22 Avril 2020
Depuis le vendredi 17 avril, le Journal de Montréal renseigne qu’un juge brésilien a interdit aux missionnaires évangéliques de s’approcher des peuples indigènes d’Amazonie, particulièrement vulnérables aux virus importés tel que Covid-19. C’est l’ONG Survival International qui a révélé en premier cette information. «Dans une décision historique, le juge Fabiano Verli a empêché les missionnaires évangéliques d’entrer en contact avec les peuples autochtones isolés de la vallée de Javari, qui abrite la plus grande concentration de communautés isolées de la planète », précise un communiqué de cette organisation. Cette décision est qualifiée de la meilleure possible par Eliesio Marubo, un juriste de l’organisation de défense des peuples indigènes Univaja cité par Survival International.
Visé par cette décision du Juge brésilien, le groupe évangélique américain Ethnos 360, connu également sous la dénomination de New Tribes Mission a récemment initié une collecte de fonds pour acheter un hélicoptère destiné à ses missions d’évangélisation des tribus isolées dans cette région de l’Amazonie brésilienne. Jusqu’à ce jour, seuls 23 membres de tribus indigènes du Brésil ont contracté le Covid-19 et trois en sont guéris. Pour justifier sa décision auprès de la presse locale, le juge Verli dit avoir eu à cœur « la vulnérabilité particulière des peuples autochtones isolés Entrer en contact avec eux leur fait courir un grand risque », a-t-il indiqué. Les autochtones d’Amérique ont été décimés à hauteur de 95% par des maladies importées par des colons européens.Afin de faire appliquer sa décision, le juge brésilien a autorisé le recours de la force et a prévu en cas de violation une amende de 1000 reales l’équivalent de 267 dollars canadiens par jour. L’ONG Survival International avait dénoncé la nomination en février d’un anthropologue et pasteur évangélique, Ricardo Lopes Dias, comme chef de département de la protection des tribus isolées. Le dernier bilan de la pandémie au Brésil s’établit à 33 682 cas et 2 141 décès liés au Covid-19. Les autorités sanitaires de ce vaste et très peuplé pays d’Amérique latine prévoient un pic de la maladie en mai.
Yowanga S. Moussa