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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Nigéria-Belgique : « Etouffée sous un coussin par deux policiers belges, il y a 20 ans la mort de Semira Adamu », information donnée par la RTBF

«Éloignements forcés : il ya 20 la mort de Semira Adamu », c’est le titre de l’article  du journaliste Patrick Michalle  que l’on retrouve depuis le vendredi 21 septembre 2018 sur le site de la RTBF.Il s’agit dans cet article du journaliste Patrick Michalle d’une jeune femme nigériane étouffée sous un coussin par deux policiers. C'était le 22 septembre 1998 dans un avion civil à destination de son pays d'origine. Une bavure enregistrée sous l'objectif d'une caméra placée là pour inaugurer une nouvelle « technique » destinée à neutraliser les cris et les sanglots de la jeune femme. Jusque là celle-ci était parvenue à mettre en échec plusieurs opérations d'éloignement suscitant à chaque fois une réaction de sympathie des passagers. L'émoi suscité par le décès de la jeune femme avait entraîné la réprobation générale et la démission du ministre de l'Intérieur Louis Tobback. Sous l'impulsion de plusieurs commissions publiques, les mesures de contrainte ont été codifiées et le personnel d'escorte formé de manière à ne plus prendre de risques inconsidérés pour l'intégrité des personnes transférées. Désormais seul l'usage des menottes et d'un gilet permettant d'immobiliser les bras est autorisé. Plus question d'entraver d'une quelconque manière même partiellement les voies respiratoires. 

 

En 2017 rappelle le journaliste Patrick Michalle, 4651 personnes ont été « éloignées » de manière forcée et dans la plupart des cas sans avoir besoin d'affréter une escorte au sein des avions civils. Dans 20% des cas une escorte a été requise pour accompagner la personne faisant l'objet de la mesure d'éloignement. Pour Dominique Ernould, porte-parole de l'Office des Étrangers, ces situations sont désormais gérées selon un protocole très strict : « Il y a une première étape qui consiste à amener la personne à l'aéroport, elle a la possibilité de monter dans l'avion mais si elle ne monte pas elle retourne en centre fermé tandis qu'à la deuxième et la troisième étape, elle risque d'être accompagnée par une escorte de deux policiers qui l'accompagne alors dans l'avion jusqu'à son pays d'origine ». Les dispositions appliquées sont sous le contrôle final du commandant de bord. C'est lui qui apprécie si le vol est en mesure d'être assuré sans risque pour la sécurité et la quiétude des passagers. Il n'est pas  exceptionnel qu'un passager, incommodé par le fait qu'une personne ne voyage pas de son plein gré, manifeste explicitement son refus de la situation au personnel de bord. Dans ce cas, l'escorte policière peut être invitée à quitter l'avion ou décider de le faire de sa propre initiative. Pour Guy Theyskens, porte-parole de la police fédérale, il n'y a aucune obligation de résultat : « Il ne faut pas éloigner la personne à tout prix. Si les policiers pensent que ce n'est plus faisable dans de bonnes conditions, cela peut être si la personne est trop bruyante par exemple, les policiers peuvent en leur âme et conscience décider d'interrompre l'opération ».Dans les cas les plus difficiles, les autorités peuvent procéder à l'organisation de vols spéciaux dans lesquels sont regroupés les ressortissants d'un même pays. Des vols parfois organisés en commun avec d'autres pays limitrophes pour réduire les frais.

Ahmat Zéïdane Bichara

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