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23 Mai 2018
Le leader du géant numérique Facebook, Mark Zuckerberg a été auditionné mardi 22 mai par le parlement européen comme le rapporte le site RTBF et l’agence Belga. L’audition du patron de Facebook n’a pas vraiment comblé les attentes des eurodéputés. Certains d’entre eux comme les deux belges Philippes Lamberts et Guy Verhofstadt ont été les plus incisifs au terme de l’audition. Le format de la réunion imaginé par le président du parlement Antonio Tajani a été sans surprise, une nouvelle fois critiqué à cause du temps très court, une heure et demi à peine. «Ce format a permis à Mark Zuckerberg d’éviter nos questions. Si les réponses écrites qui nous ont été promises ne vont pas dans le détail, les autorités européennes anti-trust doivent être activées et la législation aiguisée », s’est exprimé l’ancien premier ministre belge, chef du groupe libéral au parlement européen. Guy Verhofstadt n’a obtenu aucune réponse à la question relative aux compensations des utilisateurs de Facebook dont les données ont fait l’objet de détournement, ou du transfert hors UE de données européennes de citoyens non-Européens, ni sur la manière dont des milliers d’employés de Facebook décident de ce qui relève d’une désinformation, une tâche qui selon lui doit revenir aux autorités publiques. «Je suis déçu, mais je m’y attendais», a confirmé de son côté Philippes Lamberts, chef du groupe des Verts-ALE.
Il met en cause l’opportunité offerte par Tajani à Zuckerberg de fournir une réponse groupée aux questions des députés et de sorte « noyer le poisson » en évitant de devoir livrer des engagements datées et chiffrés. S’agissant de la promesse de patron de Facebook de répondre à toutes les questions par écrit, «j’y croirai quand je le verrai, mais j’avais déjà fourni mes questions précises aux services de Mark Zuckerberg, et ce dernier a choisi de les ignorer superbement. Nous sommes nombreux à avoir été traités de manière cavalière, ce qui ne nous rend pas M. Zuckerberg plus sympathique ». Autre personnalité déçue par la piètre prestation de Mark Zuckerberg, c’est le secrétaire d’Etat à la Protection à la vie privée, Philippe De Backer qui a exprimé mardi sa déception. «Il a tourné autour du pot », a-t-il déclaré. « Nous n’avons reçu aucune réponse à la question de savoir ce qui se passe avec toutes ces données reçues par Facebook sans autorisation. On ne sait pas clairement si Cambridge Analytica est le seul cas du genre qui s’est produit. Et on ne sait pas clairement non plus ce que fait Facebook pour empêcher ça », a renchéri Philippe De Backer. Pour le secrétaire d’Etat, Facebook est une « boîte de Pandore ». Et d’ajouter que «Les entreprises de technologie ne peuvent pas devenir les arbitres de ce que nous pensons », estimant qu’il fallait contraindre ces entreprises à la transparence.
Moussa T. Yowanga