3 Mars 2018
Le positionnement de la mission de l’ONU pour l’appui à la justice (Minujusth) a vivement été critiqué par le gouvernement dans un dossier de corruption. Le premier ministre Jack-Guy Lafontant s’est exprimé ce jeudi : «Une organisation internationale ne peut pas penser venir en Haïti et faire des déclarations partisanes parce que ce dossier est un dossier éminemment politique». L’exécutif n’a pas apprécié le fait que la Minujusth ait applaudi la nomination d’un nouveau juge dans une affaire de corruption où de nombreux anciens ministres seraient trempés depuis que des plaintes ont été déposées au début de l’année.
Le premier ministre a poursuivi :« Haïti n’est ni une savane, ni un moulin mais un pays souverain ». L’affaire dite « Petrocaribe », remonte à l’ère Chavez et concerne un programme initié par le Venezuela permettant à certains pays d’Amérique latine et des Caraïbes d’acquérir des produits pétroliers à un coût avantageux. Ils pouvaient également payer leurs factures à un taux d’intérêt de 1 % étalées sur 25 ans. Une douzaine d’anciens ministres du parti actuellement au pouvoir avaient été épinglés dans deux enquêtes du sénat haïtien menées consécutivement en 2016 et 2017. Ces enquêtes portaient sur le mauvais usage de près de 2 milliards de dollars de ce fond « Petrocaribe», mais jamais les rapports de celles-ci n’avaient été suivis de poursuites judiciaires.
Moussa T.Yowanga