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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Œil de Fabien : Enfin un traitement efficace contre le paludisme ? 

De l’Afrique subsaharienne en passant par la Thaïlande, le Vietnam, l’Inde et le Cambodge, le paludisme fait rage et on enregistre des milliers, voire des millions des cas de décès liés à cette maladie. Mais est-ce un tournant dans l’histoire de lutte contre cette maladie ? Le célèbre magazine français « Sciences & Avenir » nous apporte quelques éléments de réponse à cette question, d’après sa publication de mars 2018 N°853 intitulé : « Les nombres magiques qui font l’univers ». « Administrés pendant seulement trois jours, cette combinaison d’un antibiotique et d’un antipaludéen promet 100% de guérison. Reste à étendre les essais ».

C’est une bonne nouvelle sur le front du paludisme, « Encore responsable de près de 500.000 décès par an : dans une étude publiée dans la revue Clinical Infectious Diseases, une équipe internationale de médecins vient de dévoiler un nouveau traitement expérimental qui, administré seulement trois jours, promet 100% de guérison. Ce traitement combine un antibiotique, la fosmidomycine (un dérivé de la fosfomycine) et un antipaludéen, la pipéraquine (proche de la chloroquine). Si cette approche est originale, c’est qu’elle permet d’agir selon deux mécanismes indépendants l’un de l’autre. Alors que la pipéraquine attaque le parasite au niveau du globule rouge, la fosmidomycine bloque une voie métabolique qui intervient dans la production d’isoprénoïdes, une vaste famille de substances naturelles présentes chez tous les organismes vivants et qui sont nécessaires à la reproduction du parasite. Avec deux cibles différentes, les scientifiques se mettent à priori à l’abri de l’apparition rapide d’une double résistance. Les chercheurs sont emmenés par le Pr Peter Kremsner, de l’institut de médecine tropicale de Tübingen (Allemagne), qui collabore de longue date avec des hôpitaux et des centres de recherche gabonais. Ils ont déjà réalisé avec succès les essais préliminaires, dits de phase 2, ayant pour but de tester l’efficacité, la tolérance et la sécurité de cette nouvelle combinaison. L’essai a inclus 83 personnes âgées de 1 à 30 ans, toutes infectées par le plasmodium falciparum, l’espèce la plus répandue du parasite, responsable de la forme la plus sévère de la maladie. Le traitement a été administré pendant trois jours et les résultats, avec un suivi à deux mois, rapportent bien 83 guérisons, évaluées par la disparition totale du parasite de la circulation sanguine. Le tout sans effets majeurs »

Certes, une telle solution pourrait aider à la diminution des taux de mortalités (surtout constaté chez les enfants en Afrique et Asie) liés à cette maladie, et pourquoi ne pas voir un jour l’éradication complète de ce parasite dans le monde ? Mais est-ce le coup de production et les lobbies pharmaceutiques permettront un accès à Tous ? « Enfin il ne s’agit pas d’un traitement particulièrement complexe à élaborer et donc relativement peu coûteux à produire : les chercheurs rappellent que la fosfomycine, à l’origine extraite d’une levure (Streptomyces lavendulae), peut aujourd’hui être obtenue synthétiquement, ce qui la rend facilement accessible. Cette approche correspond bien aux directives de l’OMS qui privilégient les traitements combinés. Elle pourrait constituer une réponse rapide et efficace de la phase aiguë de l’infection, et permettre de protéger contre la rechute. Comme toujours, une confirmation s’impose avec d’autres essais à mener dans des centres différents et sur des groupes de patients plus importants. En attendant, d’autres travaux sont en cours de planification pour optimiser la dose de la combinaison thérapeutique.

Fabien Essibeye Fangbo, journaliste stagiaire

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