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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Algérie : Pourquoi le chef de l’Etat algérien par intérim a-t-il mis fin hier mercredi 31 juillet  2019 aux fonctions  du ministre de la Justice Slimane Brahmi?

Question cruciale, mais qui a bien son sens ! En effet, la situation politique demeure toujours confuse en Algérie où le président par intérim, Abdelkader Bensalah, a évincé hier du gouvernement le ministre de la justice Slimane Brahmi. Il l'a aussitôt remplacé par Belkacem Zeghmati, actuel procureur d'Ager. L'information a été publiée le mercredi 31 juillet par RTBF et signée AFP citant les médias publics algériens qui s'appuient sur un communiqué de la présidence. Le communiqué ne donne aucune précision concernant le motif de son limogeage tout en indiquant, en revanche que le changement de portefeuille s'est fait «conformément à la Constitution (,,,) après consultation du Premier ministre Nourreddine Bedoui». Ce dernier et son gouvernement ont été nommés le 31 mars par le président démissionnaire Abdelaziz Bouteflika. Cette démission de l'ancien président a intervenu le 2 avril, suite à plusieurs mois de mouvement de contestation sans précédent. Et pourtant l'article 104 de la Constitution stipule clairement que le gouvernement en fonction au moment de la démission du président de la République «ne peut être démis ou remanié jusqu'à l'entrée en fonction du nouveau» chef de l’État. L'élection présidentielle qui devait se tenir le 4 juillet pour élire le successeur de l'ancien président n'a pu avoir lieu faute de candidats et la période intérimaire de 90 jours maximum, prévue par la Constitution, a expiré début juillet.

Le nouveau ministre Belkacem Zeghmati occupait depuis mai dernier les fonctions de procureur général de la Cour de justice d'Alger regroupant la Cour d'Appel, la chambre d'accusation et le tribunal criminel. De 2007 à 2016, il avait déjà occupé le même poste. Il s'était fait remarquer lorsqu'il avait émis en 2013 un mandat d'arrêt international pour corruption contre Chakib Khelil, très puissant ancien ministre de l’Énergie pendant 10 ans et proche de l'ex-président. Chakib Kelil vivait à l'étranger avant de retourner au bercail en 2016 après l'annulation de ce mandat d'arrêt pour «vice de forme» et le limogeage de Belkacem Zeghmati. La démission de l'ancien président avait donné lieu à l'ouverture d'une série d'enquête pour corruption contre plusieurs dignitaires du régime, notamment des anciens hauts responsables de la présidence Bouteflika (1999-2019) et plusieurs hommes d'affaires soupçonnés d'avoir profité de leurs liens privilégiés avec son entourage. La justice avait été soupçonnée d'être instrumentalisée dans le cadre de règlements de compte au sein du pouvoir. Elle a aussi été accusée d'être complice dans la répression du mouvement de la contestation pacifique ayant conduit à la démission du président Bouteflika. Mardi, le chef d’État-major de l'armée, le général Gaïd Salah a écarté «catégoriquement» toute idée de libération des personnes écrouées en lien avec le mouvement, une «mesure d'apaisement» accueillie favorablement par le président par intérim Bensalah. Nul ne peut «interférer» dans les «prérogatives» de la justice ou tenter d'influer sur ses décisions», a-t-il réagi.

Moussa T. Yowanga

 

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