18 Mars 2017
Si en Asie, dans le continent américain ou européen, les innovations et les inventions de tout genre prennent le dessus en leur offrant annuellement des classements économiques et politiques mondiaux d’un niveau supérieur imbattable; Tel n’est pas le cas du continent africain qui continue à produire des nouvelles macabres mettant mal à l’aise beaucoup de gens qui ne veulent plus voir ou entendre cela. Malheureusement, ce vendredi 17 mars 2017, le porte-parole de la police ougandaise, nommé Andrew Kaweesi, figure bien connue du grand public, a été abattu devant sa maison très tôt le matin dans la capitale Kampala à bord de son véhicule avec deux autres policiers par des hommes lourdement armés, a publié un journal de la place, sans révéler les raisons pour lesquelles les présumés assassins ont décidé de mettre fin à ses jours. D’après les descriptions de cette même presse écrite, les faits se sont déroulés vers 09H30 (06H30 GMT) dans le quartier de Kulambiro, à environ 10 km au nord-est du centre-ville de la capitale ougandaise : deux hommes installés à l'arrière de deux motos ont criblé de balles le véhicule du responsable policier, tuant sur le coup le porte-parole, son chauffeur et son garde du corps.
Selon le témoin qui a assisté à la scène, interrogé par le représentant de l'Agence France Presse (AFP), les deux motos sont arrivées par l'arrière du véhicule qui venait de quitter la maison de Kaweesi. Le chauffeur du porte-parole de la police ougandaise a tenté d'accélérer, mais ils ont réussi à passer devant et à mitrailler les passagers. Les armes des assaillants "ressemblaient à des AK-47" et "leur motos étaient neuves", a précisé à l'AFP, le témoin qui n'a pas souhaité divulguer son nom. Selon l'AFP, dans un communiqué de presse rendu public, le président ougandais Yoweri Museveni condamne dans les termes les plus fermes le meurtre d'Andrew Felix Kaweesi par des voyous sur des motos. Pour éviter qu’un tel meurtre ne se reproduise plus dans son pays, le président ougandais ordonne l’installation immédiate des caméras de surveillance dans toutes les villes principales d'Ouganda, et les routes principales. Rappelons déjà qu’en mars 2015, Joan Kagezi, directrice adjointe du ministère public ougandais en charge du dossier sur le double attentat jihadiste qui avait fait 76 morts à Kampala en 2010, avait été abattue par des hommes à moto, alors qu'elle rentrait à son domicile. En novembre 2016, le commandant Sulaiman Kiggundu, intégré à l'armée ougandaise après avoir quitté la rébellion des Forces Démocratiques Alliées (ADF) qui opèrent en République Démocratique du Congo(RDC) voisine, avait également été tué dans des circonstances similaires. Ces deux meurtres n'ont pas été, à ce jour résolus.
Le meurtre du porte-parole de la police nationale ougandaise n'est pas le premier d'un haut responsable en Ouganda, dirigé depuis 1986 par le président Yoweri Museveni. Pourtant, le défunt Kaweesi était et reste toujours une personnalité très importante pour le président Yoweri Museveni,car c’était lui qui avait supervisé la brutale répression policière contre un mouvement de protestation de l'opposition en 2011, organisé après une nouvelle élection présidentielle controversée dans le pays. Il avait ensuite été nommé chef de la police métropolitaine de Kampala, en octobre 2014, puis directeur des opérations, responsable des ressources humaines, avant de devenir le porte-parole de la police en août 2016 et il était à ce titre une figure bien connue du public, apparaissant régulièrement dans les journaux télévisés et autres émissions d'informations. Le porte-parole de la police de Kampala, Emilian Kayima, a confirmé les faits à la presse sur la scène de crime, précisant qu'une enquête avait été ouverte impliquant toutes les agences de sécurité compétentes.
Ahmat Zéïdane Bichara