Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !
20 Août 2018
Le journal français Le figaro a publié le 16 août sur son site l’information selon laquelle les journaux américains à l’appel du Boston Global se sont coalisés pour adresser un message fort à leurs lecteurs et à Donald Trump en particulier. L’essentiel du message se résume comme suit : «Les journalistes ne sont pas l’ennemi ». Les relations entre le locataire de la Maison-Blanche et les médias sont exécrables. Donald Trump comme candidat et président américain n’a cessé de vilipender les médias lors de ses meetings ou dans ses Tweets, n’hésitant pas à qualifier les journalistes d’«ennemis » ou d’«ennemis du peuple» avec tonalité assez particulière pour plaire à ses partisans. Cette pression exercée sur les journalistes se traduit également par l’usage du vocable «Fakes news» consacré par le président et son entourage. Cette campagne de grande envergure est l’œuvre de Boston Globe, lancée sous le hastag #EnnemyofNone (Ennemi de personne) et qui s’est concrétisée par la publication jeudi d’éditoriaux dénonçant les attaques inacceptables de Donald Trump contre la presse dans plus de 250 journaux dans le pays.
On peut lire entre autres «Nous avons aujourd’hui un président qui a crée un mantra selon lequel tout média qui ne soutient pas ouvertement la politique de l’administration actuelle est l’ennemi du peuple ». Et le quotidien de la côte poursuit dans son éditorial : «C’est un des nombreux mensonges propagés par notre président comme par un charlatan d’antan qui jetait de la poussière ou de l’eau magique sur une foule pleine d’espoir ». L’éditorialiste ne s’arrête pas là, mais il assène des affirmations assez dures allant même insinuer que l’attitude de Donald Trump à l’égard des médias américains conforte les leaders comme Poutine en Russie et Erdogan en Turquie à traiter les journalistes comme des ennemis dans leur pays. L’éditorial de New York Times est simple et s’adresse surtout à ses lecteurs, à qui ce message en lettres capitales est destiné «UNE PRESSE LIBRE A BESOIN DE VOUS », tout en insistant sur les fondements de la liberté de la presse dans le pays. Le journal New yorkais ajoute en indiquant qu’«en 2018, certaines des attaques les plus agressives contre la presse proviennent de membres de l’administration ».
En conclusion, l’éditorial se termine en rappelant aux lecteurs qu’ils peuvent « applaudir les journaux quand ils font un bon boulot et les critiquer quand vous pensez qu’ils peuvent faire mieux » mais qu’« insister sur le fait que des vérités qui vous déplaisent sont des fakes news est dangereux pour la démocratie ». Quant au New York Post, peu enclin à se rallier à de telles initiatives, s’est joint également à l’appel du Boston Global en signifiant « qui sommes-nous pour ne pas être d’accord ? ». Avant de poursuivre «Cela peut être frustrant de justifier que parce que nous imprimons des vérités qui ne plaisent pas, nous sommes des « fakes news », mais être journaliste n’est pas un concours de popularité. Tout ce que nous pouvons faire, c’est continuer à informer ». Selon le quotidien, «cela ne fera aucune différence, pas même une petite ». Enfin, USA Today, le quotidien le plus vulgarisé aux Etats-Unis, demande quant à lui à «arrêter la guerre contre la presse libre », une guerre provoquée, selon la rédaction, par Donald Trump « juste après sa prise de fonction » et qui consiste à s’en prendre à la couverture d’un événement médiatique dès «qu’il n’est pas d’accord avec ».
Rédaction