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18 Avril 2018
Le pouvoir burundais de plus en plus critiqué à l’intérieur comme à l’étranger vient, une fois encore, de se faire épingler dans un rapport accablant de l’organisation de défense des droits de l’homme, Human Right Watch (HRW) qui dénonce vigoureusement la répression au Burundi, à l’approche du référendum sur le mandat présidentiel. Le gouvernement mène une campagne d’intimidation afin de pousser la population à voter «Oui» lors du référendum du mois prochain, indique ce rapport. Si le «Oui», cela ouvrira la voie à la révision de la Constitution qui permettre ipso facto de prolonger le mandat présidentiel, ce que recherche le président actuel.
Pierre Kurunziza pourrait alors entrer dans le cercle des chefs d’Etat ayant le plus long règne. Il a accédé au pouvoir en 2005 au lendemain de la guerre civile que le Burundi a connue. Arrivé à la fin de son mandat en 2015, une interprétation tendancieuse de la constitution lui a permis de s’accrocher au fauteuil présidentiel en briguant un troisième mandat. Il y avait eu un lever de bouclier contre cette lecture trop partisane de la Constitution. Cela a débouché à de fortes contestations de l’opposition et de la société civile exprimées dans les rues pour dénoncer ce troisième mandat du président Nkurunziza. Plusieurs manifestants avaient péri lors de ces marches sauvagement réprimés par les forces de sécurité publique. Les Burundais sont appelés aux urnes le mois prochain en vue d’un référendum qui approuvera ou non une révision constitutionnelle pouvant offrir au président, l’opportunité de rester au pouvoir jusqu’en 2034. HRW a pu lors d’une enquête, rencontrer des personnes ayant subi des sévices corporelles pour avoir appelé la population à voter non au référendum. L’organisation de défense des droits de l’homme, HRW montre dans son rapport que le gouvernement a clairement fait savoir aux Burundais qu’ils n’auront pas le choix le mois prochain à part celui de voter oui au référendum.
D.P