21 Janvier 2020
Une évasion spectaculaire s’est produite dimanche d’une prison paraguayenne où près de 80 prisonniers, pour la plupart membres de la redoutable bande de trafiquants d’armes et de drogue du Brésil, ont pu fuir par un tunnel, apparemment creusé avec la complicité des gardiens. Telle est l’information donnée par les services pénitentiaires et rapportée par l’AFP et publiée par le journal de Montréal. La commissaire et porte-parole de la police Elena Andradra a précisé que l’évasion de la prison de Pedro Juan Caballero, située près de la frontière brésilienne, a eu bel et bien lieu dimanche 19 janvier. Parmi les fugitifs, il se trouve des Paraguayens et des Brésiliens, en grande partie appartenant à l’organisation Primer Comando de la Capital (PCC).
L’évasion ressemble à un digne fils d’action, selon les termes utilisés par la commissaire Andrada. Selon cette dernière, «Ils ont aménagé un tunnel comme on peut voir dans les films, avec un éclairage intérieur, à partir des installations sanitaires de la prison». Elle détaille en disant qu’ «il n’y a que 25 mètres entre le tunnel et la guérite du gardien la plus proche ». Par ailleurs la ministre de la Justice, Cecilia Perez a estimé que c’est un travail de plusieurs semaines. Elle assure que le personnel en avait connaissance mais il n’a rien fait.Le directeur de l’établissement pénitentiaire a été limogé pour manquement grave. «Il y a une forte suspicion que les fonctionnaires aient été impliqués dans un système de corruption ». Et des dizaines des gardiens ont été arrêtés. Parmi les fugitifs, 76 d’entre eux sont considérés «extrêmement dangereux». La ministre de justice avait annoncé un chiffre de 92 évadés plus tôt dans la journée. Ces prisonniers en fuite sont des hommes ayant participé à un massacre entre bandes rivales à la prison de San Pedro le 16 juin l’an dernier, au cours duquel dix prisonniers furent décapités, a indiqué la porte-parole. Les camionnettes à bord desquelles se sont échappés certains prisonniers ont été retrouvées incendiées à Ponta Pora, du côté brésilien, à proximité de la zone frontalière, a ajouté la porte-parole. Une avenue limitrophe sépare la ville paraguayenne de Pedro Juan Caballero et de Ponta Pora. Les autorités brésiliennes ont renforcé la sécurité dans la zone frontalière afin de capturer les fugitifs s’ils tentaient de rallier le Brésil. Selon le ministre de l’Intérieur du Paraguay, les forces spéciales de la police ratissaient le secteur, épaulées par des hélicoptères.
Yowanga S. Moussa