RDC: Kinshasa et l’Eglise toujours à couteaux tirés

Qui gagnerait cette guerre politique et sociale opposant l’Eglise catholique et le pouvoir de Kinshasa ? Et d’ailleurs jusqu’à quand aurait-elle un dénouement ? Si certains pensent que le président Joseph Kabila Kabange, « alias Goliath noir du Congo » n’a plus de force et surtout n’a plus de monopole sur Kinshasa, d’autres en revanche restent convaincus qu’il restera longtemps au pouvoir. D’après ces derniers, la RDC n’a pas encore donné naissance à un petit « David noir du Congo » pour affronter Kabila, le géant Goliath noir. Finalement, on se demande si la guerre entre les Catholiques et le pouvoir en place de Kinshasa a-t-elle réellement commencé ? On peut admettre en partie que cette guerre apparaît de plus en plus claire, puisque Kinshasa et l’Eglise sont à couteaux tirés depuis les répressions aveugles et barbares des marches interdites des Catholiques les 31 décembre 2017 et 21 janvier contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. Les conséquences de ce bras de fer deviennent  sérieusement inquiétantes. 

En effet, depuis hier samedi 03 février 2018,la RTBF avec ses Agences eurent annoncé qu’un prêtre catholique a été « enlevé » le matin de ce  samedi 03 févier à Kinshasa par des agents de la police et emmené vers une destination inconnue, a-t-on appris de sources ecclésiales, alors que les relations sont tendues entre l'Église et le gouvernement congolais.« Le père Sébastien a été enlevé juste après la messe matinale par des policiers », a déclaré à l'AFP une religieuse de la paroisse Saint Robert dans la commune périphérique de la N'Sele dans l'extrême est de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).Pendant la messe, un homme non identifié « filmait le prêtre » à l'aide d'un téléphone portable et à la sortie, « un véhicule de la police est arrivé, des policiers sont descendus, ils ont commencé à frapper le curé, ils l'ont jeté dans leur jeep et sont partis avec lui », a rapporté une autre religieuse, témoin de l'événement.

Selon la RTBF et ses Agences, quinze personnes au moins ont été tuées, selon l'ONU, dans la répression de ces marches - organisées à l'appel d'un collectif de laïcs catholiques qui demande à monsieur Kabila de déclarer publiquement qu'il ne se représentera pas pour un nouveau mandat.Les autorités congolaises ont fait état d'un nombre de décès bien moindre.Le climat politique est très tendu en RDC où le deuxième et dernier mandat du président Kabila a pris fin le 20 décembre 2016.Des élections prévues fin décembre 2017 ont finalement été reportées au 23 décembre 2018.Religieux passioniste, le père Sébastien Yebo est le curé de la paroisse Saint-Robert depuis août 2017. Cet incident a lieu alors que Kinshasa et l’Eglise sont à couteaux tirés depuis les marches interdites des Catholiques les 31 décembre et 21 janvier contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

Ahmat Zéïdane Bichara