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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad :Témoignage du journaliste et écrivain tchadien Déli Sainzoumi Nestor

                                           

                                             Journal Eclairages 

J’accuse. N’Djaména, 10 novembre 2021, le Tchad enregistre un SAIGNEUR de plus ! Un élève de niveau 3ème donne un coup de poignard mortel à l’un des surveillants de son établissement du Groupe scolaire Toumaï de N’Djaména au Tchad. Le surveillant-enseignant, Ismaël Al Hadj Koulbou gît dans le sang et meurt avant son admission à l’hôpital Tchad-Chine. L’élève se rendant compte de la gravité de son acte, prend la poudre d’escampette, mais sera rattrapé par les agents de la police qui l’envoient aussitôt en prison.

Ce jeune élève devient un Saigneur, parmi tant d’autres que compte le Tchad. C’est un Saigneur parmi ces milliers de Saigneurs qui nous côtoient au quotidien dans les rues de la capitale, dans les marchés, les mosquées, les églises, les lieux de loisirs, dans nos bureaux (Administration publique ou entreprises privées). Tout cela arrive par la Faute de l’Etat qui n’a pas su redonner à l’école tchadienne ses lettres de noblesses. Le Premier responsable de ce drame, c’est l’Etat tchadien : l’absence de l’autorité de l’Etat dans le système éducatif, le non respect de la loi interdisant le port des armes blanches, la faiblesse de notre appareil judiciaire, etc. Les responsabilités sont à situer dans cet ordre hiérarchique. Un élève ne deviendra un homme responsable qu’à travers l’éducation ; mais comme rien ne marche de ce côté, c’est le désordre qui règne. Chaque jour, nous côtoyons dans nos établissements d’enseignement, ces potentiels Saigneurs qui défient les Enseignants, les Surveillants, les Censeurs et d’autres responsables des établissements. Je propose au Gouvernement une campagne de lecture et de causerie pour faire comprendre à nos jeunes cadets et enfants que tout le Mal qu'ils font sera retenu contre eux un jour.

De cette manière aucun élève, aucun jeune n’accepterait d’être appelé demain : Saigneur ! Car un Saigneur, c’est celui-là qui cause du tort à son prochain, c’est celui-là qui sème la haine, la jalousie et la Mort autour de lui. Que le gouvernement se réveille pour sauver ce qui reste ! Le Gouvernement doit faire appel à la mémoire nationale en revisitant les Archives (au SGG, au CEFOD ou à la Bibliothèque Nationale). Ressortez et actualisez cette Loi, interdisant le port des armes blanches et que la Justice sévisse. Souvenez-vous : en 2020, le maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno, pour mettre fin aux conflits entre les communautés à l’Est du Tchad, Idriss Déby a menacé de réinstaurer la Cour martiale. Il n’avait pas tort. Il nous faut une justice juste et efficace pour dissuader les malfaiteurs et autres Saigneurs qui pullulent nos rues. Avant d’aller au dialogue national, il faut réinstaurer l’autorité de l’Etat, à travers des Lois qui sauvent. Aucune religion n’enseigne le port des armes blanches, nos cultures et pratiques traditionnelles ne doivent pas travers les frontières de nos villages. Ouvrons la voie à une époque où aucun Citoyen ne doit porter la main sur son Prochain. Que l’Etat prenne ses responsabilités ; car dans un Etat civil, personne ne doit se faire justice soi-même, l’Etat doit assurer à tous la sécurité.

Collaboration journal Eclairages/Regards d’Africains de France

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