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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Hong Kong : Des milliers de « mamans » dans la rue pour soutenir le mouvement et tenter de sauver la jeunesse

Des « mamans de Hong Kong » démontrent leur force, un bel exemple à suivre probablement pour les « mamans africaines » qui ne savent plus à quel saint se vouer ! En effet, depuis le matin de ce samedi 06 juillet 2019, le journaliste Eric Destiné nous raconte  pour le compte de la RTBF, l’histoire des  milliers de mères de famille  ayant décidé d’être dans les rues de Hong Kong. Une image saisissante d’après ce reporter de la RTBF. Une de plus depuis le début de la crise politique et sociale qui touche ce territoire au statut très particulier. Vendredi soir 8000 « mamans » de Hong Kong (1300 selon la police) se sont réunies au cœur du quartier des affaires pour soutenir la jeunesse, en tête du mouvement de contestations qui touche le pays. « Vous n’êtes pas seuls, papa et maman vous soutiennent » pouvait-on lire sur les pancartes de ces mères de famille. Dans la foule, Sandra Man explique sa démarche : « Je sais que ceux qui sont en première ligne des manifestations ont besoin de beaucoup de courage. Donc, en tant que parent, je pense que je dois les supporter ».Vingt-deux ans après la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine, Hong Kong jouit toujours d’une autonomie et d’un degré de liberté que certains habitants ont peur de perdre. C’est notamment un projet de loi controversé qui a mis le feu aux poudres. Ce projet vise à autoriser l’extradition des personnes arrêtée sur le territoire de Hong Kong vers la Chine continentale.

 

C’est la première raison pour laquelle une partie de la population de Hong Kong manifeste régulièrement en masse, raconte-t-il sous forme d’un article de presse. Les protestataires demandent le retrait pur et simple de ce projet de loi. Mais il y a d’autres raisons qui expliquent que les jeunes ont pris les rênes de la contestation. « Les niveaux de revenus sont faibles et les 18-25 ans, en particulier ceux qui font ou qui ont fait des études supérieures, montrent le niveau d’inquiétude le plus élevé. Ils expriment donc de la défiance vis-à-vis du système politique. Il y a aussi l’impossibilité, pour ces jeunes, à Hong Kong, d’acquérir un logement. Plus de 80% des 18-25 ans restent au sein du foyer familial au moins jusqu’à 30 ans. Il y a un décalage flagrant entre l’éthique de la réussite individuelle grâce à l’effort et parallèlement une réalité assez implacable sur fond de précarisation » explique le Belge Eric Florence, directeur du Centre d’études français sur la Chine contemporaine basé à Hong Kong et chargé de cours à l’U Liège que nous avons contacté sur place il y a quelques jours. « Je pense que le gouvernement est indifférent face aux jeunes qui sont morts. Carrie Lam est une personne sans cœur » explique Ah Wah, une mère de famille, dans la foule. Cette dame fait référence à la récente vague de suicides enregistrés à Hong Kong. Carrie Lam, la cheffe du gouvernement et cible des contestataires est pointée ici du doigt pour ne pas avoir présenté ses condoléances suite à ces suicides. Selon le journal AsiaTime, les institutions de Hong Kong en charge de la santé mentale tirent même la sonnette d’alarme. En quelques jours, au moins trois jeunes se sont jetés dans le vide en guise de protestation. L’envoyé spécial du journal La Croix a rencontré Paul Yip, directeur du Centre de prévention des suicides à l’Université de Hong Kong. Il lui a fait part de son désarroi. « La société tout entière est plongée dans une hystérie collective à cause d’une éruption volcanique, d’une crise d’identité profonde provoquée par la loi d’extradition. Je n’ai jamais vu les Hongkongais aussi déstabilisés par ce sentiment que rien n’est sous contrôle » précise ce professionnel au journal La Croix. Le Telegraph raconte lui l’histoire de cet homme de 35 ans qui a brandi une pancarte « Pas d’extradition vers la Chine » avant de sauter du toit d’un centre commercial. Si rien ne change, cette manifestation des « mamans de Hong Kong » ne sera certainement pas la dernière. 

Ahmat Zéïdane Bichara

 

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