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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

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Botswana : Le président Ian Khama quitte le pouvoir avant la fin de son mandat

Présenté souvent comme « l’exception » du continent, le Botswana s’illustre encore par la démission de son président Ian Khama samedi, 18 mois avant la fin de son mandat, tel que le prévoit la Constitution limitant celui-ci à dix ans soit deux mandats de cinq ans. Il accède au pouvoir en 2008. Pendant qu’au Tchad, le président Idriss Deby use de subterfuges appelés « Forum national inclusif » pour se maintenir au pouvoir après 28 ans de règne et que Paul Biya dirige le Cameroun depuis 1982 et son homologue équato-guinéen Obiang Nguema  Mbasogo s’est accaparé du fauteuil présidentiel en 1979 après avoir éliminé son oncle Francisco Macias Nguema, un petit pays d’Afrique australe se distingue par une transition démocratique exemplaire, un cas d’école à suivre par beaucoup des chefs d'Etats africains. Cette tradition de stabilité politique se poursuivra samedi 31 mars dans ce pays voisin de l’Afrique du Sud et du Zimbabwe. Le président Ian Khama a déjà acté sa démission lors de son discours de fin de mandat prononcé à Serowe, le 27 mars 2018, après sa tournée d’adieux dans la totalité des 57 circonscriptions du pays. Militaire de formation, Ian Khama est âgé aujourd’hui de 57 ans. C'est un métis, de père botswanais et de mère britannique.

Il a annoncé qu’il quittait la vie poublique alors qu’il se trouvait dans la ville de son père Seretse Khama, l’artisan de l’indépendance et premier président de Botswana. «J’étais un soldat, je n’avais aucun intérêt à entre en politique», a-t-il indiqué aux milliers de personnes de la cour traditionnelle massées devant lui. Il a affirmé que son prédécesseur Festus Mogae s’était employé à le persuader de le remplacer en 2008. L’actuel vice-président, Mokgweetsi Masisi, est porté à la tête du Parti démocratique de Botswana, au pouvoir depuis l’indépendance. Il sera investi dimanche et dirigera le pays jusqu’aux prochaines élections générales de 2019.  Considéré comme la République d’Afrique australe, grande comme la France mais 30 fois moins peuplé environ 2,2 millions d’habitants, le Botswana jouit d’une bonne gouvernance depuis son indépendance du Royaume-Uni, en 1986. Festus Mogae avait lui aussi cédé son fauteuil en 2008, après 10 ans de règne, comme son prédécesseur avant lui, jusqu’à Seretse Khama, le père décédé en 1980 de l’actuel président démissionnaire. Sous la présidence d’Ian Khama, le pays s’est  illustré comme modèle de la protection de l’environnement, salué par les ONG.

 

Le pays doté de richesses en faune sauvage, applique une ‘tolérance zéro’ pour les crimes contre l’environnement et est le seul véritable sanctuaire du contient pour les éléphants. « Si nous ne prenons pas soin de l’espèce, qui va le faire ? Nous sommes leur voix », déclarait en 2015 le ministre de l’Environnement et du Tourisme Tshekedi Khama II, frère du président partant. Récemment le 16 mars, Ian Khama avait aussi fustigé la décision des Etats-Unis d’autoriser l’importation de trophées de chasse. « Je pense que cette administration sape nos efforts et encourage aussi le braconnage, car elle sait que nos lois interdisent la chasse au Botswana depuis 2014 », avait-il précisé. Direct et franc, le président Ian Khama n’a guère épargnéses homologues africains dont le Congolais Joseph Kabila pour son refus de quitter le pouvoir et Robert Mugabé pour sa longévité au pouvoir affirmant « personne ne devrait rester président pendant une si longue période (…). Nous sommes des présidents, nous ne sommes pas des monarques. C’est simplement du bon sens », a-t-il soutenu. « Sur le plan international, il se présente volontiers en leader moral et de la région, en exemple de président qui respecte les lois et les coutumes en démissionnant et se permet d’inviter les présidents Kabila et Mugabé à respecter la démocratie et l’Etat de droit »,  commente l’analyste Mateo Vidri, du cabinet BMI Research, à l’AFP.

 

Moussa T.Yowanga

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