Œil de Fabien : Le troisième ou quatrième âge, c’est-à-dire le vieillissement fait-il peur ?

Voici un sujet à retenir par cœur ! Voilà pourquoi l’œil de Fabien eut porté son choix sur le vieillissement des personnes en vous faisant plonger sur cette question grâce à un article titré : «L’effroyable vérité » paru le mercredi 31 janvier 2018 dans les colonnes d’un journal local CNEWS distribué gratuitement dans les rues de Toulouse en France. Dans ce journal local le thème de la vieillesse a été donc abordé dans toutes ses formes. En 1984 déjà, Pierre Bourdieu l’un des sociologues les plus importants de la seconde moitié du 20ème siècle disait-il que la frontière entre la jeunesse et vieillesse est dans toutes les sociétés un enjeu de lutte permanente. En d’autres termes, Comment les Hommes perçoivent-ils la vieillesse ? Quels rapports les sociétés entretiennent-elles avec les personnes âgées?

Le journal des psychologues paru en 2008, N°256 d’édition Martin Media s’est plongé en profondeur en décryptant point par point ce sujet du vieillissement en estimant que notre société repousse les personnes âgées, c’est-à-dire les vieux et les condamne à la solitude et au désespoir. Finalement de façon consciente ou inconsciente, le vieillard paraissait comme un autre et non un semblable. Et ceci nous amène très rapidement à comprendre Simone de Beauvoir (née le 9 janvier 1908 dans le 6ᵉ arrondissement de Paris, ville où elle est morte le 14 avril 1986, est une philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française) quand elle stipule que : «Leur malheureux sort dénonce l’échec de toute notre civilisation » organisant ainsi ce qu’elle nomme « l’atomisation de la société».

Sous forme d'un témoignage vivant, par exemple, un dialogue (pris parmi d’autres) entre une personne âgée qui disait ouvertement :« Je ne sers plus à rien, ce n’est même pas la peine que je vive encore ; de toute façon, il faut bien mourir, alors pourquoi pas aujourd’hui ?». Et contrairement à un personnel soignant qui martelait :« Eh bien oui, là, pour l’instant, vous ne servez pas à grand-chose, mais il ne faut pas dire ça, ce n’est pas bien de dire ça.». Ainsi, terminons ce sujet sur le vieillissement avec l’observation de l’écrivain Jérôme Pellissier, docteur et chercheur en psycho-gérontologie, auteur notamment de plusieurs ouvrages (ces troubles qui nous troublent : l’âge et la vie-prendre soin 2017 (1^ère édition 2010) et co-auteur avec Catherine Bergeret-Amselek (l’avancée en âge, un art de vivre), tous les deux livres sont consacrés au prendre-soin et à la place de la vieillesse et des personnes dites âgées dans notre société.

Ainsi, Jérôme Pellissier le chercheur eut minutieusement observé dans une publication parue en 2003 que les personnes âgées se voient soumises par notre société à une triple forme de rejet : «la condamnation à vivre dans un statut qui dépossède l’individu de ses caractéristiques propres pour les remplacer par des stéréotypes » Aussi, d’après les observations de ce docteur et chercheur le fait de «reléguer matériellement le vieux pour pouvoir plus aisément l’oublier et oublier ce qu’il représente à nos yeux».Enfin, il eut constaté aussi qu’en la présence même du vieux, ne pas reconnaître cette expérience de la vieillesse qu’il est en train de vivre. Il est donc à retenir définitivement avec l’écrivain Jérôme Pellissier, docteur et chercheur en psycho-gérontologie que les individus véhiculent des stéréotypes négatifs sur la personne âgée, mais adoptent également des réactions hostiles à l’égard de celle-ci et de la vieillesse. Le présupposé quant au vieillissement suppose le déficit et l’incurabilité de la personne âgée, et forme un stéréotype à visée régressive où la vie de la personne vieillissante est vue comme une détérioration continuelle.

Fabien Essibeye Fangbo, journaliste stagiaire