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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Bénin: des médias de service public pour préserver le droit à l’information

Laurent Batonga

En Afrique de manière générale, et au Bénin en particulier, les médias de service public jouent un rôle majeur dans le contexte socio-politique. Portée par les classes moyennes, la consommation de la télévision continue de progresser un peu partout à l’échelle du continent et une nouvelle chaîne devrait voir le jour dans les prochains mois au Bénin. Dans le paysage télévisuel béninois, l’ORTB a du bataillé de tout temps, afin de conserver sa place de pionnier ainsi que son audience. Face à de nombreuses chaînes concurrentes qui tentent de lui voler des téléspectateurs, elle a du s’adapter chaque fois qu’un nouvel arrivant faisait son apparition sur les ondes béninoises. En tant qu’entreprise en charge du service public de la télévision au Bénin, le gouvernement s’est toujours illustré par le passé à travers des mesures fortes d’accompagnement de cet organe. En dépit de tous ces efforts, les autorités béninoises souhaitent désormais créer une nouvelle chaîne plus en phase avec la modernité. Le projet a été confié à des experts étrangers et la nouvelle  chaîne aura pour nom ORTB+.

Annoncée dans les prochains mois, le lancement de ORTB+ passera par  des investissements en équipements et matériels modernes ainsi que le développement d’expertises métiers. Pour son fonctionnement, cette nouvelle chaîne prendra une partie des équipes techniques et rédactionnelles en provenance du mastodonte qu’est l’ORTB. Concernant la grille des programmes de la nouvelle chaîne, elle devrait prendre exemple sur la télévision publique ivoirienne RTI ou encore Life TV, une chaîne de divertissement accessible en Côte d'Ivoire. Sur la base de ce projet éditorial, le responsable Afrique de l’Ouest d’Internet Sans Frontières, pense qu’il faille craindre un enfermement culturel et une pauvreté de l’offre qui sera offerte aux  téléspectateurs  d’ORTB+. Pour le Dr Qemal Affagnon, le droit à l’information est un droit des citoyens qui mérite d'être maintenu. Ce droit est d’une importance capitale, compte tenu du fait qu’il permet de vérifier la pertinence des politiques publiques tout en consolidant la qualité du débat démocratique dans un pays comme le Bénin. Or ces derniers temps, on assiste avec regret au fait que l’arrivée de nouveaux acteurs médiatiques est synonyme d’une augmentation des pratiques de désinformation dans le paysage audiovisuel. De plus, face à la numérisation croissante des procédés en vigueur dans ce secteur d’activité, le Dr Qemal Affagnon relate que la transition numérique des médias est en train de changer la manière dont les histoires et le divertissement sont désormais misent en images sur les écrans de télévision. Pour expliquer son propos, le responsable Afrique de l’Ouest d’Internet Sans Frontières mentionne que nous sommes désormais à l'ère de la narration transmédiatique. Dans le cadre du lancement d’ORTB+, les autorités béninoises ont porté leur choix sur le groupe Télédiffusion de France.

Cependant, le Dr Qemal Affagnon martèle que nous sommes dorénavant en plein capitalisme de la surveillance dans un secteur aussi sensible que celui de la télévision augmentée. Pour le responsable Afrique de l’Ouest d’Internet Sans Frontières, il faut par conséquent tenir compte des entreprises qui veulent faire de l’argent à travers la captation des flux télévisés. Le Dr Qemal Affagnon se rappelle par exemple du projet manqué de Canal+ qui souhaitait monétisé les données des internautes les plus solvables des métropoles africaines. Ce projet devait s’appuyé sur l’exploitation d’un câble de fibre optique dans cinq pays que sont : le Bénin, le Togo, le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.En prenant appui sur ce projet développé discrètement par l’une des filiales du Groupe Vivewndi en Afrique, le Dr Qemal Affagnon observe que les téléspectateurs jouent désormais un important rôle en Afrique. Aujourd'hui, ce rôle  permet d’ailleurs de façonner le nouvel univers médiatique qui est entrain de se matérialiser sur les écrans de la télévision numérique. En Afrique de manière générale, et au Bénin en particulier, les libertés d’expression et d’information constituent des droits vitaux. Il s’agit de conditions indispensables à la participation politique et culturelle des citoyens. Dans un contexte marqué par la mise en place de réformes politiques et institutionnelles, le respect de ces droits est d’une grande importance afin que les médias puissent exercer leur rôle d’instance publique de critique et de contrepoids du pouvoir d’État. Enfin, le respect de ces droits est également vital pour éviter une mort lente et certaine de la démocratie en Afrique.

Collaborateur spécial Laurent Batonga/ Regards d’Africains de France

 

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