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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Football : « One, two, three, viva l'Algérie » ! Désormais les Fennecs au sommet du ballon rond africain!

Ce slogan : « One, two, three, viva l’Algérie ! »,les Algériens et les supporteurs de leur équipe Nationale, l’ont scandé au terme d'une finale électrique où ce pays du Magrheb remporta la 32e édition de la CAN en battant le Sénégal, vendredi 19 juillet 2019 au Caire, grâce à un but d'entrée de Bounedjah (1-0). C'est le 2e sacre des Fennecs, après celui de 1990. Et c'est également la 2e fois que les Lions du Sénégal chutent en finale, après leur revers face aux Lions Indomptables du Cameroun. C’était  en 2002. Selon le commentaire du journaliste Alex Tabankia de la RTBF, hier vendredi 19 juillet 2019, toute l’Afrique avait eu  les yeux rivés sur Le Caire où s’est déroulée la finale de la Coupe d’Afrique des Nations entre le Sénégal et l’Algérie devant plus 75.000 spectateurs. Si la compétition n’a pas le même retentissement international que la Coupe du Monde de football, elle n’en reste pas moins un événement majeur pour le continent africain.

« One, two, three, viva l’Algérie ! ».Voilà encore le slogan chanté et repris en chœur par les victorieux Algériens de la Coupe d’Afrique des Nations après le sacre de 1990. Selon le travail d’écriture du journaliste Alex Tabankia de la RTBF, depuis que les Fennecs algériens se sont brillamment hissés en finale durant l’édition 2019 de ce tournoi, ce slogan laconique retentit à nouveau dans les travées des stades et dans les rues.Un cri de ralliement scandé en trois langues, qui s’est véritablement popularisé lors du Mondial 2010 en Afrique du Sud puis 2014 au Brésil lorsque l’Algérie avait atteint les huitièmes de finale. Pourtant, son origine serait bien plus ancienne que ces compétitions internationales.

Plusieurs explications s’affrontent pour en déterminer l’origine. La première remonterait à la guerre d'indépendance d’Algérie dans les années 50. L’explication la plus populaire indiquerait que son origine émane du Front de libération nationale (FLN). Face aux massacres et à la violence commis dans le pays, c’est la carte de la propagande qui aurait été brandie par le FLN pour faire entendre la cause algérienne à travers le monde.Certaines sources avancent ainsi que le slogan «Nous voulons être libres » aurait été scandé par les Algériens en anglais, « We want to be free » pour que la portée à l’international soit plus conséquente. Les Algériens n’ayant pas tous une pleine maîtrise de l’anglais, ce slogan aurait été raccourci et il se serait progressivement transformé en «One, two, three ». Phonétiquement, l’explication tient la route.

Pourtant conclut-t-il, aucune trace du chant ne figure dans les archives d’époque de la décolonisation et il ne semble pas que des sources ou rapports académiques sur le conflit viennent confirmer l’apparition de ce chant partisan. En réalité, cette explication dont la portée politique est hautement symbolique tiendrait plutôt d’une invention collective, une sorte de légende urbaine en somme.Pour retrouver une autre explication probable à l’origine de ce chant, il faut cette fois remonter à 1974. A cette époque, la sélection nationale d’Algérie affronte le club de Sheffield (Grande-Bretagne) dans la ville d’Oran. Le match s’achève sur le score de 3-1 en faveur des Fennecs qui face à leurs adversaires anglais, décident de chambrer les supporters adverses en scandant dans les tribunes ce fameux « One, two, three », reprenant (ou pas) le slogan indépendantiste. L’année suivante devant 100.000 spectateurs dans le stade d’Alger, l’Algérie bat la France sur le score de 3-2 en finale des Jeux méditerranéens, et le chant refait son apparition, prenant une saveur toute particulière face à l’ancien pays colonisateur. «C’est comme si nous avions arraché notre indépendance une nouvelle fois ! », déclarait à l’époque l’attaquant Omar Betrouni qui avait égalisé en fin de match avant que les Fennecs ne l’emportent.

Le slogan retrouve ensuite une seconde jeunesse en 1982, lorsque les Algériens remportent une victoire de prestige face à la RFA (Allemagne), grande favorite et championne du monde en titre durant la Coupe du Monde organisée par l’Espagne. Suite aux années de disette traversée par la sélection dans les années 90 et 2000, le fameux chant tombera un peu en désuétude avant de fièrement resurgir en 2010 lorsque les succès footballistiques de la sélection verte font leur retour. En creusant un peu plus, une autre légende non confirmée semble indiquer que ce soit ce slogan qui ait inspiré le fameux «Et un, et deux, et trois zéro» français lors de leur victoire en 1998. Plus récemment, avec la mobilisation populaire contre l’ex-président Bouteflika, les manifestants ont à nouveau détourné le «One two three » pour qu’il redevienne « We want to be free ». Une manière finalement de se réapproprier sa valeur politique. Finalement, bien que son origine historique reste donc assez floue et qu’aucune preuve formelle ne vienne étayer les différentes sources invoquées, nul doute que ce chant improbable mais devenu culte résonnera de plus belle ce soir dans les rues du pays et partout où des Algériens seront présents pour soutenir leurs joueurs.

Ahmat Zéïdane Bichara

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