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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Œil de Fabien : La solitude du pouvoir ! » Sous-titre l’écrivaine Bacqué.

Voici un sujet rarement abordé par des médias : « La solitude du pouvoir… ». Et pourtant de l’Afrique en passant par les Etats-Unis, Asie, Europe ou autres continents la solitude du pouvoir, comme un serpent qui injecte mortellement son venin dans les veines de sa victime, impose silencieusement sa dictature. Et le connaissez-vous fort bien que le pouvoir soit une quête à laquelle, tous les politiques rêvent d’y accéder. Mais qu’en est-il en réalité de son exercice, une fois qu’on y parvient. C’est dans cette optique que l’œil de Fabien plonge le regard à travers le livre de Raphaëlle Bacqué (titré : « l’Enfer de Matignon : Ce sont eux qui en parlent le mieux. » paru en Août 2008 aux éditions Albin Michel) sur les propos des certains premiers ministres français qui ont respectivement accepté de témoigner sans tabou de leurs expériences sur la question de la solitude du pouvoir. Des exceptionnelles expériences à ne pas manquer !

En effet,il y a toujours dans ce monde beaucoup de choses à dire et souvent comme un gâteau mal trempé dans une nappe d’huile mi- chaude mi- froide, il est difficile de trouver un juste milieu lorsqu'il s'agit des expériences dans le domaine politique.

Commençons donc cette vraie révélation politique de l'écrivaine Raphaëlle Bacqué par monsieur Alain Juppé qui révèle que : « Tu es livré à la responsabilité des décisions prises, et dit ceci : « Bien sûr qu’on est seul devant la décision, mais c’est le lot commun de tous ceux qui décident. Lorsque cela marche, tout le monde s’attribue le succès. Si cela ne marche pas, vous êtes le seul à en porter la responsabilité, c’est la règle du jeu. Souvent le poids de cette responsabilité : on n’est pas infaillible, on se dit qu’on peut se tromper, on peut prendre des décisions qui ont des conséquences humaines lourdes. Quand on décide d’un niveau d’impôt, de salaire, de smic, ce n’est pas une décision économique, c’est une décision humaine qui concerne des millions des gens. S’imaginer que les hommes politiques laissent tout ça de côté parce qu’ils réagissent comme des machines insensibles et froides, c’est un de ces stéréotypes qui ont la vie dure, mais ne correspondent en aucune manière à la réalité. Un jour, un conseiller général du fin fond d’une vallée des Pyrénées vient me voir en me disant : « Monsieur le premier ministre, j’ai besoin de vous ! » Il était arrivé dans mon bureau par l’intermédiaire d’un député qui m’avait demandé de le recevoir. « Voilà, j’habite dans cette vallée » et il pose sur la table des photos d’une vallée des Pyrénées ». « Dans cette vallée, on va construire une ligne à haute tension, qui va la défigurer à jamais. Interdisez cela. » Qu’est-ce que je fais dans ce cas-là ? Je consulte mon ministre de l’industrie et mon ministre de l’environnement. Le ministre de l’environnement s’insurge : « Ce projet est scandaleux, il faut arrêter ça. » Le ministre de l’industrie affirme le contraire : « Si tu fais ça, c’est une catastrophe ! Les espagnols ont construit la ligne de l’autre côté, on en a absolument besoin pour assurer la sécurité de l’approvisionnement électrique de la France ! » Que faire ? Pour une fois, je suis allé sur le terrain avec ma ministre de l’environnement, Corinne Lepage. Nous avons survolé la vallée en hélicoptère, rencontré les gens, et lorsque je suis rentré à Matignon, j’ai décidé : « On ne fera pas la ligne. » Cataclysme au ministère de l’industrie et à EDF : « Décision irresponsable ! Etc. » Pour une fois j’ai tenu bon ; après tout, je le sentais comme ça. La ligne électrique ne s’est pas faite, on n’a pas déclaré la guerre à l’Espagne, l’alimentation électrique du sud de la France a continué à être assurée. Et j’ai été fait citoyen d’honneur de la vallée du Louron…Il faut aussi parfois s’affranchir des techniciens. Combien de fois me suis-je aperçu que sur tel ou tel dossier, ils vous assènent : « Ce n’est pas possible ! » Très souvent, vous vous pliez à leur avis, n’étant pas technicien vous-même. Et puis, de temps en temps, vous décidez : « Si, il faut que ce soit possible. » Et j’ai constaté que dans 99% des cas, quinze jours après, c’est devenu possible. »

Or sans perdre trop de temps dans la parole, Jean-Pierre Raffarin tout en relativisant ses propos met en exergue la question des reformes politiques :« Il y’a des réformes qu’on ne peut pas faire en moins d’un an. C’est vrai pour de grandes réformes structurelles et législatives. Et puis, il y’a des réformes plus rapides. J’ai signé une circulaire un jour et cela m’a pris des minutes : « A partir de maintenant, les grèves dans la fonction publique ne sont pas payées ». Et je vous assure que ces dix minutes-là ont eu beaucoup plus d’effet dans la fonction publique que bien d’autres réformes qui m’avaient pris beaucoup de temps ».

Contrairement  à monsieur Jean-Pierre Raffarin, Dominique De Villepin pointe son regard sur le temps. Ainsi dit-il simplement les choses : « La vérité, c’est que le temps de l’administration n’est pas le temps de Matignon et le temps des médias n’est pas non plus le temps de la politique. Matignon est dans l’urgence, dans le souci du résultat. Vous souhaitez répondre immédiatement à une crise, que les crédits soient débloqués rapidement, que les associations puissent les recevoir, comme vous l’avez décidé, dans les heures qui suivent. Vous avez souhaité que les modifications prévues dans les dispositifs scolaires, l’accompagnement des jeunes, tout cela puisse être mis en place rapidement. Tout cela demande du temps. Plus de temps qu’il n’en faudrait pour que l’action politique garde toute sa fraîcheur et toute sa crédibilité. Les partenaires avec lesquels vous travaillez se situent dans un temps tout autre. Il n’y a pas de week-end à Matignon. Il n’y a pas de nuit de à Matignon. Vous vous réveillez la nuit pour traiter des questions d’urgence. Tous ceux avec lesquels vous travaillez partent en vacances, en week-end, il faut attendre qu’ils reviennent. Ils ne sont pas libres à la date que vous avez souhaitée, ils partent en congrès étudier la situation de la santé en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Du coup, ce que vous pensiez être un problème partagé apparaît à vos interlocuteurs comme votre seul problème. Donc nous sommes dans une bataille des temps ou vous avez très vite le sentiment d’être isolé par l’urgence de vos préoccupations ». Et c’est là où l’on vous dit : « Mon vieux, pars en week-end, pars en vacances ! Tu verras, tu vivras les choses beaucoup plus calmement ».

Fabien Essibeye Fangbo, journaliste stagiaire

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