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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Le Rwanda a-t-il les moyens pour juger le présumé criminel Hissène Habré ?

A l’issue d’une conférence de presse qui a eu à lieu le mardi 12 octobre 2011 à Kigali, le président rwandais Paul Kagamé avait affirmé que son pays a des capacités d’organiser un procès équitable pour l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré. Avec sa déclaration, monsieur Kagamé confirmait une récente déclaration de son ministre de la Justice Tharcise  Karugarama qui soutenait de façon mordicus que son pays est en mesure de répondre aux attentes des Tchadiens qui espérent encore voir naître le jugement de l’ancien homme de N’Djamena en exil à Dakar au Sénégal un matin  du 1er décembre 1990. Sur les ondes de Radio France Internationale (RFI), l’anglophone rwandais avait déclaré que les juges de son pays n’iront jamais emprunter ailleurs la capacité de juger des affaires. Il suscite par sa déclaration des réactions autour des possibilités pour l’Afrique à juger des affaires compliquées et sensibles comme le cas d’Hissène Habré.  Dans ce cas précis, ne peut-on pas dire que si le Sénégal n’avait pas pu jusqu’à aujourd’hui  jugé  Habré, c’est parce qu’il n’avait pas tout simplement des capacités de juger des affaires délicates et lourdes ? Qu’est-ce qu’il faudrait pour un pays pour pouvoir juger des dictateurs qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui? C’est un problème qui ne se réside que sur un financement à la hauteur d’un procès ou bien suffit-il d’avoir des juges compétents sans que l’on  n’y tienne compte d’argent pour mettre au banc des accusés des sanguinaires ou des prédateurs? Le Rwanda qui se croit capable de juger Habré va-t-il formuler une demande d’aide de financement auprès de ses bailleurs de fonds internationaux ou bien se contentera-t-il de ses propres moyens financiers et humains ? Ces africains qui rejettent l’accusation du président français Nicolas Sarkozy qui déclarait au Sénégal que le « drame de l’Afrique » vient du fait que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire », pourquoi n’aident-ils pas leur continent à mettre des moyens financiers et humains capables afin de le lui permettre de juger ses anciens dictateurs ? Qu’entendent-ils pour prouver leur capacité intellectuelle ? Comme d’habitude, beaucoup d’africains racontent des paroles gratuites, parce qu’il faut montrer ses capacités littéraires et intellectuelles, mais au moment  où il faudrait agir vrai pour résoudre un épineux problème, ils s’éclipsent comme une lune dans la nature sans y laisser aucun signe de vie. C’est une honte. Le président Rwandais a-t-il parlé pour le plaisir de parler ou bien agira-t-il le plus vite possible pour mettre fin au doute des opinions nationales et internationales qui ne savent plus à quel se vouer ? Puisque d’ailleurs, les Tchadiens ne sont pas les seuls à douter de la vérité de ses dires. Dès la déclaration de Paul Kagamé aux ondes de RFI, plusieurs organisations non gouvernementales soutiennent que son pays n’est pas bien indiqué pour cela. Qu’entendent-elles par  le terme« bien indiqué » ? Mystère ! Kagamé rejetant les critiques de ces organisations non gouvernementales en déclarant que son pays a jugé les auteurs du génocide, comme l’a fait le Tribunal Pénal International(TPI) basé à Arusha, en Tanzanie. « Les procès ont été bien conduits », a affirmé le chef de l’Etat qui avait gaillardement préféré s’exprimer en Kignarwanda, la langue la plus parlée dans son pays. Il s’agit là de la troisième tentative, après le Sénégal et le Tchad, d’organiser le procès Habré dans un pays africain. Mandaté par l’Union Africaine(UA), en juillet  2006 pour juger l’ancien fondateur d’Union Nationale pour l’Indépendance et la Révolution(UNIR), mais Dakar s’est montré incapable ou mauvais élève (toto) depuis janvier 2011. Les différentes solutions proposées par la commission de l’Union africaine(UA) n’avaient jusqu’à lors abouties à rien. Quand le Tchad s’est porté candidat, sa candidature a été le plus rapidement possible contredite  par les organisations des droits de l’Homme qui sont montées au créneau en s’opposant totalement l’extradition d’Habré dans sa terre natale pour être juger par l’actuel régime dirigé par Idriss Deby. Rappelons au passage que ce dernier fût son ex-chef d’Etat major. Il avait eu à diriger plusieurs opérations de balayage ethnique et d’assassinats des ressortissants du sud et du centre tchadien. D’où le septembre noir au sud ou « opérations charognards  au Guéra ». On ne peut citer que ces cas les plus marquants de l’histoire du Tchad. Aujourd’hui encore beaucoup de ressortissants du sud et du centre tchadien gardent en mémoire ces mois sombres où un certain militaire Deby, le fils d’Itno débarquait comme un Batman, révolver en main, dernière lui des soldats ivres de sang des innocents paysans ou autres personnes, balayaient tout sur leur passage.  Le dernier sommet de l’Union africaine, fin juin à Malabo en Guinée Equatoriale a appelé à de nouvelles candidatures. C’est ainsi que le Rwanda de Kagamé s’est alors porté volontaire alors que certains milieux continuent de privilégier la piste de Belgique. Une première requête des autorités belges avait été rejetée en raison du manque de certaines pièces. Une autre est en cours d’examen par la justice sénégalaise. Le Rwanda qui aboli la peine de mort et mené une réforme de son système judiciaire recherche une reconnaissance internationale qui permettait notamment  l’extradition de suspects de génocide en fuite dans certains pays africains ou occidentaux. 

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