3 Juillet 2009
Si dès l’accession au pouvoir de Deby par les armes et l’exil d’Hissein Habré au Sénégal en Afrique de l’Ouest, puis les jours d’après, on a vu le nombre d’organisations et d’associations féminines à but non-lucratif grimpées d’un cran, tout comme une hausse significative des militantes dans tous les partis politique.
Mais l’effectif des militantes engagées dans le processus de la recherche de la paix au Tchad par des moyens négociés et pacifiques n’a pas vraiment connu une augmentation à la dimension espérée. Il n’y a pas eu la création d’un parti politique ou une organisation uniquement féminine comme beaucoup de gens pouvaient penser.
On n’est pas en mesure de dire exactement d’où résident les difficultés. Il est simplement à constater que le militantisme féminin au Tchad est encore malade et il le sera pour longtemps. Alors que sous d’autres cieux, on fait appel aux femmes pour négocier la paix, seule moyen devant favoriser le retour aux bercails des opposants politiques ou d’autres personnalités utiles pour le développement du pays. Certes, beaucoup de gens me diront qu’au sein du MPS, le parti politique au pouvoir, on compte beaucoup de femmes qui militent aux côtés des hommes au bénéfice de Deby.
D’ailleurs, le président Deby utilise ces femmes à d’autres fins en vue d’atteindre le but dont il s’est fixé, même si c’est pour exécuter une œuvre immorale. Alors que de tels actes sont contraires à la vision dont on se fait des femmes et surtout sur l’espoir qu’on porte sur elles pour ramener une paix durable dans un pays fragilisé comme le Tchad.
On dit souvent, là où l’homme met l’obscurité par ses actes, la femme fait jaillir la flamme de la liberté et illumine le pays. Pour revenir encore au Tchad, les femmes tchadiennes sont incapables de faire jaillir la flamme de la liberté et de la paix. Beaucoup d’entre elles ne militent que pour leur profit, sinon juste pour arracher quelques billets de banque et faire vivre leurs familles respectives. Ces catégories des femmes sont très nombreuses dans le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) et s’activent juste pour gagner un poste, arracher un mari ou un amant riche ou tout simplement rentrer chez soi avec un peu d’argent et payer de quoi mettre sous la dent.
Il est évident qu’on ne peut être un militant efficace si on fait face à une pauvreté extrême. On ne peut certes donner des raisons aux femmes qui sont des militaires « alimentaires » ou militantes pour des profits, mais il faut dire qu’un sac vide ne tient pas débout. Ce qui fait qu’au Tchad, la paix qui passera par les femmes ne viendra ni pour demain, ni pour des années suivantes tant que la pauvreté dans ce pays contraint les hommes et les femmes à faire ce qu’ils n’allaient pas en principe faire s’ils sont riches. Il est vrai que poser un acte négatif ne vient pas parce qu’on est pauvre, mais il faudrait reconnaître face à l’extrême pauvreté, l’être humain cède facilement même si cela atteind durablement son intégrité morale et psychique.
Aujourd’hui, si on ne parle presque plus, des partis d’opposition au Tchad, c’est tout simplement parce que les principaux leaders d’opposition ont préféré mieux coopérer avec le pouvoir pour briguer de haut postes de responsabilité et leur permettre de se remplir les poches. D’où la perte de confiance de la population tchadienne à l’égard des partis d’opposition et aussi la perte des militants engagés pour la défense des droits fondamentaux et la recherche de la paix par des possibilités non-violentes et démocratiques. Or, sans opposition, il n’y pas de démocratie. Et On ne parlera que d’un parti unique et le seul regard dominateur est celui du président de la République.
On a vu ni une femme dirigée le pouvoir, ni occupée le poste du premier ministre. Elles sont toujours derrières les hommes et elles sont les plus souvent sollicitées pour acclamer et produire un You-you de haute gamme et c’est ça le rôle de la femme tchadienne qu’elle soit intellectuelle ou femme au foyer. Quand à la paix au Tchad, on ne compte que seul sur Dieu !