14 Août 2010
Nabila Hamdani Un communiqué de presse émanant du Comité de Protection des Journalistes daté du 11 août annonce l’emprisonnement d’un journaliste burundais. Un cas qui est loin d’être exceptionnel. Puisque rappelons-le, il s’agit de la seconde incarcération d’un professionnel des médias et ce, en moins d'un mois. Thierry Ndayishimiye, directeur de publication de l'hebdomadaire privé Arc-en-ciel, a été arrêté et mis en prison mardi dernier par les autorités du Burundi. Convoqué par le Procureur de la République à Bujumbura, capitale du pays, Thierry Ndayishimiye découvre les faits qui lui sont reprochés. A savoir un article relatant une présumée affaire de corruption gouvernementale. Publié le 30 juillet dernier par Arc-en-Ciel, il accuse la direction de la Régie nationale d’eau et d’électricité (REGIDESO) d’un détournement de fonds public. Blasphème qui pourtant ne fait pas réagir la Regideso. Mis à part un de ses dirigeants qui ne se fait pas prier pour déposer plainte contre le journal. Le chef d’accusation ? La diffamation. Une affaire qui prend des airs de déjà vu. D’autant plus qu’il s’agit là d’une plainte déposée le 6 août et qui avait valu la comparution du journaliste devant les tribunaux burundais. Accusé de haute trahison Le 17 juillet dernier, c’est Jean-Claude Kavumbagu, directeur de publication du journal en ligne Net Press,qui est confronté aux limites de la liberté de la presse et aux travers de la justice burundaise. Accusé cette fois-ci non pas de diffamation mais de trahison, il est incarcéré sur ordre des autorités. Celui-ci a eu le malheur de remettre en doute les capacités des forces de sécurité nationale à empêcher une attaque terroriste. Une attaque terroriste semblable aux deux attentats du 11 juillet 2010 à Kampala, capitale de l’Ouganda. M. Kavumbagu risque la prison à perpétuité. Deux journalistes emprisonnés, le CPJ remonté Et les réactions du CPJ ne se font pas attendre. Tom Rhodes, consultant du CPJ pour l’Afrique de l’Est s'insurge vigoureusement en ces termes : « les autorités burundaises ont lancé une répression systématique contre les journalistes et la société civile dans son ensemble pour censurer les opinions contradictoires ». Avant d’ajouter, « cette attitude destructrice envers la presse doit cesser. MM. Ndayishimiye et Kavumbagu doivent être libérés immédiatement ». Selon Reporters sans frontières, le directeur de publication de l’hebdomadaire Arc-en-ciel incarcéré le 10 août pour diffamation a été provisoirement libéré. C’est son avocat qui a pris connaissance de la décision du substitut du procureur de la république de Bujumbura de remettre son client son client. En revanche, le cas de Jean-Claude Kavumbagu demeure préoccupant. Car il se trouve toujours en prison, dans l’attente de l’audience qui doit statuer sur la régularité de sa détention. Il risque la prison à vie s’il est reconnu coupable ajoute Reporters sans frontière dans son communiqué de presse.
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