Tchad : Cri d’alarme d’un citoyen Tchadien

Dans une récente publication sur les réseaux sociaux, un internaute Tchadien, a fait le récit d’un voyage très difficile en raison de l’insécurité permanente imposée par des bandits de grand chemin. C’est un véritable cri d’alarme mêlé d’émotions de peur que cet internaute lance à l’attention des autorités nationales et régionales à travers une publication titrée : « Oum-Hadjer-Ati-Magalmé : le triangle mortifère et toléré de tous les malfrats ! ». L’auteur relate les faits tels qu’il les a vécus et observés dans ce triangle de Mangalmé-Oum-Hadjer Ati. De groupes de malfrats tolérés, peut-être trop connus mais intouchables, font prospérer leurs affaires par les vols à main armée et les rapts de véhicules Hart-Up vendus sur les marchés du Soudan et de la Libye. Ils sont audacieux et ne reculent même pas devant l'État devenu moins fort qu’eux. Ils opèrent au vu et au su de la population tétanisée de peur. Ils circulent avec les ambulances de l'État et les voitures des ONG volées et repeintes selon leur goût. Armés d'AK-47, ils déboulent, jonchés sur leurs bolides motorisés, sur l'axe principal ou par les sentiers battus pour attaquer leurs victimes.

 Ces derniers mois, ils ont pris la voiture de la Pharmacie Régionale d'Approvisionnement (PRA) de Mongo, l'Ambulance d'Oum-Hadjer, l'ambulance d'Ati, la voiture de la Croix-Rouge, la voiture de l'OXFAM etc. L’internaute parle comme il ressent les choses en faisant un constat inquiétant tout en mettant son doigt comme une personne qui surprend un voleur sur l’irresponsabilité notoire de l’Etat tchadien dirigé par Idriss Deby Itno à faire régner la loi et le pouvoir sur l’ensemble du territoire tchadien : « Mon constat est que dans ce triangle, les services de sécurité n'ont pas les moyens de s'opposer à ces malfrats qui sont sûrement connus et protégés. Les gens évitent de les rencontrer car un malfrat tué ou capturé éveille des vendettas et de règlement de compte jusqu'à la capitale. Seul le Président de la République peut aller imposer l'ordre et la légalité dans ce triangle aberrant de la République. Et il devrait le faire et il doit prendre sa canne pour frapper partout dans cette zone devenue pire et vit des « choses » aussi inadmissibles que ce qui se passait au Borkou lors de la récente visite du Chef de l'État.

 La République est en péril à cause de ces gens qui la défient et la narguent en menaçant la population ! Il y a urgence d'agir avant qu'il ne soit trop tard ». Il observe aussi en guise conclusion qu’aucune de ces voitures ne fut retrouvée et c'est toujours l'inconnue destination des engins qui est le refrain de tous. Ce 26 novembre, notre voiture du PNLP fut dans l'œil du Cyclone de ces malfrats qui nous ont interceptés à 8h près d'un village. Certes nous avons eu la réaction prompte de toutes les autorités environnantes (Guéra, Batha et Ouaddaï) qui ont concouru pour notre libération mais à quel prix et avec quels moyens dérisoires ? L’autorité de l'État est bafouée dans ce triangle mortifère de la pègre vorace et enhardie par des vols continus et sans relâche.

La Rédaction