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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Parole au peuple(42ème):« Entre Boko Deby et Boko Haram, qui tue plus le peuple tchadien ? », s’interroge le Camerounais, journaliste Rémy J. NGono

Le Tchad est entré véritablement dans une zone de turbulence à tous points de vue. L’année 2018 n’augure rien de bon ni pour les populations réduites à la misère ni pour le pouvoir arrivé au bout de souffle et incapable d’apporter des solutions idoines à la crise qui sévit depuis fin 2014. Le journaliste camerounais Rémy NGono, observateur averti ne s’est pas du tout trompé en mettant le focus sur le Tchad, où tous les clignotants sont au rouge. Il aborde la dimension sociale de la crise sous le prisme du mouvement de contestation lié à la décision injuste et irréfléchie d’abattement des salaires de fonctionnaires. Six jours après la grève très suivie des transporteurs à N'Djamena et cinq jours après la marche interdite initiée par une frange de la société civile contre la vie chère, les enseignants ont entamé hier une grève pour protester contre la diminution des salaires rendue effective dès le mois de janvier.

Les élèves n’ont pas hésité un seul instant pour prêter main forte à leurs éducateurs mais le gouvernement s’est encore illustré comme d’habitude par son manque de dialogue et d’écoute. Il a usé de la même méthode de brutalité, d’intimidation et de répression pour disperser les grévistes. Les Tchadiens silencieux et amorphes commencent à comprendre qu’ils ont le devoir d’arracher leur liberté face à un groupuscule sans scrupule insensible aux souffrances humaines, tels comme des robots programmés. Aujourd'hui comme hier, le régime impopulaire du MPS incarné par Idriss Deby, de part ses agissements tombe sous le coup de ces deux alinéas du préambule de la Constitution tchadienne qui stipule : « Proclamons solennellement notre droit et devoir de résister et de désobéir à tout individu ou groupe d’individus, à tout corps d’Etat qui prendrait le pouvoir par la force ou l’exercerait en violation de la présente constitution », et la seconde partie continue : « Affirmons notre opposition totale à tout régime dont la politique se fonderait sur l’arbitraire, la dictature, l’injustice, la corruption, la concussion, le népotisme, le clanisme, le tribalisme, le confessionnalisme et la confiscation du pouvoir ».

Durant 28 ans de règne Idriss Deby et les siens n’ont sans cesse piétiné et violé allégrement cette disposition constitutionnelle sans qu’une réponse de résistance appropriée ne leur soit apportée. Les Tchadiens ont compris qu’Idriss Deby est un homme changeant, versatile comme le caméléon. Il change au gré des circonstances privilégiant toujours ses intérêts égoïstes et ceux de son clan au détriment de ceux de tous les Tchadiens. Les négociations avec les partenaires ou les opposants sont pour lui un jeu de poker menteur. Il n’a jamais respecté sa parole ni avec la Banque mondiale qu’il a floué dans l’affaire des 10 % des revenus réservés aux générations futures, ni avec les opposants pour la plupart tués ou discrédités et tombés aux oubliettes. Il n’est pas rare de trouver encore en Afrique des soi-disant Panafricanistes pour défendre bec et ongles Idriss Deby considérés à leurs yeux comme un Président courageux, le seul capable de tenir tête aux impérialistes occidentaux. Mais c’est une erreur de prendre ses rêves pour la réalité.

Si Idriss Deby est un Panafricaniste convaincu, il aurait pu démanteler la base militaire française au Tchad, contribuer à se doter d’une monnaie africaine après l’abandon du FCFA et de cesser de venir se soigner en Europe, comme il le fait si régulièrement et éviter de se rendre matin midi à Paris en France. Un Panafricaniste ne déstabilise pas les autres pays et l’exemple de la RCA prouve tout le contraire. Enfin, un Panafricaniste aurait enjoint à son épouse de sursoir à la naturalisation française dans le contexte actuel et de s’abstenir d’aller tenir à Paris la table ronde pour le financement du PND. Affamer son peuple, paupériser par sadisme ses compatriotes, favoriser et/ou encourager la corruption, l’injustice, l’immoralité, la braderie de la nationalité tchadienne, s’entourer par-dessus tous des courtisans dociles et corvéables à merci, telle est la marque de fabrique de ce Panafricaniste un peu paradoxal décrié par son peuple mais adulé par certains africains mal renseignés sur l’homme et ses pratiques. Rémy NGono permet de discuter arguments contre arguments sur le volet grève des enseignants de la crise sociale au Tchad. C’est le 42ème numéro de votre rubrique  Parole au peuple..Lisez et conviez les autres à faire autant. Bonne lecture !  

 Rémy NGono officiel rapporte : « École morte ce lundi au Tchad. Les enseignants sont entrés en grève à cause de la diminution de leurs salaires décidée par Idriss Deby. Les élèves ont suivi. Et comme d'habitude, Idriss DÉBY a envoyé sa milice en uniforme tabasser et tirer sur les civils. Avec tout le magot du pétrole récolté par le régime depuis des décennies, il manque de bancs, de craies, de salles de classes, d’amphithéâtres. Mais il ne manque rien à l'armée grassement payée pour terroriser le peuple. 28 ans de pillages, de gabegie, Deby et ses compagnies de souris armées jusqu'aux dents, ont tout volé pour aller stocker les réserves dans les paradis fiscaux. Le pays est surendetté. Entre Boko Deby et Boko Haram, qui tue plus le peuple tchadien ? Le chef de gang armé jusqu'aux dents ».

 Masra Cyrille Mbaitoubam ouvre la discussion :« Situation très tendue à N’Djamena et dans presque toutes les grandes villes du Tchad. Une répression aveugle des forces de l'ordre contre les élèves est en cour. Des morts sont dénombrés. »

Adam Daoussa Arim apporte un démenti formel : « Menteur ! On compte aucun mort, il n'y a pas de tirs à balle réelle »

Masra Cyrille Mbaitoubam lui répond en le renvoyant à son insolence : « Adam Daoussa Arim, vu la connotation de ton nom je comprends tout à fait ta position et l'insulte employée pour m'interpeller prouve à suffisance ton manque d'éducation propre aux gens de ton acabit. Sur ce je te laisse méditer sur cette réponse à ton commentaire si tu arrives à me comprendre bien sûr » 

Djapaba Djakweibei Bao confirme : « Adam Daoussa, je te dis qu'au lycée d'Amtoukoui on tire à balles réelles. A Goz-Ator deux élèves sont morts suite à leurs blessures. Sois humain une fois dans ta vie. Je passe ! »

Guinaga Madi s’indigne : « Quand l'injustice atteint son paroxysme le peuple n'a pas d'autres solutions que de résister... »

Moussa Moussami Kérimi exprime sa reconnaissance : « Merci Rémy d'avoir souligné les maux qui minent le Tchad. Le peuple est déterminé à arracher sa liberté »

Abadmon Junior s’interroge : « Je n'arrive pas à comprendre ce régime comment tu arrêtes une personne aujourd'hui et tu l'envoies aussi comparaître devant la cour pénale immédiatement »

Serge Ndoa dénonce les actes : « Vraiment triste réalité de mon pays le Tchad. On a échappé de justesse le 25 dernier lors de la marche pacifique »

Serge Toukam développe un point de vue contraire à celui de l’initiateur de ce débat : « Rémy, Idriss Deby Itno c'est un courageux, un vaillant, un brave. Il est à l'image de Kadhafi. C'est le seul président Africain qui tient tête à la dictature des colons pour ne pas dire au néocolonialisme »

Masra Cyrille Mbaitoubam prend le contre-pied de son prédécesseur : « Et qui maltraite et affame son peuple ? »

 Tidjani Amani Ibrahim fait une mise au point : « Tu n'es pas tchadien toi, demande-nous plutôt ce qui se passe. »

Serge Toukam pousse à l’introspection : « Rien de bien ne se fait sans le sacrifice. Posez-vous la question comment est-ce que les pays comme la Chine, la Corée ou la Russie ont fait pour se développer ! »

Odilon Barrot conseille : « Laissez-le, c'est un des lèches bottes de Deby. Un griot Parisien parmi tant d’autres »

Djidda Youssouf Loukia met à nu le stratagème de Déby : « Quelqu’un qui tient tête le jour et la nuit, il appelle pour s'excuser, il est tout sauf Panafricaniste »

Martin Tchinda Vroup se demande : «Au sol il tient tête à qui ? Foutaise le colon français crée des guerres ils l'obligent à aller massacrer ses soldats pour se sauver la tête »

Rémy NGono officiel s’en moque éperdument : « Tenir tête ne veut rien dire. Un vrai dirigeant satisfait les besoins élémentaires de son peuple : santé, éducation, emploi »

Mahamat Haroun Djom fait la leçon aux incultes : « Quand on est sous informé on ne dit rien c'est mieux. Qu'est-ce qui prouve ? Ceux qui ont tenu tête aux colons ne se sont jamais déplacés en Europe. Sékou en est l'exemple. Tu es contre quelqu'un et les membres de ta famille prenne leurs nationalités quel paradoxe « »

Serge Toukam soutient mordicus : « C’est justement à cause de ses prises de positions que les blancs font tout pour le faire tomber. Mais une fois parti, vous le pleurez autant que nous avons pleuré Kadhafi » 

Billo Bantighel Barry est réaliste : « Ils se sont développés en travaillant, pas parce qu’ils ont eu un dictateur. Le Cameroun se tape Biya depuis trois décennies, toujours pas de développement. Le Togo se tape une dynastie depuis l'indépendance, toujours rien. Deby est loin d'un panafricain et loin d'être capable de dire non à un blanc. »

Alaina Youssouf Possey appelle à se voir en face : « Cela à quel sens si dans son propre pays il fait l’objet des critiques ? Il n’y a qu’au Tchad qu’on trouve les incontestables décideurs. Tout ça pour dire que c’est la France qui est derrière tout ça ? »

Abdallah Ben Daoud Dgs pointe du doigt les incohérences de la politique du marché : « Monsieur Serge depuis quand si ce n’est pas au Tchad lorsque l'offre augmente le prix aussi augmente ? Le régime de Deby augmente tout et baisse les salaires et vous nous dites que à cause de ses positions que les blancs veulent le faire tomber »

Souleyman Mahonte éclaire la lanterne de son prédécesseur : « Serge tu penses que ceux qui vont mourir pour défendre ton Afrique sont des enfants de Deby. Si tu ne comprends pas, ce sont les enfants des autres sacrifiés et il s'en fout qu'ils soient tués au combat ou pas, au contraire il prend la rançon qu'on lui verse. C'est un mercenariat sauf que les intéressés ne touchent pas leur dû, c'est Deby qui l’empoche »

 Serge Toukam tient bon dans son argumentation : « Idriss Deby a inauguré avec Paul Kagame la mise en circulation du passeport africain. Il est l'un des rares présidents africains à s'opposer contre le FCFA avec la dernière énergie, il combat Boko Haram sur tous les fronts jusqu’au Cameroun. Quel président africain fait mieux que lui ? Sassou ? Biya ? Obiang ? Kabila ? Qui dites-moi ! »

Saleh Torsidi s’en prend frontalement à Serge : « Ce bougnoul de serge Toukam en sait quoi dans ce que nous vivons ? D'abord de quelle façon Deby a tenu tête aux néocolonialistes ? Un chef d'Etat lèche-cul des occidentaux comme Deby, je n'en ai jamais vu. Un chef d'Etat menteur, corrompu, voleur !»

Abdoulaye Radje Mahamat Kodbe exhorte : « Serge Toukam ne prend pas au sérieux les publicités que fait la Télé Tchad sur Deby. Ce monsieur n'est pas ce que tu crois qu'il est. Je suis désolé pour toi qui vois en lui un panafricaniste. Ce que nous vivons au Tchad est triste et écœurant ».

Saleh Torsidi donne quelques informations : « Et en sais-tu quelque chose par rapport au sort de nos soldats qui sont allés combattre Boko Haram et les Djihadistes ? Ils n'ont jamais perçu leur frais de mission depuis 3,4 ans alors que l’ONU a tout versé. La chine et autres dont tu parles, ils ont eu besoin de passeport biométrique pour se développer ?»

Serge Toukam justifie son soutien au président Deby : « Saleh Torsidi tu n'es pas soldat, je ne comprends pas pourquoi tu veux défendre la cause des militaires. Tu aurais aimé que les soldats tchadiens se comportent comme ceux de la Côte d’Ivoire à qui Ouattara distribue l’argent ? Certainement non ! » Je juge l’homme sur ses actes. Pour moi Idriss Deby est un président qui n’a pas sa langue dans la poche vis-à-vis des colons. Il est resté droit dans ses bottes. C’est un dur à cuir et par conséquent il faut faire tout pour l’éliminer »

Abdallah Ben Daoud Dgs préfère recentrer le débat : « Serge ne nous parle pas de passeport africain, de libre circulation, j'en sais pas d'autres. Nous parlons de ses propres citoyens. Y' a des Tchadiens qui n'arrivent pas à manger deux fois par jour, les fonctionnaires n'arrivent pas à joindre les deux bouts, Nous avons des problèmes de santé, d'éducation et vous nous faites des éloges de cet homme !»

Djouma El-baigana tape fort : « Deby est un menteur qui sacrifie son peuple au profit de ses maitres colons »

 Dissour Cyrille Landry Some déplore l’incapacité notoire à bien gérer le pays : « En 28 ans de pouvoir avec des puits de pétrole et tu n'arrives pas à nourrir 3 fois par jour ton peuple et tu trouves que ce monsieur est panafricaniste ? Il y a un de tes neurones qui doit avoir un problème. Stp va en consultation ! Je pourrais même prendre les frais en charge ».

Rémy NGono officiel clôt en partie le débat en constatant l’impopularité de Déby : « S'il était courageux, il allait marcher au Tchad sans être entouré de sa milice ».

Choix et commentaire de Moussa T. Yowanga/Ahmat Zéïdane Bichara

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