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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Parole au peuple(40ème) : « Pendant la période de deuil national après le décès d’une personnalité, qu’est-ce qui doit être fait et interdit de faire ? »,se demande Kébir Mahamat Abdoulaye

« Pendant la période de deuil national après le décès d’une personnalité, qu’est-ce qui doit être fait et interdit de faire ? ». C’est la question au centre du débat suscité par le compatriote Kébir Mahamat Abdoulaye sur sa page Facebook, et qui pourrait certainement se prolonger au-delà de cet espace de communautés virtuelles. D’emblée, la question posée est loin de faire l’unanimité, car les internautes sont partagés entre partisans et détracteurs. Si pour le premier groupe, la question semble sans objet, au contraire le second y attache de l’importance et soutient mordicus l’initiative de Kébir, qui permet au public de faire preuve de maturité en s’assurant de la légalité des décisions prises par les autorités. Trop souvent les Tchadiens prennent tout pour argent comptant lorsque les décisions émanent d’une autorité administrative ou politique. Et pourtant, il se trouve que certaines d’entre elles soient muettes sur tels ou tels aspects ou tout simplement mal interprétées. C’est avec raison que Kébir cherche à comprendre à la lumière des textes en vigueur ce qu’il y a lieu de faire et tout ce qui est interdit à contrario durant la période de deuil national décrétée par le gouvernement. Beaucoup ignorent encore tout ce qui sous-tend un deuil national. Qui peut en bénéficier ? Dans quelles conditions ? Pendant combien de jours et pourquoi ? Voilà autant des interrogations qui échappent au commun des mortels. Malgré plusieurs deuils nationaux antérieurs, celui du président du Conseil supérieur pour les affaires islamiques suscite un débat. Il n’est pas le premier chef religieux à être honoré sur le plan national mais est-ce parce qu’il était un personnage controversé et proche du pouvoir.

La polémique se nourrit également de la décision de fermeture pendant 7 jours de la radio Nada de Moundou par le HCC pour non-respect du deuil national. Et pourtant, l'article 3 du décret stipule que : « durant cette période, les drapeaux sont mis en berne et toutes les activités à caractère festif sont interdites. Seules les musiques religieuses et les prières sont autorisées dans les médias et lieux de culte ». Beaucoup se demandent de quoi réellement la radio Nada s’est-elle rendue coupable ? C’est facile de taper toujours sur les mêmes alors que tout ce qui est proche du pouvoir bénéficie de l’indulgence voire de la complaisance de toutes les institutions de l’Etat. On en veut pour preuve la mairesse de N’Djamena et ses adjoints suspendus de leurs fonctions pour malversations se pavanent en ville sans être inquiétés alors que l’ex maire de Moundou pour moins que ça est allé droit en prison avant d’être blanchi et en attente d’une improbable réparation. Cette petite digression permet de mesurer à quel point l’injustice entretenue par le régime MPS se manifeste partout parfois on utilise le pouvoir discrétionnaire pour en faire la promotion de façon sélective. Le 40eme numéro de Parole au peuple est la somme de toutes les réactions des internautes par rapport à la question posée par Kébir Mahamat Abdoulaye.  

 Souleyman Ali Mahamat se lance en premier : « Toute activité à caractère festival est interdite »

Left Ouledhille définit les termes et les modalités : « Un deuil national est une journée dont le gouvernement d'un pays décide officiellement qu'elle sera marquée, durant les activités de la population, par le deuil et la mémoire d'un ou plusieurs morts auprès de l'opinion publique de ce pays : des personnes ayant accompli des actes reconnus comme héroïques, les victimes d'un acte de barbarie ou d'une catastrophe naturelle, etc. Un instant de recueillement est convoqué. Ces commémorations (drapeaux en berne, minutes de silence, etc.) peuvent être accompagnées d'obsèques nationales, notamment lorsqu'il s'agit du décès de personnes héroïques ou de personnalités ayant exercé un rôle moral, politique ou social important dans le pays. Le deuil national initial est parfois à l'origine de commémorations régulières à chaque date anniversaire de la mort ou des obsèques ou de l'événement à l'origine du décès. Par contre l’Etat peut décider d’annuler des festivités dont il est l’organisateur...encore faudrait-il voir les fonds engagés et l'occasion car l’Etat se délit de faire la séparation entre lui et le religieux »

Adoum Hassan s’en tient à l’aspect juridique : « Quel texte de la République qui circonscrit les limites de ce qu'il faut faire et de ce qu'il ne faut pas faire ! Conformément au principe de la légalité des actes ! Il faut une disposition législative ou un acte réglementaire ! »

 

Malloum Soultan renvoie au décret : « Normalement, le décret instaurant le deuil national doit indiquer ce qu'il faut faire »

 

Adoum Ali Adoum reproche à Jébir : « Comment tu as pu poser tel genre de question ? »

 

Kebir Mahamat Abdoulaye se défend et réplique : « Adoum Ali Adoum, souvent un communiqué du gouvernement indique après le décès d'une personnalité de la république, il est décrété par exemple trois jours de deuil national. Alors pendant cette période qu'est ce qui doit être fait et interdit de faire dans le pays ?»

 

Chetima Ismail : « Mr Kebir Mahamat Abdoulaye, à moins que tu veuilles créer une polémique ainsi, tu sais bel et bien que dans ce type de décrets, on précise ce qui ne doit pas être fait. »

 

Left Ouledhille donne des précisions utiles : « Chetima Ismail dans un décret de deuil national, on dit simplement le pourquoi, combien de jours et si les drapeaux doivent être mis en berne et aussi s’il y a une cérémonie nationale mais en aucun cas ce décret ne dira par exemple qu’on n’a pas le droit de "danser" par contre les événements de l’Etat sont souvent reportés mais en rien le citoyen est obligé d’observe un "jeun" ou arrêt de ses activités. On ne peut interdire l’ouverture de bars ou autres...cela reste un choix personnel »

 

Djim Alias El Compartidor soutient Kébir : « La question de Mr Kebir Mahamat Abdoulaye a bel et bien un sens parcequ'une radio à Moundou a été fermée par le HCC pour 7 jours pour non-respect de deuil national »

 

Kebir Mahamat Abdoulaye s’en prend à certains débatteurs : « Certains ne lisent pas bien avant d'émettre des commentaires.»

 

Mahamat Nour Adoum Sougoumi confirme : « Les gens ne lisent pas souvent pour comprendre votre message mais plutôt pour vous répondre. C'est ça le vrai problème Kébir Mahamat Abdoulaye »

 

Limane Oumar demande plus d’explications : « Pour ceux qui vivent à l'étranger et qui n'écoutent pas les radios locales, il serait judicieux de présenter d'abord les faits avant de solliciter la réaction des uns et des autres. Qu'est ce qui s'est passé à Radio Moundou ? Je précise, ma remarque n'altère en rien vos pertinentes réflexions mon cher frère Kébir Mahamat Abdoulaye. »

 

Kebir Mahamat Abdoulaye précise : « Cher frère Limane Oumar, d'abord c'est une question d'ordre général. Concernant ta question, c'est une radio associative à Moundou qui a été fermée par le Haut Conseil de la Communication »

 

Limane Oumar est satisfait : « Kébir Mahamat Abdoulaye je comprends maintenant. Merci pour la précision et pour tes contributions citoyennes. »

 

Left Ouledhille n’est pas content : « Kébir Mahamat Abdoulaye pourquoi ne pas avoir fermé Télé Tchad ou RNT.C’est grave quand même, Le deuil national ne veut pas dire fermeture. Un exemple récemment en France, le deuil national a été décrété pour le décès de Johnny mais rien n’a été fermé au contraire.»

 

Mahamat Nour Adoum Sougoumi s’en explique : « Left Ouledhille, ça dépend d'un pays à un autre et aussi du contenu du décret instituant le deuil national. Mais deuil ne veut pas dire fermeture immédiate d'un média. Lol »

 

Left Ouledhille persiste et signe : « Mahamat Nour Adoum Sougoumi je sais bien que cela varie d’un pays à un autre. Même en Iran on n’interdit pas aux gens de vaquer à leurs occupations. De mémoire aucun pays n’a encore fais ça...235 est vraiment spécial »

 

Mahamat Nour Adoum Sougoumi se demande : «Left Ouledhille, qu'est-ce qui est pathétique ?»

 

Left Ouledhille lui répond : « C’est pathétique de fermer une radio et de laisser les autres. Et surtout imposer le deuil à tout le monde. Je compatis avec la famille du défunt mais beaucoup sont partis et d’autres suivront. Il n’a pas été de ml pour le ministre Gata. Pourtant, c’était un grand commis de l’Etat. »

Mahamat Nour Adoum Sougoumi est en quête du décret : « J'ai cherché le décret sur lequel se base le HCC mais je ne l'ai pas trouvé. Tout dépend du contenu de ce décret. »

 

Left Ouledhille doute dans son cœur : « Hum la honte ! Si le décret ne comprend pas l’arrêt des radios.»

 

Mahamat Nour Adoum Sougoumi se sert d’un exemple étranger : « Et pour le Cameroun, c'est uniquement la mise en berne du drapeau. Ça dépend du pays comme je l'ai dit tout à l'heure et de la formulation du décret instituant ce deuil »

 

Left Ouledhille rejoint le précédent débateur : « Mahamat Nour Adoum Sougoumi, c’est cela même. Et quand on parle de manifestations, il s’agit de celles organisées par l’Etat...pas celles du privé ou autre »

 

Mahamat Nour Adoum Sougoumi déclare : « Left Ouledhille, c'était pareil pour le ministre Gata tout comme pour Monseigneur Ngarteri»

 

Djamal Silvestre fait preuve de prudence : « Avant de me prononcer, je voudrais savoir ce que la radio incriminée a fait et qui constitue une violation du décret instituant le deuil. Eclairage svp »

 

Djamal Silvestre n’est pas satisfait : « Oui mais l'article est vague et ne renseigne pas sur l'acte commis et qui constitue une faute au regard du décret »

 

Mahamat Nour Adoum Sougoumi explique : « L'article parle de non-respect du deuil par la radio Nada. »

 

Djamal Silvestre s’offusque de la mauvaise interprétation des textes : « Mais qu'est ce qui constitue un non-respect du deuil ? Il faut qu'on le sache pour qu'on puisse apprécier convenablement la mesure prise »

 

Kebir Mahamat Abdoulaye repose la question principale : « C'est pourquoi j'ai posé la question de savoir : en période de deuil national après le décès d'une personnalité, qu'est ce qui doit être fait et interdit de faire ? Nous sommes dans le domaine de droit et en droit le principe de la légalité est fondamental pour agir. »

 

Djamal Silvestre s’interroge sur le champ couvert par le deuil : « Aussi le deuil doit-il concerner les institutions étatiques ou également les structures privées, notamment les organes de presse ? Et comment, dans quel cadre, le deuil institué doit-il être mis en œuvre ?»

 

Kebir Mahamat Abdoulaye se méfie : « Si aucun texte législatif ou réglementaire ne précise le champ d'application et d'exécution, la porte d'abus de pouvoir et d'arbitraire sera ouverte »

 

Djamal Silvestre est formel : « Voilà qui est clair. La Radio a donc probablement enfreint les dispositions de l'article 3 du décret »

 

Kebir Mahamat Abdoulaye : « Merci beaucoup cher frère Mahamat Nour Adoum Sougoumi pour le texte »

 

Djamal Silvestre apporte quelques éclaircissements : « Une Radio peut donc, pendant le délai de trois jours, soit diffuser des musiques à caractère religieux soit s'abstenir simplement de toute diffusion de musique en continuant à diffuser d'autres programmes, sous réserve qu'ils n'aient pas un caractère festif.  Alors qu'est-ce que la radio incriminée a fait, surtout que si le décret interdit la diffusion de musique a caractère non religieux, il n'impose pas pour autant la diffusion de musiques religieuses ?

 

Kebir Mahamat Abdoulaye rappelle : « L'article 3 du décret stipule que : " durant cette période, les drapeaux sont mis en berne et toutes les activités à caractère festif sont interdites. Seules les musiques religieuses et les prières sont autorisées dans les médias et lieux de culte". Cependant, cela soulève évidemment un débat juridique et administratif surtout au niveau de la seconde phrase. »

 

Mahamat Nour Adoum Sougoumi confirme document à l’appui : « Et ça, c'est la décision du HCC fermant la radio Nada pour une semaine pour non-respect du deuil. »

 

Djamal Silvestre indique : « Kébir Mahamat Abdoulaye, comme tu viens de le constater, le décret n'impose pas la diffusion de musiques à caractère religieux. La Radio incriminée a-t-elle été suspendue pour n'avoir pas diffusé de la musique à caractère religieux ? « La suspension n'a finalement rien à voir avec le décret instituant le deuil. »

Choix et commentaire de Moussa T. Yowanga

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