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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Sans rancune : « Humour : les sots métiers au Tchad », titre Dr Djiddi Ali Sougoudi

Publiée depuis hier jeudi 28 juin 2018, le Coordinateur National du Programme de Lutte contre le Paludisme au Tchad Dr Djiddi Ali Sougoudi eut apparemment décidé de  faire son constat hors contexte de son Coup de Badangaï, sauf erreur de notre part. « Humour : les sots métiers au Tchad ! » est une analyse d’un compatriote ou d’un citoyen Tchadien qui tire une sonnette d’alarme sur la mauvaise conception  ou des idées reçues que les populations de son pays détiennent sur certaines formations professionnelles ou sur certaines études supérieures. Faisons un décryptage de ce constat ci-dessous fait par Dr Djiddi Ali Sougoudi.

Ainsi commence-t-il son analyse :« Le Tchad est un pays de sots métiers: la société tchadienne, fière dans son ignorance, ne se lasse pas de montrer sa morgue surannée devant quelques métiers vus de la lorgnette tchadienne. En voici quelques réactions et vitupérations de nos concitoyens: Un tchadien rentre des études de la Russie, après plusieurs années, avec une guitare en bandoulière. Il a étudié la musicologie et donc musicologue. Sa famille venue l’accueillir à l’aéroport renoua avec une grande déception mêlée de stupeur et de cris d’horreur. « He, inti-da machett guerett khoumam hana hadad wa doukou wa chomroka? » (hé toi-là, tu es parti étudié inutilement et durant tant d'années un métier de forgerons, de griots et de pédés!?? »

C’est un peu de la comédie littéraire, mais les gens qui connaissent bien le Tchad ne verront pas seulement le seul côté de ces écrits provenant surtout d’une personne qui partage bien entièrement la vie quotidienne dont il relate ici. Djiddi Ali Sougoudi continue  cette fois-ci avec deux exemples : « Un autre tchadien crée Un restaurant. Et voilà les siens de sa région qui lui collent un surnom de dédain et de mépris: « filann wekeÿ tchoussou » (Untel le bon saucier »). Le restaurateur finit par abandonner son entreprise pourtant florissante. Un jeune tchadien, ingénieur de bâtiments, rentre des études et ses parents se proposent de le marier. Ils partirent demander la main d’une fille. Les parents de cette fille, pour mieux cerner le futur gendre, voulurent savoir sur le métier exercé par le jeune ingénieur en bâtiments. Notre fils est un ingénieur en bâtiments. Il construit des maisons et bâtit des immeubles. Répondirent les parents du jeune homme, assez fiers et pressés de vanter leur rejeton. Ah, bon? C’est cela son métier? Non, nous ne pouvons pas accorder la main de notre chère fille à un mec maçon aux doigts rongés par la chimie du ciment. Conclurent les parents goguenards de la fille, contre toute attente ».

Et ce n’est pas fini. Habitué avec des écrits assez provocateurs, le Coordinateur National du Programme de Lutte contre le Paludisme met encore sur la table un autre exemple et apparemment le dernier. Allons à la lecture de ce dernier exemple sans oublier de lire la petite note ci-dessous : « Un compatriote tchadien rentre de l'étranger après ses études et visite ses parents au village natal. Un vieillard, oncle du visiteur, grivois voire trop curieux sonda le jeune diplômé: inda ini karanum? (Tu as étudié quoi?)Tani yeeh? Tani doctor ourouzao (moi? Je suis un docteur vétérinaire qui soigne les animaux! ) Lui répond le vétérinaire de la famille, tout fier. Le vieux, trop déçu, prend une profonde inspiration et lâcha cette sentence: inda Souroutami! Nooré fouraa boultoudéh yeeh koudii!!! (Toi, tu es un vaurien. Toutes ces années d’études pour juste devenir un souffleur dans les culs de vaches?). Noter bien (N.B souffler de l’air par l’anus d’une vache est une technique pastorale ancienne appliquée à une vache qui rejette son veau nouvellement né. C’est une sorte de flatulence provoquée faite dans des conditions les plus vilaines (bouche humaine contre le cul de la vache)!Allez-y vous gaussez de rire mordant et déridant! ».

Ahmat Zéïdane Bichara

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