Tchad : « Pourquoi le Tchad a interdit l’utilisation en tisane de la plante Artemisia? »

Cette question ci-dessus posée par l’ex-Coordinateur National de Lutte contre le Paludisme au Tchad, Dr Djiddi Ali Sougoudi, trouve ses réponses dans son Coup de Badangaï 815, publié depuis hier dimanche 26 avril  2020  au moment où le Coronavirus frappe machiavéliquement assez fort l’humanité avec plus de 200 000 personnes, 202 994 morts pour être totalement exact. Le nombre de cas recensés est également en augmentation et avoisine désormais les 3 millions de personnes. Des chiffres qui sont toutefois à prendre avec des précautions car tous les tests ne sont pas réalisés systématiquement par les pays touchés par le Covid-19. Si les USA sont le pays le plus touché avec plus de 53 000 morts, l'Europe reste toujours l'épicentre du virus avec près des deux tiers des victimes. Les pays les plus durement touchés restent l'Italie (26 384 morts), l'Espagne (23 190) et la France (22 614). Les chiffres des morts sont également à prendre avec des pincettes car au Royaume-Uni, si le nombre de décès déclaré est de 20 319, «les chiffres britanniques ne prennent toutefois pas en compte les maisons de retraite où plusieurs milliers de personnes âgées sont mortes », selon des représentants du secteur. L’Afrique pour sa part comptait ce vendredi 24 avril 27 852 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 1 303 personnes sur le continent, selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. 7 474 malades sont guéris. L’Afrique du Sud passe devant l’Égypte et devient désormais le pays le plus touché du continent. Ainsi, la  situation sanitaire mondiale reste toujours très critique où nuits et jours les Professionnels de la médecine secourus par les Dirigeants du monde s’activent pour tenter d’enrayer cette pandémie mortellement offensive. C’est justement dans ce sens que Dr Djiddi Ali Sougoudi en tant médecin infectiologue eut décidé d’apporter sa contribution dans la lutte de cette pandémie qui est le Covid 19 : « Le désir de l’introduction de l’Artemisiia comme tisane pour soigner le paludisme n’a pas respecté toutes les conditions.Voici les raisons de son interdiction qui reste valable: la tisane ou le thé d’artemisia annua associé ou non à Artemisia afra peut bien contenir de l’artemisinine qui est le principe actif soignant le paludisme mais personne ne peut déterminer sa quantité et sa qualité dans une tisane.Si le dosage est en dessous du dosage normal (subdosage),alors il peut y avoir une résurgence de résistance du parasite vis-à-vis de la molécule appelé artemisinine déjà utilisée dans les médicaments antipaludiques combinées appelés CTA (combinaisons thérapeutiques à l’Artemisinine),l’artemisinine issue de l’artemisia est déjà utilisée dans la plupart des médicaments déjà disponibles dans les formations sanitaires et à des doses connues, et pas empiriquement comme chez les faiseurs de tisane. Une plante d’artemisia change sa composition en artemisinine en fonction du sol, de méthodes de cueillette, de préparation de la tisane et du lieu de sa culture. Ce qui rend encore davantage les tisanes de chaque région davantage instable de composition.Pour se traiter avec l’artemisia en tisane, il faut au moins plusieurs litres (5litre/jours) par jour et pendant 7 jours. C’est très contraignant comme procédé de traitement. La majorité des Comités scientifiques dont celle de la France et de l’OMS ont interdit l’usage de l’Artemisia en tisane. La dernière note d’interdiction de l’OMS date d’octobre 2019 après celle de 2012.le Tchad n’a pas des laboratoires pour quantifier ou contrôler l’utilisation d’Artemisia.

Il poursuivit dans la même lancée que son premier paragraphe en ajoutant que : « Si la tisane est généralisée et que la résistance apparaît, alors il y aura une grande catastrophe, car la molécule artemisinine est un antipaludéen majeur dans le traitement du Paludisme et toute résistance du parasite du paludisme à cette molécule constituera une catastrophe sanitaire qu’il faut prévenir à tout prix. Dernièrement, autant l’OMS est suspectée d’avoir derrière elle les firmes, l’Association Française« La Maison d’Artemisia » qui pousse à fond l’usage de l’Artemisia n’est pas, non plus, hors de suspicion, car son agitation sur toute les chaînes n’est pas non plus très claire.Même la Chine qui a découvert la molécule de la plante qui, elle, est utilisée depuis 3 milles ans, n’autorise pas aujourd’hui la tisane.La chine utilise les comprimés à base d’artémisinine et la plupart des pays commandent en Chine ces médicaments. J’ai personnellement visité en Chine l’usine chinoise KPC qui fabrique le Dihydroxyartemisinine et piperaquine (connu au Tchad sous le nom de Duocotexin) et de l’Artesun (artesunate qui est aussi disponible au Tchad)!Derrière la vente des sachets et tisane d’Artemisia sont tapis aussi des commerçants qui ne visent que l’intérêt personnel.Même si le ministère l’interdit, c’est justement pour ces précautions et une validation ne peut être faite qu’après des preuves d’efficacité et après la prévention de la résurgence des résistances. Tous les pays africains n’ont pas encore accepté la Tisane, mais les ONG manipulatrices sont entrain de pousser à travers les sociétés civiles et les hommes influents pour imposer une décoction non encore validée scientifiquement.Il ne sert à rien de crier au complot envers l’OMS qui demeure l’Organe Mondial de Santé, dont le rôle est de sauver la santé de l’humanité. Il est aussi vrai que l’OMS prend souvent du recul avant de valider tout médicament où procédés pouvant aider l’humanité et cela est normal pour ne pas succomber aux facilités ».

La Rédaction