Tchad : « Le vrai défi, c'est de trouver un moyen pour convaincre l'armée et la police tchadienne »,lance Don Ebert

Dans un texte relativement assez court que le jeune analytique politique eut publié à la veille de la marche du jeudi 25 janvier 2018, Don Ebert fit exprimer ses idées religieusement comme si son pays le Tchad est au cœur d’un Etat chrétien ou musulman. Et vous verrez, Don Ebert vient là de toucher un domaine sensible que Deby n’accepterait jamais de l’attendre. Ecoutez-le : « Le vrai défi, c'est de trouver un moyen pour convaincre l'armée et la police tchadienne. Parce que Deby n'est rien sans elles. Absolument rien. Et il le sait très bien. Envoyons-leur des fleurs ce 25 janvier. Sortons avec nos Bibles et nos Corans. Félicitons-les pour ce qu'elles font. Chantons des Cantiques. Jouons des tambours. Sifflons. Dansons. Rions. Prions. Prêchons la Vérité. Elles seront confuses. Parce que l'absence de débat sur l'éthique et la morale est en train de nous plonger dans l'inconnu et/ou l'inattendu alors que nous sommes une société de croyants ».

Ebert l’analyste a tout compris et vraisemblablement cette belle idée de parler aux armées, il la tire du printemps arabe où dans certains pays comme l’Egypte, la Tunisie, l’armée, la police et le peuple eurent trouvé un consensus, voire un terrain commun d’entente. Et là, Don Ebert leur parle comme s’il le connaissait lui aussi fort bien, alors qu’il vit encore en exil : « Parce que quand la formation du policier ne prend pas en compte sa propre santé, son propre état d'esprit, sa propre vie, celle de sa famille et de ses proches, il ne peut pas aider les citoyens que nous sommes. Parce qu'avoir pour mission la réprimande comme c'est le cas, au lieu de la dissuasion, ce n'est pas la police. Parce qu'avec 1 ou 2 ans de formation pour la plupart d'entre eux, on ne peut pas changer la vie d'une personne de 20, 25 ou 30 ans. Parce que certains agents pensent que la tenue leur confère un pouvoir et en usent comme ils l'entendent et le veulent, alors que c'est pour protéger la population ». Il sait aussi que les différents corps militaires tchadiens ne sont pas assez bien formés pour se doter d’esprit d’analyse et souvent de recule quand il s’agit justement d’affronter un peuple dont ils sont issus.

Don Ebert donne aussi des explications sur cette partie néfaste des militaires et des policiers. Il constate : « Parce que ces agents tabassent à tort et à travers, utilisent leur arme alors que c'est l'ultime recours lorsque notre vie est menacée. Parce que la vraie formation se limite à la hiérarchie. Parce qu'il faut le leur dire, le leur avouer, en français, en arabe, en langue maternelle, etc. C'est cela, notre vrai défi ! Il ne suffit pas forcément de convaincre tout le monde, non, mais de convaincre quelques-uns, de chercher à récupérer ces quelques rares bonnes volontés. L'heure est venue, et il faut se lever pour agir ! »

Ahmat Zéïdane Bichara