Tchad : « Longtemps considéré comme un terreau de violence, le Tchad a pu donner une image positive dans le concert des nations, écrit l’ATPE

L’Agence Tchadienne de Presse et d’Edition(ATPE) a mis dans sa parution du vendredi 1^er décembre, l’accent sur la célébration de la Journée de la Liberté et de la Démocratie, édition 2017, qui marque également les 27 années de règne du Mouvement patriotique du salut, et donne lieu à une analyse profonde du chemin parcouru et des voies à emprunter pour faire du pays un îlot de paix et de prospérité. 27 ans, ce n’est pas 27 jours et cette marche démocratique a connu des hauts et des bas. Comme dans la vie d’un homme, c’est l’âge de la maturité, de la responsabilité. Avec le vent de la liberté qui a soufflé, une amélioration s’est opérée dans tous les secteurs. Le paysage politique et médiatique a connu de profondes transformations, quoique les avis soient partagés quant à son impact réel. Longtemps considéré comme un terreau de violence, le Tchad a pu donner une image positive dans le concert des nations, siégeant même en 2013 comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.

La croissance économique est passée d’un à deux chiffres. Cette embellie a été mise à mal par la mauvaise gestion des revenus. Bien plus, les efforts de développement enclenchés dans bien des secteurs ont été annihilés par la qualité des réalisations et paralysé par l’instabilité au sein des institutions. Mais, que constate-t-on ? Il faut se l’avouer, si l’on tient compte des nombreux soubresauts de corruption que connaît le Tchad, le militantisme a servi de carapace pour s’enrichir. Les « Baministes », eux qui ont été le noyau de l’avènement démocratique, sont en train d’assister, impuissants, à une dénaturation des fondements de l’idéologie de leur parti par des opportunistes. Car, c’est parmi ces derniers que les scandales de détournement font rage. Leurs actes sont totalement en contradiction avec la vision du président de la République, Baministe pur, qui n’a cessé de se plaindre de l’absence de conscience dans la gestion des biens publics par certains de ses compatriotes au point d’appeler les religieux à la rescousse. Si les bruits de bottes sont absents, la paix n’est pas que l’absence de guerre.

Mais c’est un état de quiétude, de calme, de tranquillité, etc. La perfection n’étant pas de ce monde, les acteurs politiques et toutes les ressources humaines sont appelés à une autocritique pour se départir des pratiques et des positions narcissiques préjudiciables à la cohésion sociale. C’est à ce prix que la social-démocratie, si chère au parti de Bamina pourrait se concrétiser sous toutes ses formes. En clair, la tendance à saper la volonté politique des hautes autorités ne vient pas que des forces opposées, elle est à voir en interne tant dans le comportement de certains militants du parti au pouvoir que dans celui des partis alliés. C’est pourquoi, le défi principal de la nation tchadienne est d’œuvrer à ce que le poste de responsabilité ne soit pas vu par le bénéficiaire comme un moyen de se hisser à un niveau supérieur à celui de la population, mais plutôt comme une mission à accomplir par devoir patriotique. 27 années méritent bien d’être célébrées mais aussi d’être méditées par tous les compatriotes.

 Eric Mocnga Topona, correspondant spécial depuis Bonn en Allemagne