20 Avril 2009
Les responsables de l'église catholique du Sacré-Cœur de Patte d'Oie ont organisé le dimanche 19 avril 2009 à partir de 17heures, une messe en l'honneur des catholiques de toutes nationalités africaines vivant en Midi-Pyrénées notamment à Toulouse. Parmi eux des Camerounais, des Malgaches, des Ivoiriens, des Congolais de Kinshasa et de Brazzaville et bien d'autres nationalités qu'on ne pouvait tout citer. Ce fut l'occasion pour ces Africains et africaines de Toulouse de se retrouver fraternellement dans ce lieu de culte pour louer, adorer et implorer Dieu.
Aussi, ils lui ont confié toutes leurs souffrances relatives à leur vie d’immigrés avec ou sans papiers. Qu’ils soient déjà reconnus statutairement réfugiés politiques ou simples demandeurs d’asile ayant des dossiers en cours à la préfecture de Toulouse, à l'Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides(OFPRA) ou à la Commission des Recours des Réfugiés(CRR) à Paris.
Dite par un prêtre noir, la prière de ce dimanche 19 avril a été entièrement célébrée selon les rites africains reconnus par le Vatican. Ces chrétiens d'Afrique ont psalmodié des cantiques de psaumes qui évoquent la présence de Dieu parmi les pauvres de cœur, les étrangers, tous ceux qui sont loin de leur terre d'origine.
Subitement tous se sentaient en confiance et en communion avec leur créateur comme si chacun d'eux le touchait du doight on dirait un être humain : « Nous les africains, nous avons notre manière de prier Dieu qui est peut-être différente de celle des européens. Nous louons notre seigneur avec tout notre corps: du pied, à la tête en passant par les mains. Notre corps est le temple de Dieu. Notre vie intérieure lui appartient entièrement. Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour lui. Et aujourd’hui, c'est l'occasion à jamais d'avouer nos fautes en se reconnaissant pêcheurs. Nous sommes avant tout des êtres faibles, qui naissent, grandissent et meurent. Nul ne peut prétendre être plus fort que Dieu. Ni les intouchables politiciens français et africains, ni même les premières dames, les fils ou filles des chefs d'Etats, les militaires ne prétendent être plus forts que notre créateur", se prononça Jeanne, une immigrée sans papiers, mais au cœur rempli d'espoir à l’image d'une rosée enveloppant les herbes vertes en les rendant humides comme une grenouille à la sortie d’un lac d’eau. Jeanne n'était pas la seule à sortir réconforter et plein d'espérance.
Son compagnon Dieudonné ne dira pas autre chose. Il soutient avec assurance son amie, citant un proverbe biblique celui qui est en relation avec son Dieu, n'a plus besoin de la présence des anges. D'après lui, la messe de ce dimanche lui a permis d'être en contact avec son seigneur."Les difficultés des papiers m'ont rendu presque athée ou agnostique. Mais, un jour viendra où Dieu décidera de mon sort et vaincra les autorités françaises qui refusent de me donner mon titre de séjours afin que je me considère comme un être qui existe et qui vit parmi et au milieu de ses frères et amis. Dieu est mon berger, je n’ai rien à craindre", affirma avec détermination.
Tantôt ces chrétiens observent donc un fort moment de silence pour suivre le passage de la première et seconde lecture, les deux chargées des paraboles, des métaphores et des proverbes qu'on retrouve dans la partie de l'ancien testament. Il y a également le passage de la lecture de l'évangile suivie d'homélie du prêtre qui plongea tout le monde dans une réflexion profonde comme des "anges terrestres".
Tous les yeux étaient braqués vers là où se tenait le prêtre pour donner son homélie suivie d'un commentaire attrait à la vie de ces chrétiens immigrés ou réfugiés politiques. Tantôt, ils chantent très fort des chants au son des instruments traditionnels. "Le christ a été immolé: il est l'agneau pascal qui nous livre sa chair et son sang. Chantons le Dieu vainqueur, la pâque du seigneur, Jésus a remporté la victoire".
Là où c'était intéressant ce quand il faisait une comparaison entre la vie de Moise qui traversa tout le désert avec son peuple se dirigeant vers la terre promise avec celle des des noirs d’Afrique venus en terre française pour diverses raisons. On voit à quel point tout ce monde était attentif, soif et faim de la parole divine. Et ils ont entièrement raison du début jusqu'à la fin. "Nous sommes devant Dieu. C'est lui notre guide et c'est ainsi que nous sommes là pour lui offrir ce temps fort de prière et des chants à la façon africaine «lâcha Tshilenga Paul, le responsable de la communauté catholique des Congolais de Toulouse.
Quand on manque de la parole de Dieu ou tout simplement quand on perd sa foi, c'est-à-dire on ne croit plus à l'existence du créateur, on devient comme une corde sèche qui se casse en mini morceaux. Jésus de la bible n'a-t-il pas déclaré lorsqu’il fut tenté sur la montagne par le diable : l'homme ne vit pas seulement du pain ni de la nourriture, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Ces chrétiens du sud du Sahara sont donc venus se nourrir de la parole de Dieu avant d'aller manger la nourriture humaine.
D'après le responsable de la communauté chrétienne africaine, Pierre Biduaya, juriste de son état, l'église catholique est présente avec tous ceux qui souffrent actuellement des problèmes des papiers et d'autres difficultés de la vie "Nous sommes là avec eux et pour eux. Ce sont des gens qui ignorent tout de la vie européenne à commencer par la procédure pour la demande d'asile auprès de la préfecture, l’accès au logement et aux soins.
Nous leur donnons des renseignements fiables", confia-t-il avec des gestes des mains comme aiment le faire les notables africains face à leurs autorités traditionnelles. Cette messe, il faut le dire, est organisée tous les deux mois de l'année pour donner un goût à la vie à ceux qui n'ont plus le courage de continuer à vivre en France sans papiers financièrement en difficulté. Tout le monde est rentré très satisfait de cette célébration.