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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Parole au peuple (39ème 1ère partie) : « Que faire du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques ? »

La mort du président du Conseil supérieur pour les affaires islamiques et la possible guerre de sa succession permettent de poser un débat beaucoup plus élevé et ardu à savoir la problématique sur le respect de la laïcité au Tchad. Le caractère laïc de l’Etat ne pose aucun problème à personne dans l’incantation verbale d’autant plus que cela est consacré par la constitution tchadienne. Cependant, la pratique montre que la laïcité est bafouée avant tout par les autorités elles-mêmes. Pour s’en convaincre, il suffit de considérer deux situations similaires d’immixtions flagrantes du pouvoir dans les affaires religieuses. Il s’agit d’une part, la nomination tous les ans de l’émir du hadj et la désignation par le chef de l’Etat du président du Conseil supérieur pour les affaires islamiques d’autre part. Le respect de la laïcité impose à l’Etat la neutralité vis-à-vis des religions. L’Etat peut accompagner et avoir à la limite un droit de regard sur les activités religieuses pour éviter toutes sortes de dérives possibles mais il ne doit en aucune manière et sous quelque prétexte que ça soit s’arroger le droit de se mêler de près ou de loin à la désignation des chefs religieux.

La proximité de ces derniers avec le pouvoir a pour conséquence de les rendre vulnérables et peu crédibles aux yeux de leurs adeptes. Le gouvernement a plutôt intérêt à laisser les chefs religieux jouer pleinement leur rôle de guide spirituel pour éclairer les consciences et être en position d’autorité morale pour aider les pouvoirs publics lorsque c’est nécessaire. Le Tchad gagnerait a faire vivre de façon harmonieuse la laïcité qui favorise la cohabitation pacifique et la tolérance entre les tchadiens de différentes religions. Le défi de prochaines années sera celui de faire respecter par tous et partout au Tchad, la laïcité sinon ce sera la porte d’entrée des conflits fratricides insupportables. Le 39eme numéro de Parole au peuple est consacré au Conseil supérieur pour les affaires islamiques. Kébir Mahamat Abdoulaye se demande ce qu’il faut en faire ? Cela pose la question de la désignation de son président, son fonctionnement et de son rapport avec les autres religions et surtout avec l’Etat.

Bessandjé Fréderic s’invite le premier dans le débat : « Nous savons tous que c'est une "institution étatique acquise à Deby. L'électorat musulman est très important ».

Kébir Mahamat Abdoulaye appelle à la prudence : « Confondre la politique et la religion ce qu'avaient fait certains présidents du Conseil supérieur pour les affaires islamiques-CSAI et imams de la grande Mosquée Roi Fayçal de N'Djaména, imam Moussa Ibrahim pour le compte de Habré contre Félix Malloum, ensuite Imam Badaoui pour Habré contre ses opposants politico-militaires et enfin Hassan Hissein pour Deby »

Msadouass Msadouass donne une explication historique : « Ta vision est très bien capté Mr Kébir. A vrai dire le chemin de ceux tidjanites est déterminé si dessous en 1782...et pourtant la sounna du prophète existait bien avant...très bien avant la date de création du tidjanites, et ils ne fondent pas bien sur la structure et le bon chemin du prophète Mohamed walatoullahi wa salamouhou aley.donc maintenant c'est de donné la présidence a nos frère d'Assounna pour voir comment ils vont gérer».

Ahmat-Saleh Souleyman propose et explique : « La grande mosquée doit revenir à son propriétaire qui est le sultan de N'Djamena car le site lui appartient et il y avait déjà sa mosquée avant l'extension. Donc il peut lui-même choisir son imam comme les sultans de Ouaddai et Kanem eux-mêmes choisissent leur imam ».

Sidkhi Khalil estime qu’ : «Aucun système de désignation, quelle que soit son ouverture et sa transparence, ne pourra faire l'unanimité encore que chaque courant se veut plus légitime que l'autre. La solution sera comme d'habitude. C'est le PR qui tranchera un point final ».

Choua Mahamat-Zène apporte des éclaircissements concernant les deux concepts : « Vous confondez les sunnites et les wahhabites. Tandis que les tidjanites ou tidjaniyines sont des soufistes et ils sont des sunnites c'est à dire qu'ils appliquent la souna du prophète Mohamed. Les grands oulémas sont des soufistes. Il est primordial de canaliser le débat ».

Tahir Saleh donne des détails croustillants sur le fonctionnment : «  Le CSAI est financé par l'Etat d'une manière officieuse et ses dirigeants bénéficient des largesses du pouvoir. Ils roulent dans des grosses cylindrés et leurs progénitures sont propulsées à des postes juteux. C'est une institution instrumentalisée par les pouvoirs publics soi-disant pour promouvoir la cohabitation pacifique interconfessionnelle, mais c'est un organe de propagande chargé d'amadouer les dirigeants de l'église, qui parfois hausse le ton en dénonçant publiquement l'injustice ».

Mahamat Nour Albachiest formel : « Tahir Saleh, l'architecte dont tu parles à été récompensé par le régime pour la propagande qu'il a faite en faveur du MPS à travers sa " Coalition des fils du Tchad" comme les autres griots, mais pas parce qu'il est le fils de quelqu'un. Tu as peut être un problème avec son père, on ne sait pas. Sinon ton analyse n'est pas objective ».

Kébir Mahamat Abdoulaye donne ses appréciations : « Cher frère Inga Albacha, la gestion pendant 27 ans du feu Imam Hassan Hissein était marquée par des actions positives pour le Tchad et les musulmans mais aussi des actions qui n'ont apporté l'adhésion de tous surtout pour certains de ses discours, actions assez partisans et de manipulations. Dernier acte, la radio Iza'a Alkhour-ane a été mise en demeure en juillet 2017 après la prêche et certains discours du feu cheik Hassan Hissein (allah yarhama). Je ne souhaite pas entrer en détails sur son bilan en ce moment mais je reviendrais. Pour le moment le thème de la publication porte sur le CSAI et de son avenir ».

Ing Albacha pointe des contradictions : « Dommage! Ne te contredis surtout pas de ce que t'as écris. Ton post ne parle seulement sur le CSAI mais aussi sur la personne de l'imam et sa confrérie ».

Kébir Mahamat Abdoulaye l’invite à le relire : « Relis le texte de la publication ».

Haroun Ibn Mahamat accable Kébir : « C'est une analyse purement partisane qui a pour objectif de décrédibiliser l'actuelle équipe dirigeante du CSAI et d'en ouvrir les portes d'entrée aux frères qui dites d'Ansar al sunna au sein de Madjalis, je trouve votre article trop méchant et ne respecte pas les mémoires de nos morts, il faut attendre le moment opportun pour pouvoir exprimer sa prise de position ».

Ing Albacha  invite Kébir à l’impartialité : « Pour ajouter aussi dans le même ordre d'idée, je demande aussi l'impartialité avant d’écrire cette analyse. Pour savoir : y-a-t-il un musulman non sunnite ? »

Kébir Mahamat Abdoulaye appuie : « Oui et beaucoup à commencer par les chiites ».

Batrane Mahamat cherche à comprendre : « Mr Haroun, vous dites <nos frères qui dites d'Ansar Alsunna? Ça  veut dire? Et vous alors ? S’il vous plaît avoir la compréhension à la règle thermique il vous faut du temps, c'est ce qui vous pousse d'ignorer le vrai chemin. Le terme dont tu as utilisé ça m'as pas ».

Zakaria Issa Dardoki se démarque : «Relations incestueuses, dirait mon promo Issa Mht Abdelmahmoud, que celles existant entre le CSAI et le pouvoir. Une écrasante majorité de musulmans le désapprouve. Le statut et la mission du conseil ne sont pas ambigus, ils sont tout simplement détournés ou violés. Du reste, les propositions de Kebir sur le mode de désignation des membres des organes du CSAI me convient, mais il faut aussi que les élus prêtent serment sur le Coran de ne pas trahir leur mission ».

Kébir Mahamat Abdoulaye tente de convaincre : « Cher frère Haroun Ibn Mahamat, depuis Ngarta Tombalbaye et surtout à partir de Hissein Habré quand il était premier ministre puis président jusqu'à nos jours, les Imams de la grande mosquée de N'Djaména et le CSAI suivant ses différentes appellations étaient instrumentalisés par ces pouvoirs et ces leaders affichaient une allégeance absolue aux régimes successifs malgré leurs dérives, violations des droits humains et autres. Pourtant le CSAI n'a pas été et n'est pas un service de l'Etat et ne doit bénéficier d’aucun financement de l'Etat en raison de la neutralité confessionnelle de l'Etat. Donc le vrai débat se trouve à ce niveau. Le CSAI est une association d'utilité publique à caractère confessionnel gérée par l'Ordonnance 62-27 du 28 juillet 1962 portant organisation des associations comme les autres organisations Islamiques, chrétiennes. Enfin si le CSAI est une structure qui assure les cultes des musulmans au Tchad et parle à tous sans distinction alors, il doit être représentatif de tous les courants de l'islam du Tchad et non dominé et sert en filigrane les causes d'une confrérie au détriment des autres. C'est une question d'équité, de justice et d'égalité à moins d'encourager au nom d'exclusion, de discrimination la création de plusieurs autres conseils des affaires islamiques comme cela existe dans d'autres pays. En conclusion, il faut entreprendre des réformes pour sortir de ces situations de confusions »

Adam Ahmat Khalid fait un distinguo : « Au Tchad, la confrérie est la Tidjaniya. Les wahabites ne sont pas des sunnites comme le nom qu'ils ont donné le fait croire. Ce sont des extrémistes violents assoiffés de dominer les autres religieusement en voulant cahin-caha imposer leur doctrine utopique. Par ailleurs, tout musulman qui croit au prophète Mohamed est un sunnite. Il ne sert à rien de semer la confusion dans les esprits des autres en se donnant le nom « Ansara Asunna », sans pour autant pratiquer la sunna. D'ailleurs, 98 ℅ de ceux que je connais bouffent le haram. Ils sont les modificateurs des factures, détourneurs des biens publics, ils dérobent leurs marchandises au niveau de la douane, ils sont, ils sont…. Être sunnite c'est respecté la sunna sur tous les plans. Mais, on est bon ailleurs, mais dès qu'on soit en face de l'argent que notre foi s'ébranle ! Alors là ».

Issa Ahmat Hassane donne une définition : « Pour le wahhabisme, ce terme est une invention de la presse occidentale, ni plus ni moins comme dirait quelqu'un ».

Kébir Mahamat Abdoulaye fait de la pédagogie : « Cher frère Adam Ahmat Khalid, il n'existe au Tchad ni une religion d'Etat et ni une confrérie de l'Etat. La liberté des cultes quelques soient les religions, confréries et la liberté d'association confessionnelle sont garanties par la constitution à tous les citoyens sans distinction dans le respect des lois de la République. Enfin toute personne quel que soit sa religion, courant religieux qui profère la violence doit être combattue d'abord par la pédagogie, puis le conseil et enfin par la loi du pays ».

Adam Ahmat Khalid confirme : « C'est exactement le cas des wahabites ».

Kébir Mahamat Abdoulaye s’oppose : « A ma connaissance non même si certains excellent dans ces manipulations sans preuve au nom d'esprit partisan et de confrérie »

Adam Ahmat Khalid illustre son propos : « Il y a plusieurs exemples. Le cas de l'assassinat du jeune Samir dans le 5eme arrondissement de N'Djamena est un exemple palpable et récent ».

Batrane Mahamat s’emporte : « Adam Ahmat Vas t'en vas guérir, t'es malade il te faut un médecin.Tu parles en donnant l'importance à Tijania comme une chose si bonne. C'est un Bidan que vous entrez de commettre sur cette terre. Je te dis et redis même le Kaa'ba est guidé par des « Ah'la sunna Wal Jamm'a », j’ai mal donc pourquoi connaissez-vous bien les choses et vous faites des orgueils. ..Si tu es à su bien le "القرآن الحديث"rappael toi de cette verset »

Adam Ahmat Khalid appelle au calme : «Vous ne portez que le nom « Ansara Asunna ». Mais dans la pratique, vous n'avez rien du sunnisme. Ceux qui gèrent la Ka'aba ne détournent pas les biens de leur pays, ni même ne falsifient les factures des bons de commande ».

Kébir Mahamat Abdoulaye apporte des précisions : « Adam Adam Khalid; les actes de meurtre à caractère confessionnel, tribal, familial...n'engagent que leurs auteurs et non leur communauté respective. Il y a eu des actes de meurtre commis par des musulmans appartenant au Tidjaniya mais cela ne veut pas dire que le Tidjaniya est une confrérie terroriste ou qui prône le meurtre et les violences. Il faut séparer des actes individuels des actes d'une organisation ».

Adam Ahmat Khalid : « Où ? et quand ? »

Touiti Barkadeï Wagarmi veut comprendre : « Pourquoi toute cette haine gratuite ? Depuis hier, tu tires sur tout ce qui n'est pas Tidjaniya et traite de terroriste. Je ne suis pas Tidjaniya mais est-ce que tu es sûr que je suis terroriste ? Dans un État de droit, de telles affirmations peuvent te conduire en prison. Tu as toute ta vie devant toi, mets moins de passion dans les affaires confessionnelles car c'est Allah seul qui juge ».

Batrane Mahamat donne des conseils : « S'il te plait tais toi, tu n'es qu'un gamin et t'as rien vu, Vous avez détourné le nom d'Allah Azzawajall à de chanson, سبحان الله, et vous empêcher les gens de dormir la nuit avec vos bruits de Bi'da...الله يخدكم. ...... »

Touiti Barkadeï Wagarmi incite à faire autrement : « Comme les chrétiens, pourquoi ne pas créer plusieurs associations musulmanes comme le CSAI ? On peut bien laisser les Tidjaniya gérer la grande mosquée et la CSAI et avoir justement d'autres mosquées imposantes et associations qui peuvent défendre les intérêts des musulmans des autres courants ».

Adam Ahmat Khalid s’est inscrit dans une logique de contestation : « Vu le hold up électoral de 2016, au niveau du FONAC, nous avons décidé de ne pas le reconnaître comme le président ».

Touiti Barkadeï Wagarmi aide à comprendre en simplifiant les choses : « Franchement, beaucoup ne se retrouvent pas dans ce CSAI dans sa version et position actuelles. Comme c'est une association, la loi autorise à créer autant qu'on peut. S'il naissait une association Wahabite ou Sunnite, peut-être ça fait concurrence dans la destination de dons en provenance du monde arabe et le CSAI ferait tout pour qu'elle ne voie pas le jour. Tout est question d'intérêts, il n'y a de foi ».

Nadji Moundou Gaston se demande : « J'aimerais savoir le choix du cheikh, sa nomination est faite par qui? »

Kébir Mahamat Abdoulaye fait quelques révélations : « après la rupture des relations avec les pays du Golfe (principaux bailleurs ) pour diverses raisons donc fin ou ratification de financement, le CSAI dirigé par le défunt imam (paix à son âme ) s'est tourné vers le Maroc, berceau de Tidjaniya pour entreprendre de nouvelles relations jusqu'à l’envoi des jeunes étudiants pour leur formation théologique. C'est à partir de cette nouvelle relation, les discours virulents ont été menés contre l'Arabie Saoudite en expliquant que son idéologie islamique dite de wahabisme est basée sur l'enseignement des Cheicks Ibn Taymiya et Mohammed Ibn Abdelwahamab et cette idéologie produit la violence, l'extrémisme, le terrorisme dans le monde. Ce discours "anti-wahabite" donc anti Saoudien et par ricochet anti Ansar Alsounna au Tchad fut mal accueilli d'abord par les autorités Saoudiennes qui ont protesté jusqu'à la mise en demeure de la radio Iza'a Alkhour-ane en juillet 2017 (après les discours et prêches du défunt imam) par le HCC sur recommandation des autorités politiques ».

Adam Ahmat Khalid salue la bonne information donnée par Kébir : « Une vérité incontestable. Voilà Touïti, le frère Kébir est très bien informé même s'il ne veut pas reconnaître cette évidence ».

Kébir Mahamat Abdoulaye termine le débat en faisant un peu l’historique : « Cher frère Adam, il faut comprendre même si tu es Tidjanite d'abord c'est ton droit de choix des cultes cependant, c'est une confrérie crée par Ahmat Tidjani en Algérie en 1782, puis elle a grandi au Maroc avant de se propager en Afrique de l'ouest pour venir au Tchad à partir du Nigeria. Donc c'est une confrérie non connue avant 1782. Le débat sur cette confrérie c'est assez long. Cependant j'ai consacré une publication sur elle, tu peux lire. Attention j'ai rapporté des faits et non une opinion personnelle. Avant sa rupture des relations avec les pays du Golfe pour des raisons inavouées, le défunt imam (paix à son âme) se sentait proche idéologiquement de l'Arabie Saoudite, pays de ses études supérieures. Il est connu proche des frères musulmans dont son mentor était le défunt Cheick Soudanais Hassan Tourabi, soutien actif du MPS quand celui-ci était au maquis. Mais après cette rupture avec les pays du Golfe principalement l'Arabie Saoudite, le feu Hassan Hissein a officialisé son appartenance au Tidjaniya.

Choix et commentaire de Moussa T. Yowanga

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