6 Décembre 2019
En ce mois de décembre marquant la fin de l’année 2019, on observe ça et là des tensions à travers le monde. De l’Amérique jusqu’en Afrique en passant par l’Asie et l’Europe, aucun continent n’est à l’abri des soubresauts et tensions politiques et sociales, des actions meurtrières des bandes organisées qui terrorisent les paisibles citoyens. La Rédaction a sélectionné pour vous quelques articles des médias tels que le journal de Montréal, Le Devoir et la RTBF.
Au Mexique, une chasse à l’homme était en cours, lundi, pour retrouver les responsables d’une attaque sanglante attribuée à un cartel de drogue, Information rapportée lundi 02 décembre par l’Afp au profit du journal de Montréal : «Les forces de sécurité sont déployées dans tout le secteur, sur terre et dans les airs, afin que cette attaque lâche ne reste pas impunie», a indiqué lundi le ministère de la Sécurité dans un communiqué. Une soixantaine d’hommes armés, à bord de plusieurs véhicules portant les emblèmes du cartel du Noreste (nord-est) avaient fait irruption à la fin de la semaine dans la localité de Villa Union, dans l’état de Coahuila, non loin de la frontière avec les États-Unis. En arrivant aux abords de la mairie de cette petite ville de 5000 habitants, les assaillants ont ouvert le feu sur près d’une quarantaine de maisons. Arrivés près du siège du gouverneur de l’État de Coahuila, ils ont continué à tirer de plus belle. Le gouverneur, Miguel Angel Riquelme, a précisé lundi qu’une quinzaine de policiers avaient immédiatement riposté à cette attaque qui a commencé samedi en milieu de journée et a duré 24 heures. «Environ une heure plus tard, les criminels étaient déjà encerclés. Seize d’entre eux ont été tués, deux civils et quatre officiers de police de l’État», a souligné M. Riquelme à Radio Formula. Selon les déclarations de plusieurs suspects interpellés, le cartel incriminé avait l’intention de «pénétrer dans Villa Union et de frapper un grand coup» en guise de «message d’avertissement» à l’endroit du gouverneur, avant de regagner leur bastion de Nuevo Laredo, dans l’État de Tamaulipas, a indiqué Riquelme. Les hommes armés étaient accompagnés de guides afin de leur indiquer les meilleurs chemins pour entrer et sortir de Villa Union. Lorsque la confrontation avec les forces de sécurité a commencé, les guides se sont égarés. Les tueurs ont alors décidé de prendre en otages les employés de la mairie, toujours selon le gouverneur. «Ce qui s’est passé ici est exceptionnel. Cela ne fait pas partie du quotidien de Coahuila. Le gouverneur est très attentif aux questions de sécurité», a déclaré lundi le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador, connu sous l’acronyme d’AMLO, lors de sa conférence de presse matinale. «Contenir est différent d’éliminer» les cartels dans ce secteur, explique à l’AFP Sergio Aguayo, expert sur les questions de sécurité du Colegio de Mexico et auteur d’une enquête sur le cartel Los Zetas. Le cartel du Noreste, créé dans l’état voisin de Tamaulipas, est l’un des huit groupes issus du démantèlement des Zetas, selon cet expert. Dimanche, lors d’une cérémonie marquant sa première année au pouvoir, AMLO a fait valoir que son gouvernement avait entrepris «un changement de paradigme en matière de sécurité». «Entre 2006 et 2018, les dirigeants ont cherché à répondre au problème de l’insécurité et de la violence criminelle par des actions des forces militaires et de la police, sans toucher au fond du problème», a-t-il dit devant des dizaines de milliers de personnes. Le gouvernement, a-t-il martelé, se concentre désormais sur «la pacification» du pays avec une stratégie qui s’attaque aux racines du problème avec des programmes sociaux et «l’utilisation mesurée de la force». Pour Raul Benitez, expert en sécurité à l’Université nationale autonome du Mexique, c’est l’arrestation avortée le 17 octobre à Sinaloa (nord) du fils du baron de la drogue Joaquin «El Chapo» Guzman, détenu aux États-Unis, qui continue de faire des vagues parmi les cartels. «Ce qui s’est passé à Villa Union est le reflet de ce qui s’est passé à Sinaloa... C’est une escalade décuplée de la violence, ils s’en prennent aux forces gouvernementales», estime ce spécialiste. «Les cartels sont en train de gagner la guerre contre le gouvernement», considère-t-il. Le 4 novembre, sur une route rurale de l’État de Sonora, des hommes armés avaient abattu trois femmes et six enfants d’une communauté mormone d’origine américaine établie dans le nord du Mexique. Avec environ 26 000 morts depuis le début de l’année au Mexique, un nouveau record de violence pourrait être battu en 2019
En Amérique du Nord spécialement aux Etats-Unis, la procédure d’impeachment visant Donald Trump s’achemine inexorablement vers le vote de l’acte de mise en accusation, selon l’information publiée le jeudi 05 décembre par la RTBF avec Agences : « Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, a demandé jeudi que soit formellement rédigé l'acte d'accusation contre Donald Trump, soupçonné d'avoir fait pression sur l'Ukraine pour servir ses intérêts politiques. C'est une étape supplémentaire dans une procédure au long cours qui risque de se heurter à la majorité républicaine au Sénat. « Les actions du président ont gravement violé la Constitution », a déclaré Nancy Pelosi, qui a chargé la commission des Affaires judiciaires de la Chambre de coucher par écrit les accusations contre Donald Trump. Les démocrates, majoritaires à la Chambre, accusent le président américain d'avoir cherché à conditionner l'octroi d'une aide militaire à l'Ukraine et une visite à la Maison blanche du président ukrainien, Volodimir Zelenski, à l'ouverture d'une enquête sur les activités en Ukraine du fils de Joe Biden, son potentiel adversaire démocrate l'an prochain. Il appartiendra à la Chambre, où la procédure a été lancée le 24 septembre, de se prononcer au terme de l'enquête qui y est conduite. Si l'impeachment franchit l'obstacle de la Chambre - la majorité simple suffit pour cela -, un procès se déroulera alors au Sénat, où les Républicains sont majoritaires et où la majorité qualifiée des deux tiers est nécessaire. Pour que la procédure aboutisse, il faudrait donc qu'au moins 20 des 53 sénateurs républicains votent la destitution de Trump, en plus de la totalité des 45 élus démocrates et des deux indépendants. Le président américain Donald Trump s'est dit convaincu de remporter la bataille de la destitution après le lancement par les démocrates de la rédaction des articles de mise en accusation le visant. « La bonne nouvelle est que les républicains n'ont jamais été aussi unis », a tweeté le locataire de la Maison Blanche peu après une brève allocution de Nancy Pelosi, chef des démocrates au Congrès. « Nous gagnerons ! », a-t-il ajouté. D'après les sondages d'opinion, les Américains sont divisés sur le bien-fondé d'une éventuelle procédure de destitution.
En Asie, les autorités taïwanaises n’auraient pas sûrement apprécié l’implication de la Chine dans la campagne de leur pays, selon les aveux d’un ancien espion chinois révélés dans un article rédigé par Adrien Simorre pour le compte de la RTBF : «Les révélations de Wang Liqiang tournent en boucle à la télévision taïwanaise. Cet ancien espion chinois a détaillé hier à des médias australiens la stratégie de la Chine pour peser dans les élections de janvier prochain. L’objectif, selon lui, est simple : faire élire Han Guo-Yu, candidat à la présidence qui défend un rapprochement avec la Chine. En plein déplacement dans la ville de Taichung, Han Guo Yu a riposté : « S’il est prouvé que j’ai reçu un seul dollar du parti communiste chinois, je quitterai immédiatement la course ». A Taiwan, la Chine est régulièrement accusée de diffuser massivement de fausses informations sur les réseaux sociaux mais aussi d’infiltrer des associations et des médias taïwanais. Puma Shen est professeur associé à l’Université Nationale de Taïwan : « Ce n’est pas vraiment une surprise pour nous car nos recherches avaient déjà démontré ces interférences. La stratégie de la Chine n’est pas seulement de faire élire le parti d’opposition mais surtout de semer le chaos ». L’identité de l’ancien espion est en cours de vérification par l’Australie. S’il est avéré, ce témoignage apporterait une preuve solide de l’implication des renseignements chinois dans la campagne électorale Taïwanaise. Il s’agirait alors d’un potentiel coup dur pour le parti du Kuomintang, déjà en berne dans les sondages ».
Rien ne va plus en Iran, où les manifestations pacifiques ont fait un millier de morts, selon les accusations portées par Washington à l’égard de Téhéran, selon l’information rendue publique jeudi 05 décembre via la RTBF : « Les Etats-Unis ont accusé jeudi le régime de Téhéran d’avoir tué plus de 1000 Iraniens lors de la répression « brutale" de la contestation qui a éclaté mi-novembre, un bilan bien supérieur à ceux évoqués jusqu’ici. « Il semble que le régime a pu tuer plus de 1000 citoyens iraniens depuis le début de la contestation », a déclaré l’émissaire américain pour l’Iran Brian Hook, tout en reconnaissant que ce bilan n’était « pas certain, car le régime bloque l’information". En revanche, "nous savons avec certitude qu’il y a eu des centaines et des centaines » de morts, a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Washington. « Des milliers d’Iraniens ont été blessés. Et au moins 7000 manifestants ont été placés en détention », a encore déclaré l’émissaire, appelant la République islamique à les libérer « immédiatement », ainsi que tous les « prisonniers politiques ». « C’est terrible », « ils tuent beaucoup de gens et ils arrêtent des milliers de leurs propres citoyens dans une répression brutale », a ensuite commenté le président américain Donald Trump. La contestation a éclaté le 15 novembre dès l’annonce d’une forte hausse du prix de l’essence, en pleine crise économique aggravée par les sanctions américaines, et a touché une centaine de villes. Les autorités, qui avaient bloqué internet durant les manifestations, ont dit avoir rapidement ramené l’ordre. Jusqu’ici, les organisations de défense des droits humains ont évoqué une répression meurtrière mais un bilan inférieur à celui avancé jeudi par les Etats-Unis. Amnesty International a estimé qu’au moins 208 personnes avaient été tuées par les forces de l’ordre iraniennes, tout affirmant que « le bilan réel » de cette « horrible tuerie » était « vraisemblablement supérieur ». Téhéran, qui qualifie de « mensonges absolus » ces chiffres fournis par des « groupes hostiles », n’a confirmé à ce jour que cinq décès : quatre membres des forces de l’ordre tués par des « émeutiers » et un civil. Mais, semblant reconnaître en creux un bilan plus lourd, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a tenté de jouer l’apaisement en autorisant des compensations financières pour certaines victimes. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait demandé aux Iraniens de partager avec le gouvernement américain des vidéos, photos ou témoignages de la répression. Selon Brian Hook, le département d’Etat a reçu 32.000 messages. Des vidéos ont notamment permis, a-t-il dit, de reconstituer la répression d’une manifestation intervenue le 16 novembre dans la ville de Mahshahr, dans le sud-ouest de l’Iran. Le diplomate a décrit la scène, assurant que des membres des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, avaient « ouvert le feu sans sommation sur les manifestants », avant de traquer ceux qui avaient réussi à fuir. « Ils les ont encerclés avec leurs véhiculés armés de mitrailleuses avant de les arroser de balles », a-t-il accusé. « Entre les rafales, on distingue les cris des victimes. » Selon lui, ce seul épisode a fait une centaine de morts. L’administration Trump a fait de l’Iran son ennemi numéro un au Moyen-Orient, et a imposé des sanctions économiques de plus en plus draconiennes qui étranglent l’économie iranienne. Tout en se défendant de vouloir provoquer la chute du régime iranien, Washington a apporté son soutien aux manifestants, et estime, selon les termes de Brian Hook, que la République islamique fait face à sa « pire crise politique » depuis sa naissance il y a 40 ans. De son côté, Téhéran a dénoncé un complot ourdi de l’étranger. L’escalade risque donc de reprendre entre les deux pays, après les tensions extrêmes de l’été dernier, lorsque Washington avait imputé à l’Iran des attaques contre un drone américain ainsi que des navires et des installations pétrolières dans le Golfe. L’armée américaine a envoyé depuis le printemps 14.000 soldats en renfort au Moyen-Orient, qui viennent s’ajouter aux quelque 70.000 militaires stationnés sur place d’ordinaire pour « assurer la sécurité dans la région ». Une porte-parole du Pentagone a démenti mercredi des informations du Wall Street Journal sur un possible nouveau déploiement de 14.000 soldats supplémentaires. Mais pressé de questions par des sénateurs, le sous-secrétaire à la Défense John Rood s’est montré jeudi moins catégorique, assurant que les Etats-Unis étaient prêts à « adapter » leur présence au « niveau de la menace » dans les prochains jours ».
Au Burkina, l’attaque d’une église protestante fait 14 morts, rapporte le lundi 02 décembre l’AFP pour le compte du journal le Devoir : «Quatorze fidèles, dont « des enfants », ont été tués dimanche pendant un service religieux lors de l’attaque d’une église protestante à Hantoukoura, dans l’est du Burkina Faso, où les actions menées par des groupes armés djihadistes contre les lieux de culte se multiplient. « Cette attaque a malheureusement occasionné 14 morts et de nombreux blessés », a annoncé le gouvernorat de la région de Fada N’Gourma, dans un communiquéL’attaque a été perpétrée par une « dizaine d’individus lourdement armés », qui « ont exécuté froidement les fidèles, dont le pasteur de l’église et des enfants », selon une source sécuritaire. Une autre source sécuritaire a parlé également d’un bilan de « 14 morts, tous de sexe masculin ». Une « opération de ratissage » a été lancée par le groupement militaire de Foutouri pour retrouver les « traces des assaillants » qui se sont « enfuis sur des motocyclettes », selon cette source. Dans son communiqué, le gouvernorat précise que « les forces de défense et de sécurité » se sont déployées « pour porter secours aux personnes blessées ». Le gouvernement « présente ses condoléances attristées aux familles éplorées et à la communauté religieuse protestante ».
Mosusa S. Yowanga