ou Trump, il aurait eu une réplique bien assaisonnée. Du discours de Dakar à celui de Ouaga, je préfère encore celui de Dakar, car les étudiants dakarois n'avaient pas ce niveau de médiocrité, du moins, ils ne l'ont pas étalé ! ».

Mouss Moussa cherche à comprendre sans les dédouaner l’attitude de ces dirigeants africains face à Monsieur Macron : « Il aurait été mis à sa place s'il avait en face de lui un révolutionnaire comme Mougabé. Les Africains francophones sont trop formatés par les universités et grandes écoles françaises et parfois se comportent encore comme des colonisés dans leur subconscient, parfois aussi certains dirigeants sont dépassés par le changement d'époque ! Il faut forcément faire vite pour laver l'affront sinon la France continuera à se jouer de nous comme de nos soi-disant dirigeants !!! »

Nadjikimo Benoudjita ne voit que du bien dans l’intervention de Mouss Moussa : « Bien triste. Avoir 80% de moins de 35 ans comme populations et être réduits à chercher un vieux grabataire nonagénaire pour vous défendre ! »

 Bakidja Stanislas ferme la porte de ce débat avec le regret de voir la mauvaise image des dirigeants africains : « A ce niveau de relations internationales, les clichés d'aînés n’ont pas un bon niveau »

Choix de la Rédaction

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