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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

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Pérou : Le président Vizcarra va en guerre contre la corruption

Par une dépêche de l’AFP publiée depuis le 11 décembre par le site Le Devoir, on apprend que les péruviens ont massivement donné leur accord par voie référendaire à trois réformes constitutionnelles anticorruption initiées par le président Martin Vizcarra, parmi lesquelles l’interdiction de réélire les membres actuels du Congrès en 2021. Les trois réformes constitutionnelles ont  recueilli à peu près 80 % d’avis favorables, selon des résultats officiels provisoires portant sur 83,69% des bulletins dépouillés lors du scrutin organisé dimanche dernier. Le dépouillement s’est poursuivi jusqu’à lundi. Les réformes prévoient entre autre autres l’interdiction de réélire les membres actuels du Congrès, un Parlement monocaméral. Les 130 législateurs actuels perdront donc d’office  leur siège à la fin de leur mandat qui arrive à terme le 25 juillet 2021. Selon ces mêmes résultats provisoires, le mode de désignation des juges et le financement des partis politiques sont les deux autres réformes largement plébiscitées par les Péruviens. En revanche, les électeurs ont rejeté la proposition tendant à rétablir un système bicaméral initialement soutenue par le président Vizcarra qui s’était ravisé par la suite pour éviter de perdre une partie des pouvoirs présidentiels.

Pourtant, cette proposition qui a eu la défaveur du président ayant appelé à voter «non », aurait finalement permis à certains parlementaires de retrouver un siège. Très enthousiaste à l’issue du scrutin, le président a laissé entendre que  ce référendum « marque le début d’un changement que nous souhaitons pour le Pérou et pour tous les Péruviens ». Cet ingénieur de 55 ans quasi inconnu il y a quelques mois,  savoure sa première victoire après avoir succédé à Pedro Pablo Kuczynski. Ce dernier s’est vu obliger de quitter le fauteuil présidentiel occupé depuis 2016, après avoir été accusé de mensonge sur ses liens avec le géant brésilien  du BTP Odebrecht, en cœur d’un vaste scandale de corruption qui a touché une partie de la classe politique d’Amérique latine. Outre M. Kuczynski, trois autres présidents sont dans le collimateur de la justice péruvienne. Il s’agit d’Alejandro Toledo (2001-2006), Alan Garcia (1985-1990, 2006-2011) et Ollanta Humala (2011-2016). Cependant, tous sont fermement nié le fait d’avoir reçu de l’argent de l’entreprise brésilienne Odebrecht. Cette affaire a valu un bref emprisonnement à M. Humala et son épouse, tandis que les autorités envisagent d’extrader M. Toledo qui vit actuellement aux Etats-Unis. Quant à M. Garcia, sa demande d’asile a été rejetée la semaine dernière par l’Uruguay et les électeurs péruviens l’ont conspué dimanche en votant à Lima. M. Vizcarra avait obtenu ce référendum après un long bras de fer avec le Congrès, encore dominé par l’opposition fujimoriste (extrême droite).

Moussa T. Yowanga 

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