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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Œil de Fabien : « Les médias, voilà l’ennemi », sous-titre l’écrivaine Raphaëlle Bacqué

Cette rubrique est nouvelle dans la Rédaction de Regards d’Africains de France et dès le départ elle est confiée à Fabien Essibeye Fangbo qui intègre désormais notre équipe en tant que journaliste stagiaire. Cette rubrique est un fourre-tout qui lui permettra d’aborder tous les sujets en rapport avec la politique, l’économie, la société, la religion, la culture, le sport, la santé, l’électronique etc. dans le but d’informer, d’éduquer et surtout de susciter le débat entre lecteurs. Et cela pourrait se passer par des analyses, reportages, interviews ou portraits qui paraîtront tous les lundis et jeudis de la semaine. Il s’agira d’un compte rendu avec toutes les règles de l’art : impartialité, rigueur, respect de l’éthique et de la déontologie professionnelle.

Son baptême du feu, l’œil de Fabien nous dévoile aujourd’hui ce que certains premiers ministres français pensent des médias de leur pays à travers le  livre de Raphaëlle Bacqué titré : « L’Enfer de Matignon : ce sont eux qui en parlent le mieux », parution en août 2008 aux éditions Albin Michel. Certains de ces premiers ministres français considèrent la presse comme un véritable ennemi, en revanche d’autres ne partagent pas ce point de vue. Pour laisser à chacun de découvrir et apprécier les propos de ces hommes politiques de premier plan, nous n’en dirons pas plus.

Pour Michel Rocard : « A la fin, je ne lisais plus les pages de politique intérieure dans les journaux. Les lire m’aurait fait croire à la maxime du savant Cosinus : « La vie est un tissu de coups de poignard qu’il faut boire goutte à goutte… ». L’opinion publique est devenue consumériste et, une certaine presse aidant, les responsables politiques, fussent-ils président ou premier ministre, peuvent être insultés à merci. La profession politique ne bénéficie plus du respect qu’on avait pour elle du temps où elle passait pour efficace, c'est-à-dire du temps du plein emploi. Aujourd’hui, on nous insulte, on nous veut pauvre et on nous manque. Nos rois aussi avaient leurs bouffons. Mais le bouffon du roi n’entrait pas dans la cathédrale. Aujourd’hui les bouffons occupent la Cathédrale et les hommes politiques doivent leur demander pardon »

Si Michel Rocard dit l’avoir bien géré, vous verrez ce qu’Alain Juppé croit : «Jusqu’à mon arrivée à Matignon, je pensais gérer plutôt bien ma communication et quand j’étais au Quai d’Orsay, je dois dire que j’avais plutôt une excellente presse. Tout le monde s’accordait à reconnaître que je ne me débrouillais pas trop mal et je m’entendais très bien avec les médias. C’était peut-être une presse spécialisée dans les questions internationales, mais enfin ça se passait plutôt bien. Auparavant, lorsque j’avais eu des responsabilités politiques à la tête du (RPR), je n’avais pas le sentiment de m’être mis à dos la totalité de la classe journalistique. Tout a changé à Matignon. Je veux bien prendre ma part de torts, bien sûr. J’ai peut-être été trop raide dans ma communication, encore que j’aie fait des efforts : j’essayais d’expliquer ce que je faisais. J’allais souvent à la télévision, je voyais souvent des journalistes. Mais cela ne passait pas. J’ai une petite explication, mais qui pourrait aggraver mon cas. C’est que, on ne s’en souvient peut-être pas, mais l’essentiel de la presse parisienne était balladurienne. Elle avait choisi de soutenir Edouard Balladur à l’élection présidentielle de 1995. Y compris les journaux les plus prestigieux. Et donc Chirac n’était pas légitime à ses yeux. Et son premier ministre non plus. J’ai eu dès le départ, y compris avec cette malheureuse affaire d’appartement que je louais à la Ville de Paris- ce que l’on m’a reproché comme un scandale-, une espèce de déchainement médiatique, que je n’ai pas su maîtriser ou inverser. Evidemment j’ai reçu des tas de conseils. Le président de la République m’a envoyé son conseiller en communication, Jacques Pilhan. Je l’ai écouté, j’ai suivi ses avis, cela n’a pas suffi. J’ai une conviction bien ancrée au fond de moi-même et mon expérience ne l’a pas modifiée : c’est que vous pouvez faire de la mousse médiatique quand vous n’êtes pas aux commandes.

 Lorsque vous êtes en campagne, c’est très facile, vous pouvez promettre la terre entière. Quand vous êtes confronté à la décision ou à la réalité et qu’il faut faire avaler une pilule amère, vous avez beau y mettre tous les rubans roses que vous voulez, cela ne passe pas. Je ne comprenais pas toujours très bien, en outre, ce qu’on me conseillait. Il fallait être plus souriant, il fallait parler plus simplement aux gens. Souriant, quand vous parlez du déficit de la Sécurité sociale, ou de la nécessité de réformer les finances publiques : ce n’est pas une rigolade ! Quant à parler simplement aux gens… Moi, j’ai beaucoup parlé aux gens dans ma vie politique, puisque, si je suis là, c’est qu’ils m’ont élu. Et notamment pendant douze ans dans le 18e arrondissement de Paris et maintenant, depuis plus de dix ans à Bordeaux. Et je n’ai pas eu le sentiment que je parlais un sabir incompréhensible…Enfin j’ai essayé d’apprendre. On a monté un studio à Matignon, avec des jolies couleurs derrière, pour que je puisse rencontrer fréquemment la presse. Il y avait d’ailleurs en permanence un débat : faut-il voir souvent les journalistes ou pas souvent ? Et cela alternait. Il y avait des périodes où je les voyais souvent et puis les sondages baissaient. Alors les conseillers en communication disaient doctement : « Il les voit trop souvent ». Alors je les voyais moins souvent. Mais les sondages baissaient toujours. Alors on redisait : « Il faut les voir plus souvent. » Donc je ne savais plus très bien où donner de la tête. Et pour finir, j’ai pris tout cela avec un peu de philosophie ».

L’œil de Fabien vous donnera les points de vue des autres premiers ministres de la République française afin de permettre à chacun de se faire sa propre opinion sur la presse vue par de grandes personnalités politiques françaises.

Fabien Essibeye Fangbo

Encadré (Sources Wikipedia) : 

Raphaëlle Bacqué est une journaliste française, née le 1er février à Paris Elle est actuellement grand reporter au journal Le Monde. Raphaëlle Bacqué est la sœur de la psychologue Marie-Frédérique Bacqué. Elle est diplômée du Centre de formation des journalistes (promotion 1988) de l’Institut d’Etudes politiques de Paris (1987) et titulaire d’une licence de Droit public. Raphaëlle Bacqué débute sa carrière à l’AFP, puis travaille pour France-Soir où elle est envoyée spéciale pour les Pays de l'Est. En 1992, elle rejoint l'équipe de Fabien Roland-Lévy et Jean-Michel Aphatie au Parisien puis l'hebdomadaire Marianne où elle couvre la politique intérieure. En 1998, elle devient journaliste au Monde. Elle a notamment couvert la campagne électorale de  Ségolène Royal en 2007 et publié un livre à ce sujet.

 

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