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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Parole au peuple (2eme partie ,N°55 ) : «François NGarta Tombalbaye était Républicain, nationaliste et n’a pas volé l’Etat…», eut soutenu Kébir Mahamat Abdouleye, l’économiste tchadien et analyste politique.

Le Tchad perdait tragiquement son premier président François Ngarta Tombalbaye, tué lors du coup d’Etat militaire perpétré à l’aube de ce 13 avril 1975 au palais présidentiel à N’Djaména. L’histoire mouvementée du pays sera intimement liée au sinistre destin d’un homme qui a hérité les rênes du pouvoir des mains du colonisateur français. Qu’on l’aime ou pas, l’homme a marqué l’histoire du Tchad et 43 ans après sa mort, beaucoup de Tchadiens honorent sa mémoire et lui reconnaissent des qualités indéniables malgré certaines erreurs commises dans l’exercice du pouvoir. Le débat suscité par l’économiste Kébir Mahamat Abdoulaye s’articule autour de trois qualités de l’homme : «il était républicain, nationaliste et n’a pas volé l’Etat». Cela fait écho aux réalités actuelles de notre pays qui connaît de sérieux problèmes de gouvernance et de respect des droits de l’Homme.

La démocratie tant vantée lors de l’entrée triomphale du MPS, 28 ans jour pour jour, n’est qu’un mélange des élections truquées, des vols organisés de deniers publics, de nominations de complaisance, du musellement de la presse, de l’accaparement des richesses par un seul groupe ethnique avec ses tentacules d’affidés et alliés, des arrestations arbitraires, de spoliations et déguerpissements sauvages des citoyens de leurs terres et maisons, de passage en force pour faire passer des réformes contestées et contestables. Bref ce n’est qu’un leurre, une véritable arnaque cousue de fil blanc. Les internautes sont lucides et critiques vis-à-vis des actes posés par le premier président du Tchad, Ngarta Tombalbaye qu’ils n’ont pas adulé ni diabolisé même si parfois certains se montrent plus cléments alors que d’autres sévères. C’est bien cela les règles d’un débat contradictoire et respectueux qui élève et enrichit. Voici le 55e numéro de votre rubrique Parole au Peuple.   

Noubatar Naiban défend mordicus les acquis laissés par le feu Tombalbaye : «Parce que tout ce que Ngarta a fait et qu'il y ait encore des tchadiens qui se lamentent en disant qu'il n'avait pas fait suffisamment ! Je vois que le peuple tchadien ne sera jamais satisfait des efforts consentis même s'il est gouverné par d'autres présidents qui feront plus que ce que le premier président a fait. Jusqu'à présent je n’ai pas vu un président qui a fait juste la moitié de ce que Ngarta avait fait. Mon cher Empereur Faudel, je compatis avec toi, mais ce qu'il faut savoir, on ne fait pas des omelettes sans casser les œufs, nul n'est parfait mais son intention est de faire du Tchad une puissance d'Afrique voire même du monde. A cette époque même l'Afrique du sud craint le pouvoir tchadien et même la Chine » 

Sebey Arim convoque d’autres figures historiques comme modèles : «Noubatar Naiban pour celui qui a l'esprit de discernement, il peut comprendre ce qu'il a fait pour le pays mais si tu veux comprendre le sens du patriotisme et du nationalisme réfère-toi à Thomas Sankara, Che Guevara. Comment étaient ces hommes pour leurs peuples?»

Allaoui Ben Terap donne un autre visage du régime Ngarta : «Noubatar Naiban, les seins que Allafi coupait au nord en tuant et mutilant les femmes, Habré, Goukouni, Idriss l'on fait? Et ce n’est pas ce que tu racontes là qui va nous dérouter de l'histoire de Tombalbaye. Il s'est même autoproclamé imam pour que les marabouts lui fassent la « Fathiya » lors de grandes prières des fêtes musulmanes »

Noubatar Naiban ne nie pas le côté sombre de l’homme : «Laisse-moi te dire que chaque peuple a son histoire et ses masques à moins qu'on ne soit pas dans le même pays. Les figures historiques comme Che Guevara, Thomas Sankara ont tous aussi leurs masques dans leur histoire. Quel qu'en soit le bien que tu feras, tu auras toujours des victimes, d’où cet adage on ne peut pas faire des omelettes sans casser les œufs. Les livres ne peuvent pas tout contenir l'histoire « Thomas Sankara », On a l'habitude de dire que si on ne fait pas partie des éléments de la sauce on ne connaîtra pas le goût de cette sauce ».

Noubatar Naiban continue à soutenir l’engagement sans faille de Ngarta pour sa patrie : «Allaoui Ben Terap, Ngarta était un homme qui aime son pays plus que tout, il a même dit à sa propre famille s'il s'agit de choisir entre l'amour de son pays et celle de sa famille qu'il choisirait sans hésiter l'amour de son pays. Et tout ce qui se passait de mal en son temps c'est son entourage qui le faisait à sa tête. Parce qu'il a affirmé qu'il choisirait toujours l'amour de son pays et non celui de sa famille. Alors c'est la raison pour laquelle son entourage faisait tout pour salir son nom et même finira par le tuer. Il n'a jamais permis de mauvaises choses. N'aviez-vous pas constaté qu'il accordait beaucoup de privilèges aux gens du nord ?»

Kebir Mahamat Abdoulaye rétablit la vérité sur l’occupation de la partie Nord par la Libye : «Ce n'était pas Ngarta Tombalbaye qui a autorisé et encouragé la Libye de Kadhafi et son armée d'occuper le Tibesti puis presque toute une partie du Tchad. C'était le Frolinat»

Empereur Faudel fait ressortir le côté obscur des actions de NGarta : «mon cher Noubatar Naiban, Ngarta que tu chantes l'éloge était à la tête du Tchad et il avait bien commencé son règne mais a fini par déraper en changeant subitement de système politique « la tchaditude » et saches aussi que tout ce qui s’est passé en son temps »

Sebey Arim est persuadé d’une chose : «Tu veux me dire qu'il y a eu un autre Tombalbaye ou bien je ne comprends pas. Admettons que tu sois nordiste et connais l'histoire mais pourquoi la falsifiée dans ce cas ? On n’a pas besoin de se rendre dans nos régions pour comprendre ce qui s'est passé. Soit tu délire soit on ne partage pas le même Tchad»

Noubatar Naiban lui rend hommage pour toutes ses réalisations : « Ah oui ! C'est le meilleur président que le Tchad avait eu. Son départ  si brutal a causé 43 ans de malheurs, de perte etc., Mon cher meilleur président tu nous manques, le pays avait besoin et a encore besoin de toi aujourd’hui, mais hélas la mort ne t’a pas permis de venir sauver ce que tu as tant chéri et que tu continues à chérir même dans ta tombe, le « Tchad ».  En ton hommage nous remettrons ce cher pays sur pied vaille que vaille »

Empereur Faudel prend des exemples pour montrer le côté néfaste de NGarta: « Qu'en dites-vous des exactions sommaires que Ngarta a commises, de la ségrégation raciale entre nordiste et sudistes? Un exemple précis le terme que ce dernier a utilisé contre la famille Koulamallah et Jean-Baptiste, "les enfants de nos sœurs", l'instauration de la « Tchaditude » appelée communément « Yondo » ? Que sais-je encore, au Tchad les présidents qui n'ont pas été taxés de criminel et ségrégationniste sont : les présidents Félix Malloum et Goukouni Weddeye »

Kébir Mahamat Abdoulaye note que ses gouvernements comptent plus de nordistes que des sudistes : «Je rappelle que suivant le langage Nord et Sud utilisé, dans chacun de ses gouvernements, la majorité des ministres étaient du « Nord » (termes confus et sans définition exacte.). Enfin j'ai bien précisé qu'il a exercé la répression politique. Mais en comparant à celles des autres, la différence était très nette »

Sebey Arim interpelle le précédent internaute : «Noubatar Naiban s'il te plaît respecte les mémoires des victimes à partir de quand il a accordé des privilèges aux nordistes? Va vers le nord et renseigne-toi bien, lors de son règne la situation était pire que l'ère Habré, Peut-être au sud vous étiez à l'aise ».

Empereur Faudel conseille la lecture d’un livre à l’auteur du  débat pour forger sa propre opinion  : « Kébir, mon frère lis cet extrait du livre « la mort Sara » et tu comprendras que NGarta n’est pas innocent. Derrière son  apparence de soi-disant nationaliste, se cache un autre visage de l’homme. C’est dans une tribu africaine, dans le clan Sara de Bakôh, au sud de la République du Tchad, en Afrique centrale que l’ethnologue Robert Jaulin a étudié de 1953 à 1959 les rites de la mort. Une étude qui rompt avec la «comédie de l’adoption et de l’intégration», car l’observateur scientifique lui-même a été initié par la force»

Empereur Faudel rappelle les principes d’un débat intellectuel : «Allaoui Ben Terap mon frère, excuse nous mais on n’est pas dans un débat d'insultes ou d’intolérance. On est dans un débat d'idées et d'arguments, donc, essayez de raisonner votre frère Noubatar Naiban. Ramenez-le à la raison. Merci »

Mustapha Mahdi VI oriente son point de vue vers d’autres aspects : « Il n’y avait rien à voler à l’époque. Mais il ne faut pas non plus oublier le deal avec l’Arabie saoudite et le voisin libyen. Il y avait eu entre autres : le massacr des hommes politiques, de ceux qui s’opposaient à son concept de ‘Yondo’, de la population du nord etc. Il ne faut pas falsifier l’histoire»

Sebey Arim partage le satisfecit décerné à Ngarta par Kébir mais en y apportant un bémol : « Cher Grand frère Kébir, je n'en disconviens pas certes il a fait beaucoup pour le pays mais parfois une seule mauvaise œuvre peut influencer mille bonnes œuvres. Il est le responsable du clivage nord-sud et ce qui nous poursuit jusqu'à nos jours. À travers son régime il a semé la terreur au nord du pays et la population de Faya est en grande partie victime de sa dictature. Quand vous dites qu'il n'y a pas eu trop de tuerie et massacre peut-être que vous n'êtes pas renseigné sur son régime. À César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu. Merci »

Juda Allahondoum rapporte le sentiment de ceux qui regrettent l’absence de NGarta : «Loin de nous moquer de la mémoire des victimes de la gouvernance, quand ceux qui ont vécu son règne le réclament, cela veut dire que l'homme n'était pas aussi ce démon qu'on désigne»

Hassan Brahim Mamai insinue que : «Même à la Fonction publique les faux diplômes ont commencé à son régime»

Zara Mahamat Yacoub invite les internautes à la lecture d’un livre clé : «Lisez le livre blanc s'il vous plait. Et qu'entendez-vous par « pas trop de brutalité ».Quelqu'un qui emprisonne des années, tue et fait disparaitre des prisonniers ! »

Kebir Mahamat Abdoulaye apporte des éclaircissements concernant la comparaison établie entre les actes posés par les présidents : «Sa répression politique par des arrestations arbitraires, quelques assassinats politiques, meurtre des civils par l'armée mais cela n'a pas déclenché des massacres, tueries... à grande échelle. Voilà par "pas trop de brutalité" comparés aux autres régimes postérieurs»

Kébir Mahamat Abdoulaye réfute l’argument qui consiste à associer l’honnêteté de NGarta au peu des moyens de l’Etat : «Cher frère Mustapha Mahdi VI, comment il n’y avait rien à voler ! Il y avait le trésor public, les recettes fiscales, les entreprises publiques, les aides et dons. Merci de lui reconnaître cette grande vertu »

Zara Mahamat Yacoub estime que : « Nous sommes en train de récolter ce que Ngarta a semé durant son règne. Au commencement déjà le Tchad était mal parti. Depuis lors nous ne vivons qu'une succession de malversations financières, pillages, massacres et assassinats politiques, et que sais-je encore. Tant que nous ne reconnaissons pas que le mauvais départ nous poursuit, le Tchad va continuer à patauger»

Trésor Aguidé conseille d’intenter une action judiciaire contre les actes graves commis par Ngarta : «Abderaman Koulamallah, il n'est pas tard, dresse une liste, et saisis une juridiction, parce que sûrement ça doit relever des crimes contre l'humanité. Sinon pas la peine d'exceller dans des affirmations sans fondement»

Kebir Mahamat Abdoulaye estime que Ngarta ne peut pas être responsable de tous les maux du Tchad : «A mon avis, il est injustifié de mettre sur le compte du feu président Tombalbaye les échecs de tous les régimes qui l'ont succédé. C'est un jugement très raccourci. Jai souligné qu'il a instauré le parti unique après avoir supprimé le pluralisme politique et exercer une répression politique. Enfin je ne partage pas cette idée très raccourcie que Tombalbaye était le seul responsable de la situation politique du Tchad jusqu'à nos jours»

Baradine Berdeï Targuio appelle gouvernants et gouvernés à la sagesse : «Quand on ne sait pas où on va, on se souvient d’où on vient n’est-ce pas, selon Aimé Césaire ?»

Adam Erdi Betchi tente de justifier de façon invraisemblable les dérives dictatoriales des régimes successifs au Tchad par l’ère Ngarta : «Abderaman Koulamallah peut-être, sans les dérives tyranniques de Tombalbaye, on n'aurait jamais connu les tyrannies sanguinaires de Habré et d'Idriss !»

Ramad Kantoch montre que la confrontation aux réalités des faits historiques désarme les plus sceptiques : «Trésor Aguidé, face à la réalité étalée par Abderaman Koulamallah tu n'as eu d'autres choix que de te taire n'est-ce pas? Ce n'est pas la peine de réagir selon nos sentiments il faut simplement dire la réalité»

Adoum Hakimì Chouïmì interpelle monsieur Kébir : « étant un économiste, vous n'avez pas assez d'histoire sur la politique dont Tombalbaye et Kamougué ont exercé au nord. C'est la cause de créations des mouvements politico-militaires entre autre Frolinat. viols, mariages forcés etc. Je vous invite à lire les livres d'histoires avant Frolinat. Et certains témoins sont vivants. J'allais dire certaines victimes ! »

Zara Mahamat Yacoub s’exprime sur la base de son expérience d’enfant : «Trésor Aguidé, vous ne me connaissez peut-être pas, ce n'est pas mon genre. Enfant j'ai vue mes voisins du quartier souffrir, certains sont portés disparus. Autrement je n'ai rien contre l'homme mais les actes .in box je vous prêterai volontiers le livre blanc. Contactez-moi vers le 25 avril 2018.Tout homme qui cherchera à diviser le Tchad et instrumentaliser le peuple, je ne sais pas s'il peut mériter l'estime de ce bout de femme que je suis »

Idriss Mahamat Yaya Gourdémi prétend que : «Kébir n'arrive pas à se relever du coup reçu au forum inclusif si non venir nous dire que Tombalbaye n'était pas le mal du pays c'est refuser de croire la vérité »

Trésor Aguidé met Koulamallah face à ses contradictions : «Abderaman Koulamallah, tu n’as pas atteint la centaine de ta liste, par la fin tu es revenu dans la subjectivité. C'est aussi l'exemple que tu donnes à la jeunesse»

Kebir Mahamat Abdoulaye s’attache à montrer la différence entre les pratiques du régime de Ngarta et les autres en matière des droits humains : «La répression et les arrestations à caractère politique des leaders politiques et autres, beaucoup d'entre eux finissent par être libérés sauf rares qui étaient morts ou tués, malheureusement. J’attends aussi la liste très longue des gens qui étaient libérés après leurs arrestations, promise par Abderaman Koulamallah. Je dis bien les personnes arrêtées et non tuées par l'armée lors des manifestations et opérations militaires. Etant donné que j'ai beaucoup de respect envers le grand frère, on ne juge pas, on n’étude pas le régime du président Tombalbaye sous le prisme victimaire, au contraire c'est sur la base de plusieurs dimensions et aspects»

Choix et commentaire de Moussa T. Yowanga/Ahmat Zéïdane Bichara

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