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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Tchad-Planification familiale : les femmes tchadiennes méconnaissent les méthodes de contraception

A. A. Abbas

  Comme dans la plupart des pays africains, la population du Tchad a un comportement pro-nataliste lié au prestige et à la satisfaction économique que procure une descendance nombreuse. De ce fait, les questions liées à la planification familiale ont été considérées pendant longtemps comme tabous et la planification des naissances était synonyme de dépravation des mœurs. L’introduction des méthodes modernes de contraception est donc un phénomène récent au Tchad.

 

 Mais, sous l’effet de la crise économique à laquelle beaucoup des pays, dont le Tchad, sont confrontés depuis belle lurette, les autorités tchadiennes sont à la recherche de voies et moyens efficaces pour en sortir. L’un des axes de cette recherche est la maîtrise de la variable population par l’élaboration et l’adoption d’une politique de population adéquate. Donc, les mesures pour favoriser la planification familiale font partie de cette politique.

  

A nos jours, les activités en matière de planification familiale ont commencé à se systématiser avec le développement du Programme Santé Maternelle et Infantile (SMI) et le Bien-être Familial (BEF), surtout avec la création de l’ASTBEF. Malgré la prise de conscience, le niveau de connaissance contraceptive est extrêmement faible. De plus l’on constate des écarts importants selon le sexe. Les hommes connaissent mieux les méthodes contraceptives que les femmes.

 

Les femmes qu’elles soient en union ou non, connaissent, en moyenne le même nombre des méthodes. Par contre, les femmes qui ne sont pas en union mais sexuellement actives ont un niveau de connaissance de la contraception supérieur aux autres catégories des femmes. A l’opposer, les femmes qui n’ont jamais eu de rapports sexuels, c’est-à-dire essentiellement des jeunes filles célibataires, connaissent très peu la contraception.

 

Dans seulement deux couples sur cinq, les deux conjoints connaissent les contraceptives. Dans près d’un couple sur quatre, ni le mari, ni la femme ne connaissent une méthode moderne. Cela s’explique par l’analphabétisme et le faible degré d’instruction du couple. Si l’on examine les données selon le milieu de résidence, on constate que les femmes qui vivent à Ndjamena connaissent mieux les méthodes de planification familiale que celles des autres villes, surtout celles du milieu rural.

 

La Fréquence des rapports sexuels augmente les risques de conception en l’absence de contraception et constitue donc un déterminant direct de la fécondité. Le désir d’avoir ou non d’enfants est généralement lié au nombre d’enfants en vie dans le ménage et à l’âge de la femme. La plupart des femmes ne voulant plus d’enfants ont en principe atteint leur descendance souhaitée. Dans certains milieux, le mariage est le cadre socialement admis pour la reproduction. Par ailleurs, l’on valorise la virginité jusqu’au mariage à tel point que la sexualité prénuptiale des filles est fortement reprouvée.

 

 Cependant, les changements liés à la modernité ont favorisé à nos jours les rapports sexuels avant le mariage et il en résulte parfois des grossesses non désirées et des avortements clandestins. « La polygamie est très répandue au Tchad. Plus de 39% des femmes ont, au moins une coépouse. Elle est pratiquée un peu plus fréquemment en milieu rural que dans la capitale. Souvent les femmes sans instruction sont concernées que celles qui ont un niveau d’instruction primaire ou plus. Le degré de relâchement des pressions sociales et familiales relatives à la virginité a fait que de nos jours, la jeune fille connaîtra un mariage plus ou moins précoce. La proportion des femmes célibataires chute fortement et même les mineures deviennent émancipées par le mariage », explique un sociologue tchadien. 

 

 

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