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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad : « La littérature est incontestablement une question de rencontre », démontre Sosthème Mbernodji

Discours de Sosthème Mbernodji, directeur artistique du festival « le Souffle de l’Harmattan », à l’ouverture de la quatrième édition à N’Djaména, le mercredi 13 décembre 2017 (Bibliothèque nationale)

«Monsieur le Secrétaire Général du Ministère du Développement Touristique, de la Culture et de l’Artisanat représentant le Ministre, Mesdames et Messieurs les attachés culturels des chancelleries accréditées au Tchad, Monsieur le Directeur du Livre, des Arts et du Spectacle, distingués invités en vos rangs, grades et qualité, chers écrivains, poètes, romanciers, journalistes, enseignants-chercheurs, activistes et hommes de culture, Chers amis de l’Association des Écrivains et Auteurs Tchadiens d’Expression française(ASEAT), aujourd’hui est un jour solennel, c’est un jour historique !Permettez-moi, au moment où je prends la parole devant, ce public accueillant et chaleureux ici réuni pour vivre avec nous la quatrième édition du festival littéraire « Le souffle de l’Harmattan », de vous dire ma reconnaissance et ma profonde gratitude pour tous les efforts consentis afin de maintenir ce festival actif, un peu plus fort que la veille. Nous avons commencé ce projet il y a quatre ans aujourd’hui, mais l’engouement, l’engagement et la dévotion qui se dégagent chaque jour au sein de la grande communauté littéraire tchadienne et internationale nous apprennent que nous n’avons pas eu tort d’essayer, ni d’initier ce festival qui est devenu un patrimoine commun, un espace de mise en lumière de nos idées, de notre culture et de notre grande passion qu’est l’écriture.

Mesdames et messieurs, C’est pour dire qu’on tient ce festival par les cornes depuis ces années. Nous évoluons par la contribution des membres et autres bonnes volontés. Nous ne pouvons pas vous demander mieux ; nous savons tous dans quels pays nous vivons, et nous avons la pleine conscience des crises de toutes sortes et autres facteurs tristement rendus célèbres, qui tirent notre pays et sa littérature vers le bas. Les écrivains, que nous sommes, sont les historiens du présent ; ils sont l’avenir et la mémoire du peuple, du Tchad que nous chérissons et pour lequel nous organisons ce festival du livre, et ce Tchad, nous devons le construire tous les jours loin des querelles inutiles et des aigreurs noires qui nous empêchent d’avancer.

La route qui mène au développement de notre littérature est longue, celle qui conduit à l’entente et à la justice sociale entre nos frères et sœurs est encore plus longue, si longue que nous la croyons impossible. Mais dans l’amour et l’espérance, pour reprendre l’expression des religieux, ce festival, « Le Souffle de l’Harmattan », qui est l’espoir, cette flamme, cette énergie que ce peuple tenu captif dans les chaînes de la haine et de la violence porte, trouvera bientôt la voix qui lui permettra d’utiliser son intelligence et son génie au service de la cause collective. « Le souffle de l’Harmattan » ne mourra pas tant que vous, mesdames et messieurs, tenez debout. Car, il n’est pas déjà facile d’être écrivain, il est encore plus difficile de l’être dans le contexte sociopolitique, culturel et historique qui est le nôtre. Pour ce faire, nous prenons cette tribune pour rendre hommage à Baba Moustapha, à tous les écrivains tchadiens et de par le monde pour leur noble combat, nous voulons avoir une pieuse pensée pour toutes celles et tous ceux qui souffrent même anonymes, dans leur cœur vide, asséché mais rempli d’espoir d’un lendemain meilleur, flamboyant.

Thomas Dietrich, écrivain français, auteur du célèbre roman « Les enfants de Toumaï » déclare : « Si la médecine peut sauver des vies, la littérature, elle, peut sauver le monde ».Point n’est besoin de rappeler encore que « Le souffle de l’Harmattan » est une grande occasion de mettre non seulement en visibilité mais en vitalité la littérature tchadienne, notre littérature dont le corpus est immense; c’est une littérature diversifiée, poétique, courageuse, en prise aux réalités sociopolitiques, une littérature en marche, pour reprendre l’expression du président français, Emmanuel Macron. Ce festival est le lieu de célébration de la littérature africaine, et de mise en valeur des productions littéraires tchadiennes. Compte tenu de son envergure et de son importance dans l’espace culturel tchadien, il est important de multiplier les activités, et de donner une vision plus forte au projet, en lui permettant de dominer son terroir, et de s’imposer au Tchad et dans la sous-région.

 Le thème de cette quatrième édition est « Littérature et unité du peuple ». C’est dans l’unité qu’on doit être plus forts, plus grands et être respectés. Monsieur le Secrétaire Général du Ministère du Développement Touristique, de la Culture et de l’Artisanat représentant le Ministre, distingués invités, chers amis écrivains, Je voudrais me tourner vers les partenaires et les amis de ce festival ; vous êtes la lumière qui éclaire notre horizon. Si vous cessez d’éclairer notre chemin, notre horizon s’assombrit et nous cessons d’avancer ; parce que vous avez choisi de nous accompagner, je voudrais vous adresser les sincères remerciements du Comité d’organisation, et vous inviter à croire en ce projet que nous voulons panafricain et pour lequel nous menons notre combat !

Nous pensons au Ministère du Développement Touristique, de la Culture et de l’Artisanat et saluons l’implication personnelle et efficiente du ministre Mahamat-Saleh Haroun, à l’ONG Internationale ADES, à la Compagnies Les Vers Luisants de Marseille en France et toute la famille Blanchard, nous n’oublions pas le soutien précieux de l’écrivaine Annie Blayo à Paris et ses amis, l’ensemble de la presse tchadienne pour l’accompagnement sans oublier la direction de la Bibliothèque Nationale qui nous accueille avec joie ; à tous les écrivains tchadiens , à nos amis du Cameroun représentés ici par Raoul Simplice Djimeli et Ozias Mbida dont nous saluons la présence ; ceux venus de Biltine, Bongor, Pala et Moundou : toute notre amitié ! Vous êtes à N’Djaména, ville-berceau de l’Humanité, socle des rencontres, des traditions et des civilisations millénaires. Mais vous êtes entre les mains des écrivains, de ceux qui connaissent mieux que tous les autres, la valeur de l’humain. Sentez-vous chez vous.

Ces remerciements vont également à l’endroit de tous ceux qui nous soutiennent dans l’ombre, qui contribuent d’une manière ou d’une autre à la réussite de notre festival, et qui ne sont pas toujours réceptifs à notre volonté de les citer nommément. Continuez de nous faire confiance. Cette année, le festival est organisé et piloté par une équipe dynamique à la tête de laquelle se trouve Dounia Tog-yangar, un passionné de la culture et de ce festival ; il ne s’est jamais montré petit face à la montagne des charges qui incombent à son comité. Le festival qui commence aujourd’hui affiche un programme riche et coloré ! Nous vous invitons à ne manquer aucune étape, à profiter au maximum de tout ce qui sera fait, car c’est pour vous que cela a été fait pour que chacun de vous trouve son compte ! Lire, c’est vivre deux fois, passionnément à l’infini. Lire, c’est renaitre à la vie parce que le livre garantit la délivrance. Il faut lire pour aimer la vie, et rêver d’un monde meilleur. La littérature est incontestablement une question de rencontre. Je vous invite à aller vers l’autre, au dialogue, à l’écoute, au vivre-ensemble, à l’unité. Je ne saurai terminer mon propos sans vous demander de visiter l’exposition des livres qui se poursuit pendant les trois (3) jours du festival, et d’acquérir la nouvelle littérature tchadienne. Des stands des éditeurs et libraires sont ouverts à cet effet, chacun y trouvera son goût.

Distingués invités mesdames et messieurs,
Chers amis, chers frères et sœurs,
Le Tchad est un pays de culture et entend bien le rester.
Le festival littéraire « le Souffle de l’Harmattan » en est véritablement la vitrine !
Vive le festival littéraire « le Souffle de l’Harmattan »,
Vive la culture pour que vive le Tchad,
Je vous remercie ! »

Choix et commentaire d’Eric Mocnga Topona, correspondant spécial à Bonn en Allemagne

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