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21 Avril 2018
Dans sa publication datée du 20 avril, RTBF citant l’agence Belga rapporte qu’une nouvelle vague d’attaques par des bandes armées a fait au moins 27 morts dans le nord du Nigeria, selon les habitants qui mettent en exergue l’instabilité de la situation sécuritaire dans le pays le plus peuplé d’Afrique de l’Ouest. Des représailles contre deux villages de l’Etat de Zamfara (Nord) ont été menées jeudi par de présumés voleurs de bétail. «Vingt personnes ont été tuées à Kabaro et sept autres ont également été abattues à Dammani», a indiqué Lawwali Usmanu, un habitant de Kabaro, précisant que les assaillants armés étaient venus à bord d’une moto. «Nous les avons enterrés ce matin avant les prières du vendredi », a poursuivi ledit habitant, qui a pris part aux funérailles des victimes. Cet habitant a précisé que l’attaque a eu lieu après le lynchage d’un membre du gang de voleurs de bétails par des villageois. «Les auteurs sont les mêmes voleurs de bétail qui nous terrorisent depuis des années en volant notre bétail et en enlevant des gens pour obtenir des rançons», a affirmé un autre habitant, Bubr Murtala. «Tout ce que nous avons pour nous défendre, ce sont des fusils artisanaux, mais les bandits utilisent des armés à feu modernes », a ajouté Bubr Murtala.
Les attaques rapportées par les habitants ont été confirmées par le porte-parole de la police de l’Etat de Zamfara, Mohammed Shehu, qui a refusé de donner un bilan dans l’immédiat. Les attaques contre les civils se sont multipliées ces dernières années au Nigeria. Une attaque attribuée à des voleurs de bétail a fait 26 personnes mi-avril dans le district d’Anka. Fin mars, 36 éleveurs avaient aussi été tués dans une attaque similaire perpétrée par des hommes armés à moto dans le village voisin de Bawar-Daji. L’instabilité crée une situation propice aux enlèvements contre rançon et les vols de bétails à grande échelle, devenus courants dans les communautés rurales de l’Etat de Zamfara, où la majorité de la population musulmane vit de l’élevage, de la chasse et de l’agriculture.
Pour lutter contre les bandes armées qui opèrent dans les zones reculées, les villages ont mis en place des milices d’autodéfense. Ces milices ont parfois été accusées d’exactions et d’exécutions extrajudiciaires contre les criminels présumés. Le Nigeria a déployé l’armée sur une grande partie de son territoire national pour lutter contre la prolifération des violences, de l’insurrection djihadiste de Boko Haram dans le nord-est, aux affrontements entre éleveurs et agriculteurs dans le centre, en passant par les sabotages des groupes rebelles dans le sud pétrolier.
Moussa T. Yowanga