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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

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Tchad : « Après 4 ans, le pays n'a payé que 11% de la dette de Glencore ! », révèle Kébir Mahamat Abdoulaye

  Chronique de l’économiste et analyste politique tchadien Kébir Mahamat Abdoulaye

Le gouvernement du Tchad (sans l'autorisation de l'Assemblée Nationale) a contracté en 2014 un prêt d'un montant de 1,3 milliards de dollars $ auprès de Glencore et de reliquat de 600 millions de dollars $ d'une ancienne dette, tous remboursables sur la vente future du pétrole tchadien. 

Paradoxalement et pratiquement depuis 4 ans, le Tchad n'a remboursé que 150 millions de dollars $, soit 11% des 1,450 milliards de dollars $ contractés. Un autre fait que nos "experts nationaux" en matière de négoce de pétrole et des finances n'ont pas soulevé ou intégré dans leur analyse, c'est l'étude sur le risque de change. Aujourd'hui avec l'appréciation du dollar $ face au Fcfa, soit 1 dollar $ = 538 Fcfa contre 1 dollar $ = 475 Fcfa début 2014, il faut mobiliser plus de quantité de Fcfa pour payer le même montant de dollars $ emprunté en 2014 en raison de l'appréciation de la valeur de dollars $ sur le marché monétaire. Par exemple si vous avez emprunté 1.000.000 dollars en mars 2018 remboursable en mars 2019 par un taux de change de 1 dollar = 538 Fcfa lors du prêt, soit un montant 53.800.000 Fcfa à rembourser sans la charge c'est à dire les intérêts. A la date d'échéance en mars 2019, si le dollar $ connait une appréciation par exemple 1 dollar échangeait à 650 Fcfa alors, vous devriez mobiliser plus de quantité de Fcfa pour rembourser ce même montant de 1 million de dollar sans tenir compte du taux d'intérêt. Donc au lieu de 53.800.000 Fcfa à mobiliser pour rembourser mais vous devrez mobiliser plutôt 65.000.000 Fcfa, soit un écart de 11.200.000 Fcfa. Donc vous avez subi un risque de change ou risque de transaction qui fait évoluer la valeur de la créance. Ici dans notre exemple la créance a connu une hausse de 11.200.000 Fcfa.

Revenons au cas du Tchad c'est à dire l'emprunt d'un montant de 1,45 milliards de dollars $ en 2014 (même sans tenir compte des intérêts pour simplifier la compréhension), soit X montant en Fcfa , le montant de la créance en Fcfa a évolué en raison de la fluctuation favorable au dollar $. Plus le dollar s'apprécie face au Fcfa et vous remboursez plus en Fcfa et vice versa sauf si des dispositions juridiques particulières ont été prises pour se prémunir contre les risques de fluctuations de taux de change entre deux monnaies par exemple par des dispositifs des couvertures offertes par des banques ou des compagnies d'assurance dans le cadre des contrats de change à terme ou moyen et long terme. La dette de Glencore qui était passée dans l'opacité sans transparence, sans contrôle et autorisation du parlement national révèle de plus en plus ses faces cachées. Merci beaucoup et infiniment à notre frère, compatriote Tahir Hamid Nguilin par ailleurs, Directeur Général de la Société des Hydrocarbures du Tchad d'expliquer et de porter à la connaissance des tchadiens ces informations notamment les conditions et l'évolution du dossier Glencore/Tchad. Ces explications pertinentes et détaillées portent de grandes contradictions aux propos de l'ancien Ministre de pétrole Djerassem lors de son interview dans Jeune Afrique de juillet 2014 et a affirmé que : « Dans cette opération, le Tchad ne s’endette pas, mais il accepte de partager avec Glencore sa production future ! Nous avons étalé nos remboursements en cargaison de pétrole brut sur quatre années. Pendant ce temps, non seulement nous satisferons nos obligations envers Glencore, mais nous pourrons également garder une autre partie des revenus de la production pour investir dans le développement et la maintenance du projet »

Avec la Collaboration de la Rédaction

 

 

 

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