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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

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USA/Libye : Abou Khattala acquitté du meurtre de l’ambassadeur Stevens à Benghazi mais condamné pour terrorisme

Capturé en 2014 à Benghazi par un commando américain, après avoir été trahi par un de ses amis contre le versement d’une forte récompense de 7 millions de dollars, le Libyen Abou Khattala était jugé depuis le 2 octobre à Washington pour l’attaque en 2012 du complexe diplomatique au cours de laquelle l’ambassadeur américain a été tué. L’accusé a été acquitté mardi des principales charges portées contre lui, néanmoins il a été condamné pour « terrorisme ». La peine de M. Abou Khattala sera donc prononcée à une date ultérieure, restant à préciser. Par ailleurs, il a également été reconnu innocent des actions ayant conduit à l’assassinat de l’ambassadeur John Christopher Stevens, d’un employé du département d’Etat et deux agents de la CIA. Il a échappé également à la réclusion à perpétuité d’autant plus qu’il s’est vu acquitter de quatorze chefs d’accusation à son encontre par la justice américaine. Pour autant, il n’est pas totalement blanchi dans cette affaire car le tribunal l’a reconnu coupable de quatre chefs d’accusation tout aussi graves.

 

Il lui est reproché d’appartenir à une association à but terroriste, de soutenir le terrorisme, de détruire de manière malveillante de biens immobiliers et de mettre en danger la vie d’autrui et enfin de porter et d’utiliser une arme semi-automatique. Selon un communiqué actualisé par le bureau du procureur, l’accusé de 46 ans court encore théoriquement le risque d’être condamné lourdement à une peine allant jusqu’à l’emprisonnement à vie. La sentence prononcée par la justice américaine si elle satisfait la CIA, par contre ce verdict annoncé mardi est considéré comme un véritable affront par les autorités américaines qui n’ont pas su convaincre les 12 jurés le fait qu’Abou Khattala soit le véritable instigateur ayant coûté la mort de ressortissants américains. Cet évènement a bouleversé les Etats-Unis où pareille tragédie touchant le corps diplomatique basé à l’étranger n’avait survenu depuis 1979. L’administration Barack Obama, en particulier le département d’Etat alors dirigé par Hillary Clinton avait subi de vives critiques.

 

Il lui a été reproché des failles et de négligence. L’ambassadeur Stevens et un autre diplomate, Sean Smith ont été piégé dans une maison en flamme provoquée par une vingtaine d’hommes armés ayant pris d’assaut le complexe diplomatique. Ils sont retrouvés morts par asphyxie. Dans la même nuit, un bâtiment de la CIA situé dans un quartier de Benghazi était visé par un tir de mortier. Deux anciens soldats d’élites devenus agents de la CIA avaient été tués par les obus. Cible de nombreuses critiques aux moments des faits, la CIA a salué mardi le verdict : « Aujourd’hui justice a été en partie rendue. Un jury fédéral a condamné Ahmed Abou Khattala pour le terrorisme qu’il a infligé aux patriotes hommes et femmes- du département d’Etat et de la CIA- à Benghazi dans la nuit du 11 septembre 2012 », a laissé entendre Mike Pompeo, le directeur de l’agence de renseignement.

 

Ce fondamentaliste doté d’une longue barbe blanche était assisté au cours de son procès par un interprète. Le procès a duré huit longues semaines d’audience. Il était dépeint par ses avocats comme un homme religieux et conservateur tout en réfutant en bloc la thèse démontrant qu’il vouait une haine mortelle à l’Occident. Qualifié de patriote libyen, selon ses avocats, il s’est battu « aux côtés des Américains » contre le dictateur Mouammar Khadhafi assassiné en 2011. La partie adverse s’est évertuée à démontrer au contraire que Khattala était un fondamentaliste radicalement opposé aux valeurs occidentales. Il ne supportait pas la rumeur selon laquelle les locaux américains de Benghazi abritaient des espions. Les procureurs agissant au nom du peuple américain n’ont pas réussi à fournir de preuves irréfutables à charge contre Khattala. Mieux les photo et vidéos de surveillance versées au procès ne l’ont jamais montré en train d’avoir un geste hostile.

 Moussa T. Yowanga

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