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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Afrique(Kenya,Ghana,Sénégal) : Quel impact sur la santé sexuelle des femmes, un an après « She decides » ?

Cette question comme titre d’un article de la RTBF publié le dimanche 04 mars 2018 porte la signature du journaliste Éric Destiné. Selon Éric Destiné qui a mené cette enquête pour le compte de la RTBF, c’était le 23 janvier 2017. Une photo faisait le tour du monde. Donald Trump, entouré par ses collaborateurs, tous des hommes, apposant sa signature au bas d’un document. Si cette photo a fait réagir, c’est parce que le document signé à ce moment-là par le président américain était en réalité un décret interdisant le financement, par les Etats-Unis, des ONG internationales qui militent pour l’accompagnement médical de l’avortement dans le monde, essentiellement dans des pays moins favorisés. Jusque-là, l’agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) permettait aux femmes de pays moins développés d’accéder à des services de planning familial, à des moyens modernes de contraception et à un encadrement médical.

Pour nous rendre compte de l'impact, nous nous sommes rendus au Sénégal, révèle le journaliste Éric Destiné. Un pays où les professionnels de la santé féminine estiment qu'une grossesse sur trois est encore une grossesse non désirée. Là-bas, selon les derniers chiffres disponibles, seule une femme mariée sur cinq utilise un moyen de contraception moderne. Dans le quartier de Tefess, près de Mbour, à deux heures de route de Dakar, nous avons rencontré Khady. Cette mère de famille habite un village de pêcheur à quelques mètres de la plage. Elle s'est mariée à l'âge de 15 ans et a très vite donné naissance à ses trois premiers enfants. Trois grossesses consécutives. Elle n'avait alors jamais entendu parler de contraception. « Si j’avais connu la contraception, j’aurais plus espacé mes grossesses explique-t-elle. Ces trois enfants si vite ce n’était pas bon pour ma santé. A ce moment-là je ne pouvais déjà pas bien m’occuper d'eux, mais je ne pouvais pas non plus m’occuper moi car j’étais encore très jeune ». Ce jour-là, Khady pousse une petite porte pour entrer dans la cours d'une maison du village. Elle a laissé ses 6 enfants avec son mari pour se rendre dans cette maison du centre du quartier. Une maison transformée en planning familial par l'équipe mobile d'une ONG internationale. Des femmes et des jeunes filles des environs assistent à une séance d’information. Le thème justement : les moyens de contraception.

En effet, d’après ce reportage d’Eric Destiné publié par la RTBF, en 2016, l’agence américaine a dépensé plus de 600 millions de dollars pour soutenir ces programmes d’aides mis en œuvre, sur le terrain, par des Organisations internationales reconnues. Du jour au lendemain, ces ONG internationales se retrouvaient amputées de moyens essentiels à leur fonctionnement. En réaction à cette décision, la communauté internationale s’est mobilisée. Quelques jours après la signature du décret par le président américain, les Pays-Bas lançaient l’initiative « She decides « (traduisez « Elle décide »). Le but : compenser rapidement l’impact négatif de la décision américaine. La Belgique a emboité le pas en organisant la première grande conférence «  She decides », le 2 mars 2017, à Bruxelles. Une cinquantaine de pays et d’organisations se sont engagés à apporter des moyens supplémentaires. « En un an, l’initiative She decides a permis de lever plus de 450 millions de dollars explique Alexander De Croo, le ministre de la Coopération au développement. Ces moyens ont été levés parce que d’autres pays, des fonds privées et des entreprises privées ont voulu faire partie de cette initiative globale portée notamment par la Belgique. Nous avons eu un rôle de précurseur »

La Rédaction

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