24 Mars 2018
Dans sa publication de vendredi 23 mars, notre confrère RTBF relaye l’information de l’AFP relative à la succession du président péruvien Pedro Pablo Kuczynski par son vice-président Martin Vizcarra. Le président démissionnaire est mis en cause pour ses liens présumés avec le géant brésilien du BTP Odebrecht dans une affaire d’un vaste scandale de corruption. En déplacement au Canada, Monsieur Vizcarra a regagné tard la nuit Lima, où conformément à la Loi suprême du Pérou, le fauteuil présidentiel lui revient de droit jusqu’à la fin du mandat actuel, en juillet 2021. Il devrait au préalable statuer sur le sort du président Kuczynski avant de prêter serment devant le parlement et entrée en fonction.
C’est au parlement de décider s’il accepte la démission du président mis en cause. Pour le député de l’opposition Victor Andrés Belande, «Ce n’est pas un jour heureux pour le pays, ce n’est un jour dont nous sommes fiers. C’est un jour difficile et compliqué». Le débat qui a commencé jeudi à 17h s’est poursuivi jusque dans la soirée, mais le rejet de « la démission du président sera votée vendredi » vers 10h00, a expliqué le chef du Parlement, Luis Galarrta de l’opposition. En cas de rejet de la démission, les députés vont alors procéder à sa destitution, une forme d’humiliation pour celui qui a reçu le surnom de ‘PPK’ et aura présidé aux destinées du Pérou pendant seulement 20 mois.
L’histoire semble se répéter puisque son prédécesseur Alberto Fujimori (1990-2000) a été également destitué malgré avoir annoncé son départ. « Je suis indigné par la situation actuelle, comme la majorité des Péruviens », avait publié sur son compte Twitter Martin Vizcarra, ajoutant « être à la disposition du pays », avant de prendre l’avion depuis le Canada. De retour à Lima, il s’est gardé de faire une quelconque déclaration. Ancien banquier de Wall Street et âgé de 79 ans, le président Kuczynski est accusé d’avoir menti sur ses liens avec le groupe du BTP Odebrecht plongé dans un scandale de corruption aux ramifications lointaines touchant une partie de la classe politique d’Amérique latine. Certains parlementaires au Brésil, ont déjà été écroués dans cette affaire, y compris le vice-président de l’Equateur. D’autres personnes comme Ollanta Humala et Alejandro Toledo sont également accusées pour la même affaire.
La Rédaction