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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Parole au peuple (57ème): Le passage du Tchad à la 4e République est loin d’être la panacée à tous les problèmes qui gangrènent l’administration tchadienne et le pays tout entier

Kébir Mahamat Abdoulaye : « Une grève quelques soient les motifs ne devient-elle pas contreproductive et contre la nation lorsqu'elle empêche la tenue d'examens de la fin d'année des milliers d'élèves ? »

Le passage du Tchad à la 4e République est loin d’être la panacée à tous les problèmes qui gangrènent l’administration tchadienne et le pays tout entier. Il suffit de prendre juste le blocage dans le secteur éducatif pour s’en convaincre. Comment peut-on comprendre que dans un pays qui se veut émergeant, l’on néglige un secteur vital comme celui de l’enseignement. Et c’est à juste titre que le compatriote Kébir Mahamat Abdoulaye s’en préoccupe au point de proposer le 28 juin dernier, un débat autour de l’efficacité de la grève dans un contexte de fin d’année scolaire. Concilier les intérêts des enseignants sans mettre en péril l’avenir des élèves, c’est ce à quoi il s’est employé à défendre au cours d’un débat riche et contradictoire visible sur sa page Facebook. «Une grève quelques soient les motifs ne devient-elle pas contreproductive et contre la nation lorsqu’elle empêche la tenue d’examens de fin d’année des milliers d’élèves ? », telle était la question soumise à l’appréciation des internautes qui n’ont pas hésité à émettre leurs points de vue.

Que fait réellement le gouvernement pour mettre un terme à cette longue grève qui hypothèque dangereusement la vie des élèves voire de toute la nation ? Il est inadmissible qu’un gouvernement soit incapable de trouver un terrain d’entente avec les enseignants afin de permettre le bon déroulement des examens de fin d’année ? Les parents d’élèves et les élèves lésés ne sont-ils pas en droit d’attaquer l’Etat en justice pour ces nombreux préjudices qu’il leur fait subir ? On ne peut plus se contenter d’observer passivement les choses mais il faudrait secouer le cocotier. Et c’est bien le gouvernement qui mérite d’être secoué en premier et faire également appel à l’esprit de sursaut et de sacrifice des enseignants en faveur des élèves dont ils ont la charge de former et préparer leur avenir. L’enseignement doit être la priorité du gouvernement et l’affaire de tous, non pas simplement dans des incantations politiques mais cela doit se traduire par des actes concrets. Votre rubrique Parole au peuple invite les uns et les autres à faire preuve de dépassement de soi et du patriotisme sans lesquels aucune action publique ne pourrait être désintéressée. 

Alias Dmel Tee renvoie presque la même question pour marquer son opposition : «La réduction des salaires quelques soient les motifs ne devient-elle pas contreproductive et contre la nation lorsqu'elle empêche des milliers de familles de pouvoir joindre les deux bouts à la fin des mois ? »

Kébir Mahamat Abdoulaye se voit obliger d’apporter quelques précisions  : «Attention, nous ne sommes pas dans une situation de non paiement de salaires, payés régulièrement, mais plutôt la réclamation pour l'annulation du décret 687 qui a réduit les indemnités, primes....de 50%.»

Mouctar Mahamat Zakaria s’interroge à son tour sur la pertinence d’une telle proposition et rend responsable le gouvernement de ce blocage : « Préparer les examens alors que les élèves n'ont même pas fait 5 mois de cours durant l'année 2017-2018, vous trouvez ça normal vous? Qui n'a pas respecté sa part de contrat? Sachez que pour éviter ces accusations la plateforme syndicale a levé la grève pour montrer sa bonne foi et les élèves ont réussi à faire à peu prés 4 mois de cours»

Kébir Mahamat Abdoulaye tente d’expliquer son parcours universitaire ponctué aussi des grèves : « Cher frère Mouctar Mahamat Zakaria, du collège au lycée en passant par l'université de Ndjamena, j'ai subi énormément des perturbations à cause de multiples grèves provoquant des années blanches. Ce qui m'a conduit à sensibiliser des élèves jusqu'à écrire une lettre ouverte au président de la république en 1995, le rencontrer à la présidence de la république lors d'une présentation des vœux et susciter la réaction du Conseil Supérieur de la Transition et du SET. Donc je connais les graves conséquences d'une grève touchant le secteur d'enseignement public. Donc je pense suspendre la grève pour finir et organiser les examens ne pose aucun problème. Cela permet d'éviter à des millions d'élèves de perdre une année et ensuite cela indiquera que les grévistes ont un sens de responsabilité, de patriotisme et de protection des intérêts supérieurs du pays. C'est aussi une manière de gagner davantage le soutien de l'opinion publique. Enfin suspendre la grève ne signifie en rien le renoncement des droits légitimes et la revendication des points non satisfaits par le gouvernement »

Mouctar Mahamat Zakaria préconise la suspension de la grève pour d’autres motifs : « Mr Kébir Mahamat Abdoulaye, même s'il faut suspendre la grève, ce n'est pas pour lancer les examens mais c’est pour  faire au minimum 2 mois de cours de plus avant de faire les examens. C’est devenu une habitude maintenant, l'année passée les élèves ont fait seulement 4 mois de cours et ils ont fait les examens. Je vous assure que si vous êtes dans le supérieur, vous allez vous rendre compte de ce niveau vraiment nul de ces enfants ».

Dria Bourchi Ali exprime son désaccord complet avec l’auteur de ce débat : «Mr Kébir, concernant ce point, je suis en désaccord avec vous, le fait de suspendre la grève et faire ces examens n'est pas prioritaire, mais l'important c'est de finir ou faire au moins les 50% de programme avant de passer à l'examen. Il vaut mieux perdre une année que de faire passer ces enfants au supérieur avec des notions incomplètes, et les conséquences seront désastreuses et il n’y a pas une marche en arrière possible. Alors. Soyons réalistes, si les enseignants disent que les élèves n'ont pas fini l'essentiel du programme établi en classe des examens, il vaut mieux en finir avant de composer. Cordialement»

 Kébir Mahamat Abdoulaye s’agace des attaques personnelles au lieu de s’opposer aux idées : «Merci beaucoup cher frère. Malgré des attaques personnelles qui ne sont pas nécessaires et utiles dans un débat d'idées contradictoires, je préfère répondre dans la tolérance, hauteur d’esprit…Récuser l'idée d'une personne par des arguments est plus préférable et encourageant dans un débat que d'attaquer l'auteur »

Abraham Moudalbaye se déchaine contre les mauvais traitements infligés aux élèves et étudiants : «Que vous le sachez quand les plus démunis de vos étudiants, élèves (démunis, car abandonnés de tous) se sont faits intimider, menacer par les GMIP vous n’avez rien fait pour leur venir en aide. Comment pouvez-vous vous regarder dans le miroir ? Pourtant, l’injonction est claire : le gouvernement pouvait prendre tous les moyens nécessaires, y compris demander l’aide aux banques comme pour les achats des armes, pour permettre aux élèves d’étudier en respectant les 9 mois du cycle scolaire. Vous avez décidé de ne rien faire. Vous avez décidé d’abandonner vos étudiants, vos élèves. Vous avez décidé de permettre à une bande de brutes masqués (GMIP) de taper sur vos étudiants et élèves ! Comment voulez-vous tenir les examens avec des élèves qui n’ont pas pu faire 5 mois de cours? Est-ce pour distribuer des diplômes ou pour montrer à l'échelle internationale la bassesse de niveau des élèves après les résultats ?»

Kébir Mahamat Abdoulaye lui réplique en évitant soigneusement de répondre sur le fond : «Je comprends vos commentaires même s'ils sont assez disparates sans cohérence. Cependant est-ce une raison de regarder l'année jusqu'à empêcher l'organisation des examens du moment où la grève peut être reprise sans problème après la fin des examens ? »

Abraham  Moudalbaye rappelle le rôle capital dévolu à l’enseignant : «Le rôle des professeurs est de dispenser les cours qui jouent beaucoup d'importance dans le développement mental et intellectuel des élèves. On pourrait même dire qu'un bon prof peut avoir un impact égal ou supérieur à celui des parents. La question qu'on doit se poser c'est qu'est-ce ce que les élèves iront écrire à l'examen s'ils n'ont pas pu atteindre la moitié de l'année scolaire ? Sans enseignement adéquat qu'auront-ils a écrire sur les copies d'examens ? Il faut parfois prendre le temps de nourrir les germes d'une idée avant de la développer mes propos sont assez cohérentes à moins que vous ayez un esprit discordant à l'analyse d'un commentaire »

Kébir Mahamat Abdoulaye accuse les politiciens d’avoir contribué à désorganiser le secteur éducatif : «La politisation de l'éducation est la conséquence du baisse de niveau de nos enfants. Depuis déjà quelques années nos politiciens ont oublié que l'année scolaire c'est 9 mois au lieu de 4, ils s'en fichent du niveau avec lequel ces enfants accèdent au supérieur, pourvu que les examens se fassent pour qu'ils sauvent leurs postes. C’est vraiment dommage »

Ahmat Fadoul Moctar est très amer contre le gouvernement : «Abraham Moudalbaye, tu résonnes comme si tu fais référence à l’existence d’un gouvernement. Au Tchad juste une bande de gangsters organisés qui ont pris un peuple en otage. Et ce peuple se trouve éparpillé selon ses petits intérêts n’arrive pas à prendre conscience. Qui de ces membres ou de leur proches en souffre quand il y a grève ou pas? »

Kébir Mahamat Abdoulaye s’explique : «Abraham Moudalbaye, quand j'ai dit ton commentaire est disparate parce que tu as soulevé plusieurs sujets à la fois sans lien avec le thème contrairement à ton deuxième commentaire qui est pertinent »

Djido Djibrine fait le procès du régime : «Le problème du Tchad n’est pas la grève des fonctionnaires. C’est un régime corrompu, injuste et tribaliste. Vous pouvez leur donner 100 ans de règne, le pays ne fera que reculer. Trouver des excuses pour ce régime c’est faire preuve de malhonnêteté. Et comme disait Martin Luther King : «Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants, c’est l’indifférence des bons ».

Mahamat Nour Albachi accuse l’auteur du débat de s’arranger avec la réalité : «Frère Kébîr, vous avez posé un débat et vous avez pris une position contre la vérité. Est-ce parce que vous faites maintenant partie de l'administration tchadienne qui n'a jamais eu le bien être du peuple tchadien au centre de ses préoccupations ? Cette grève même si elle est contre l'abattement des salaires, elle constitue une lutte noble contre cette bande de voleurs qui détourne à ciel ouvert les fonds publics et qui met la responsabilité de son échec sur le dos des travailleurs. Si les travailleurs ont choisi de maintenir la grève parce qu'ils n'ont pas d'autres choix. S'il s'agit du dialogue vous êtes sans ignorer les conditions dans lesquelles il s'est déroulé par le passé et quelles en sont les suites? Le dernier en date est celui de mois de mars dernier qui a abouti à un accord, violé par le président lui même qui en était le garant. Vous auriez dû vous adresser par vos critiques "constructives" au gouvernement au lieu de vous en prendre aux travailleurs auxquels il ne reste qu'une seule option : celle de maintenir cette grève dont ils sont les premiers à en subir les conséquences ».

Kébir Mahamat Abdoulaye donne son point de vue : «Cher frère Mahamat Nour Albachir, pour ta connaissance, je suis dans l'administration publique depuis plus de 14 ans, ce n'est pas hier ou aujourd'hui. Concernant la question des voleurs ou autres, ce n'est pas par la grève qu'on peut lutter contre eux. Il existe beaucoup d’autres moyens. Pour les autres aspects de ton commentaire, j'ai fait énormément des publications donc rien de nouveau. Enfin la question posée n'est pas sur le droit de grève qui est un droit reconnu par la constitution. Mais ici je parle de la suspension de la grève pour finir les cours et organiser les examens de fin d'années pour des millions d'élèves tchadiens. Alors, continuer la grève pendant cette période n'est pas opportune c'est contre productive »

Alain Yago Bann  accuse l’auteur du débat d’avoir des accointances avec le pouvoir: «Mr Kébir Mahamat Abdoulaye, être fonctionnaire de l'État et être nommé par un décret quelque soit la provenance oblige toujours a un changement brusque d'attitude et de comportement. Vous en êtes la parfaite illustration. A vous entendre, tacite ou express, vous voulez que le syndicat renonce à la grève et organise les examens afin que le gouvernement auquel vous appartenez se tiennent debout. Si vous n'étiez pas là où vous êtes maintenant, on allait vous entendre autrement ! »

Mahamat Nour Albachir préconise plutôt de demander des comptes au gouvernement au lieu de d’en prendre aux grévistes : «Qu'est-ce que tu proposes aux syndicalistes comme moyen de traitement avec le gouvernement dans cette lutte? Parce que demander aux travailleurs de lever la grève après avoir explorer toutes les pistes de solutions avec ce gouvernement qui ne respecte pas ses engagements n'est pas la meilleure proposition »

Kébir Mahamat Abdoulaye s’oppose à la grève sans fin  : «Alain Yago Bann, pour ton information, je ne suis pas membre du gouvernement. Concernant la grève, la faire poursuivre pour empêcher, perturber la fin de l'année scolaire avec les examens c'est une idée irraisonnée. D'abord cela porte préjudice à des millions de parents d'élèves. Suspendre la grève ne veut pas dire renoncer aux revendications »

Alain Yago Bann  s’inquiète plutôt du retard dans les programmes : « Mr Kebir Mahamat Abdoulaye, on peut procéder aux examens c'est lorsqu'une bonne dose de leçons fut administrée aux apprenants de différents niveaux. Avez-vous une idée sur l’état d’avancement des programmes des élèves ? Si vous, aujourd'hui vous avez votre enfant àl'école publique tchadienne, on ne vous verra pas parler de l’intérêt national, Cher Kébir Mahamat Abdoulaye, je sais qu'est-ce que c'est un gouvernement! Vous n’êtes pas actuellement dans un poste par décret ? Votre retournement de veste, nous comprenons le dessous. Laissez le syndicat réclamer ses droits qui lui sont consacrés par la constitution »

Kallaro Domychta s’en prend directement à l’auteur du débat : «De fois la "malhonnêteté intellectuelle" nous conduit à cacher la vérité et faire semblant de dire la vérité. Même si les grévistes lèvent la grève et organisent les examens, auront-ils un résultat positif par rapport à leurs revendications et aussi la réussite des élèves ? Vu que les écoles publiques auraient fait que 20% des cours alors que les privées ont presque achevé leurs programmes. Cher grand frère votre intervention d’appeler à la reprise est mal venue, essayez de préconiser des solutions qui seront avantageuses pour le gouvernement et pour les syndicats et pour les élèves»

Kébir Mahamat Abdoulaye milite en faveur de la suspension de la grève : «Ma sœur Domychta Kallaro , tu te souviens, je pense, de mes nombreuses publications en janvier, février 2018 dans le passé d'avoir préconisé des solutions à la grève. Ce sont ces propositions ont été appliquées en partie. Aujourd'hui faire suspendre la grève afin d'achever l'année et organiser les examens n'est pas un pas de renoncer aux revendications mais plutôt un acte raisonné pour l'intérêt national »

Djim Alias El Compartidor rappelle un fait de droit bafoué par l’Etat vis-à-vis des fonctionnaires  : « Mr Kébir, le décret 687 est valable pour 18 mois. Passés les 18 mois, si le Tchad était un État de droit, il faut un autre décret pour prolonger les 16 mesures et les abattements. Mais dans une logique arbitraire et de non respect des textes, le gouvernement continue à charcuter le salaire des fonctionnaires illégalement. La grève reste le dernier recours »

hmat Mahamat remet les pendules à l’heure pour conclure : «Le Tchad appartient aux Tchadiens d'autres brassent l’argent alors ceux qui nous forment, ont de la peine à joindre les 2 bout. Mon frère Kebir tu te rappelles de ton parcours surtout là on se connue le LTC. Quelques soient les conséquences de cette grève je soutiens les enseignants jusqu'au bout de leurs revendications. Ces personnes nous ont appris des choses, formé. Et lorsqu’on devient cadre, on les oublie ! Non, non, non ! Le Tchad dispose de l’argent. La crise n'est autre qu'une manière d'empêcher le pays d'avancer pour qu'on s'éternise au pouvoir. Tout récemment on voit à Amdjarass l'installation d'une éolienne à coup de milliards alors que ni écoles ni soins donnés aux peuples. Si le gouvernement veut réduire la masse salariale et arriver à régler ses problèmes de salaires c'est très simple. Revenons au 14 préfecture. Supprimons tout ces délégués dans les régions qu'on ne voit pas l’utilité, roulons avec des voitures économiques que plutôt  avec ces V8 qui consomment autant des carburants que la SNE y compris le parc de la présidence. Bref en mon avis, il n’y a pas une volonté de bonne gouvernance mais ce ne sont que des beaux discours sans lendemain au point de faire jurer les gens sur leur croyance pour soit disant ne les empêcher de voler. Donc les enseignants pour moi, ce sont les prioritaires dans le budget. Aujourd'hui si c'est l'armée qui est en grève le problème est réglé dans l'heure qui suit ».

Choix et commentaire de Moussa T. Yowanga

 

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