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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

France : Un réfugié politique rattrapé par son passé sulfureux de bourreau de Daech

C’est notre confrère Eric Pelletier du journal Le Parisien qui a révélé cette information dans  son excellent article publié le 09 juin 2018. Le suspect qu’il a nommé Ahmed H-M, a été arrêté le 06 mars dernier à Lisieux dans le Calvados et incarcéré pour avoir été un bourreau de Daech. C’est la version que soutient l’un de ses anciens compagnons de cellule en Irak mais le présumé terroriste, réfugié politique en France s’en défend et nie les accusations portées contre lui. Notre confrère le décrit comme un Irakien de 33 ans, sans histoire, au-dessus de tout soupçon ayant obtenu officiellement en été dernier, le statut de réfugié politique  en France. Rattrapé par son passé, l’homme est soupçonné par les enquêteurs de la DGSI d’être un cadre local de Daech en Irak et d’avoir joué un rôle déterminant dans le massacre en 2014 à Tikrit, de 1700 jeunes recrues de l’armée irakienne sauvagement exécutés par les combattants de l’organisation islamiste.

Le parquet de Paris s’est saisi de cette affaire depuis septembre, date à la quelle une enquête préliminaire a été ouverte à son encontre. Ce qui a permis de l’interpeller et de le mettre en examen pour «assassinats en relation avec une entreprise terroriste» et «crimes de guerre», comme l’a rapporté TF1. Ce sont au moins quatre juges d’instruction parisiens qui sont en charge de cet épineux dossier. Le présumé terroriste fait partie de 350 prisonniers irakiens libérés le 11 juin à Tikrit par les Djihadistes venus de Syrie. Garagiste de son état et de confession sunnite, Ahmed H-M comme certains détenus rejoint les rangs Djihadistes et se vengent. L’exécution filmée de 1700 jeunes recrues irakiens, la plupart de confession chiite constitue le pivot ou le cœur de cette affaire que les juges cherchent à élucider. Du rôle joué par Ahmed H-M lors de cette tuerie de masse dépendra son sort. Fuyait-il réellement les massacres dont étaient victimes ses proches ou avait-il quelque chose à voir avec l’exécution publique des jeunes soldats ? En 2015, il s’est enfui de son pays à destination de la France en passant par la Grèce, la Hongrie et l’Autriche.

Cet itinéraire  rappelle curieusement le trajet suivi par les djihadistes infiltrés pour préparer les attentats du 13 novembre en France et du 22 mars 2016 en Belgique. Le suspect aurait franchi le territoire français justement en juin 2016, gagnant via Paris la «jungle» de Calais (Nord), puis le centre d’accueil de La Boussole, à Caen, où il aurait formulé une demande d’asile politique. Après avoir séjourné à Honfleur (Calvados), il s’installe enfin à Lisieux en hiver dernier. Son dossier de demande d’asile aboutit en juin 2017 par la reconnaissance du statut de réfugié politique assortie de l’obtention d’une carte de résident de dix ans. Mais l’été 2017 marque un tournant dans la vie de cet homme sans histoire apparente, puisque la DGSI reçoit une information compromettante pour le suspect, qui a été dénoncé par l’un de ses anciens codétenus ayant rejoint Daech et capturé en Irak.

Celui-ci a indiqué à la justice irakienne qu’Ahmed H-M a bel et bien participé au massacre de Tikrit et aurait même été un éminent cadre de l’organisation dans la région de Samarra. Il en était l’administrateur. Judiciairement, le dossier reste cependant fragile, eu égard à l’absence des preuves d’activités terroristes de l’intéressé. De plus, les accusations reposent essentiellement sur le témoignage de l’ex-compagnon de cellule du suspect, recueilli par les services irakiens dans des conditions inconnues. Le renseignement intérieur dit surveiller son objectif de manière quotidienne, sans qu’aucun risque terroriste ne soit détecté. Le réfugié politique donnait des conseils aux membres de la communauté pour contourner les lois européennes sur l’immigration. Après la mise en examen du suspect, l’Etat lui a retiré son statut de réfugié.

Moussa T. Yowanga

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