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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad : « L’enrichissement indéfini et immoral a abouti à une situation où un cinquième de la population possède les quatre cinquièmes des ressources de notre pays. On est dans le « toujours plus » et dans une logique de court terme qui ne génère pas de joie », pense Don Ebert.

Cette opinion semblable à un discours politique que l’on retrouve depuis le lundi 15 juillet fut publiée par le jeune politologue du Mouvement Les Transformateurs, Don Ebert. Titrée : «Plus qu’une politique, La Transformation est une conscience», son analyse met en jeu le rôle de tous les fils et filles d’un même pays face à leur avenir qui lui apparaît ambigu et difficile à cerner. Dans cette même analyse, son auteur met dans un premier temps tout le monde dans un même sac. Mais de façon progressive, on aperçoit qu’il identifie les bons Transformateurs grâce à leurs belles œuvres ou bonnes actions, leurs méthodes avec ceux qui au final n’apportent pas grand-chose pour le devenir de ce grand pays de la sous-région d’Afrique centrale. Ceci revient à admettre la citation de l’écrivain Jacques Roumain dans son livre intitulé : «Gouverneurs de la Rosée» quand il disait que : «L’Homme est le boulanger de sa vie». Finalement comme croit aujourd’hui Don Ebert, on peut être un bon Transformateur pour son pays, tout comme on peut ne pas l’être. Jacques Roumain eut cru très tôt qu’il existe des personnes qui deviennent ou qui savent être des bons boulangers de leur propre vie et malheureusement on trouve d'autres qui ne le sont pas. Ainsi, Les deux pensées se rejoignent, même si celle de Jacques Roumain précède celle de Don Ebert. Malgré tout  son message semble convaincant et plein de bon sens «Tout le monde est concerné par la Transformation, dans le sens de la vie elle-même. Le problème, aujourd’hui, est de savoir comment la plupart de nos compatriotes vont prendre conscience de leur distance avec la Politique et se rendre compte que cette dernière s’affirme depuis des décennies comme leur génitrice, que c’est à elle que nous devons nos conditions de vie et que cette séparation qui s’est opérée, où le citoyen s’est figé en prince de la critique facile et superficielle, généralement et dernièrement sur les réseaux sociaux, est complètement fausse et n’a aucun sens. Nous sommes tous des Transformateurs, d’une manière ou d’une autre, au-delà de nos étiquettes. Nous sommes tous condamnés par la seule constance qui gouverne notre existence : le changement, que les physiciens appelleraient volontiers et nommément la Transformation. Il faut donc sortir de cette ambiguïté où il y a les Transformateurs d’un côté et les autres, de l’autre ; où il y a les génies d’un côté et les autres, de l’autre. Nous sommes dans une filiation inséparable, avec cette matrice qui nous a donné la vie. La seule différence, ce sont nos méthodes d’analyse, outils et programmes d’action. Et c’est que nous mettons en avant, chez nous. La différence, s'il y en a encore, c’est que les idées et plans que nous dénonçons ont malheureusement le vent en poupe aujourd’hui. Et c’est depuis des années que cela dure. Nous arrivons à une phase historique de la société tchadienne. Qu’on le veuille ou non, nous sommes déjà engagés dans une impasse si rien ne change ».

 

En poursuivant, le message de Don Ebert du Mouvement Les Transformateurs on constate immédiatement qu'il s'inscrit dans la même logique que le précédent paragraphe. Comme déclare Veikko Antero Kosjenniemi dans le bâton de pèlerin : «Seule la vie peut défendre un message, pas la parole». Il n’a pas tort, puisque l’on aperçoit dans son discours politique, Don Ebert s’est appuyé sur les actions menées par ses compatriotes pour le lui permettre d’identifier clairement les bons Transformateurs loin de ceux-là qui apparaissent comme des anti-transformateurs de son pays. Toutefois n'anticipons pas les choses, car il l’explique lui-même : «Or Transformer, c'est fondamentalement changer en bien ! Nous sommes dans un paradigme sans avenir si le peuple tout entier ne se lève pas pour imposer ses droits. Et cet avenir, il ne faut plus simplement le rafistoler et le réaménager, mais le changer totalement. C'est notre tache quotidienne. C'est à nous, avec d'autres comme de bien entendu, d'impulser cela. Touchés, nous sommes très loin de tomber. Persécutés pour le bien-être commun, mais jamais anéantis. Les positions qui criminalisent nos idées et actions sont souvent simplement ridicules. Dans la forme et dans le fond, si fond il y a. Elles illusionnent les citoyens qui ont ainsi bonne conscience en sachant que des soi-disant « décideurs » se rassemblent régulièrement et s’occupent du changement. Il faut un Forum, tout un Forum, pour lever la censure des réseaux sociaux. C'est bien au Tchad. Mais La Transformation, plus qu’une politique, plus qu'un parti politique, plus qu'un Forum, est une conscience. Elle peut (doit) être enseignée aux enfants dès qu’ils peuvent comprendre. Si les problèmes ne sont pas résolus en chacun de nous, ils ne seront résolus nulle part. Nous ne sommes pas du tout favorables à l’utilisation de la ruse, de la force, à la division du pays, sauf s’il y a une légitimité telle que nous ne pouvons pas faire autrement. Et là aussi, nous donnerions tout pour ne pas acter raison à la théorie de l'état de nature de Hobbes. Or ce qui détruit le Tchad actuel, c’est justement cette obsession de la force, du la ruse, qui amène l’État-fort-écrasant à s’équiper toujours plus pour pouvoir résister face à un peuple pourtant si apparemment innocent et inoffensif. L’enrichissement indéfini et immoral a abouti à une situation où un cinquième de la population possède les quatre cinquièmes des ressources de notre pays. On est dans le « toujours plus » et dans une logique de court terme qui ne génère pas de joie ».

 

En conclusion, Don Ebert jette un regard assez alarmant sur les conditions difficiles de vie dont font face ses compatriotes en soulignant que  : « Les Tchadiens ne rient pas ! Une logique où l’on doit sans cesse trouver des palliatifs, des antidépresseurs ou des expédients pour combler le vide. Une minorité de la population pourtant composée de 15 millions. Il faut juste savoir ce que nous voulons. Nous devons nous mettre en phase avec les lois fondamentales de la vie. C’est cela La Transformation à tous les niveaux. Nous ne pouvons pas imaginer qu’une minorité humaine dispose d’autant de ressources dans ce pays, qui devraient légitimement revenir à l’ensemble des Tchadiens ainsi qu’aux autres créatures qui ont aussi le droit de vivre sur notre sol. Le choc c’est que sous des apparences de puissance militaire (ce que nous sommes très loin d’être), notre civilisation est la plus faible du continent et de l’humanité. Et pourtant, Toumaï est parti de chez nous. Je le reprécise : Toumaï est parti du Tchad. Notre civilisation semble reposer sur des denrées et des ressources finies. On pense que la force est du côté du pouvoir illimité et des armes et la faiblesse du côté des pauvres paysans, mais c’est l’inverse. On se trompe largement. Parce que le pouvoir humain, comme l'argent, change de main-s. Dans le système fondamental que la nature a créé, rien ne se perd et tout se Transforme. Il n’y a pas de déperdition. On met souvent en avant la loi de la jungle pour justifier certaines attitudes dans ce pays. Lorsqu’un lion rencontre une antilope, il la dévore, mais il ne constitue pas de stock d’antilopes. Nous avons tous besoin de nous nourrir dans ce pays, de nous loger, de nous vêtir, de nous sentir heureux, d'avoir des passions, de nous mouvoir, et ce sont des besoins légitimes de survie ; mais il n’est pas à comparer avec le fait cumulatif, où l’on prend bien au-delà de ce qui nous revient. C’est une forme de cruauté. Tout ceci doit cesser ! »

Ahmat Zéïdane Bichara

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