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REGARDS D'AFRICAINS DE FRANCE

Informer sans travestir ni déformer, c'est notre combat !

Politique tchadienne: Quel homme politique rassembleur et démocratique pour le Tchad d'après Deby?

Comme récemment le crash de l'avion transportant le président polonais ou en cas de malade très grave d'un président honni par son peuple, beaucoup d'africains, et notamment les Tchadiens souhaitent qu'un tel malheur arrive à leur dirigeant afin de se débarrasser de son régime dictatorial et corrompu. Aussi cynique soit-elle comme pensée puisqu'elle va à l'encontre de la morale religieuse, elle prouve néanmoins à quel point l'homme est capable d'opter ou de souhaiter des solutions extrêmes pour se libérer d'un fardeau collectif. Du point de vue religieux, c'est inhumain de souhaiter la mort d'un être semblable à vous.Mais à y réfléchir profondément, on peut se dire cela est peut-être la conséquence logique de l'exaspération de tout un peuple face à son chef d'État rétrograde, sanguinaire, borné et très abimé en raison du manque de sommeil dû surtout  aux cauchemars qui lui font défiler de façon successive des milliers des silhouettes de ses victimes innocentes qu'il a abattu ou fait abattre à la manière des enfants tuant les lézards ou les oiseaux.  En réalité, le vrai problème n'est pas de vouloir à tout prix la disparition d'un régime aussi voyou comme celui qui gouverne actuellement le Tchad.

Mais il s’agit plutôt de faire avancer des réflexions constructives de fond autour de la succession de Deby s'il lui arrivait malheur même si la question se trouve être réglée par la constitution  largement taillée sur mesure et au seul profit de l'actuel président. A propos, ce ne sont pas les idées qui manquent, mais plutôt le courage de mener un débat contradictoire source de pluralisme et richesse pour un pays. Le recours à l'intimidation et l'élimination physique pour taire les contradicteurs n'ont jamais été des solutions salutaires car elles sont au contraire génératrices des révoltes et des rébellions tous azimuts qui divisent aujourd'hui la société Tchadienne.Les Tchadiens dans leur grande majorité en ont ras-le-bol et se demandent bien de quelle manière peuvent-ils empêcher qu'un autre Zaghawa ne remplace l'actuel ?  Même si l’ignorance, la pauvreté et la mauvaise foi des uns et des autres continuent à  les diviser  quotidiennement au point  de manifester l'incapacité de vivre dans la sérénité, les Tchadiens sont condamnés plus que quiconque à maintenir la pression sur un régime qui utilisent des méthodes déloyales et  antidémocratiques pour se maintenir au pouvoir contre  la volonté populaire. Les intellectuels en premier ont le devoir de montrer le chemin aux citoyens pour opposer une résistance farouche à ce syndicat d'intérêts égoïstes et partisans constitué du président, son clan et ses courtisans. Ce régime qui sous-estime la jeunesse actuelle, la grande masse laborieuse formée des fonctionnaires, des ouvriers, des agriculteurs, des éleveurs qu'il considère avec mépris comme des citoyens de seconde zone, assimilés tout ou presque à des étrangers sur leur propre terre.

Ce groupe des Tchadiens pour lequel on feint de les associer à la gestion de la chose publique alors qu'en réalité c'est juste pour faire semblant. Une caution morale pour se donner bonne conscience. Les postes importants sont confiés qu'aux personnes censées faire partie du cercle.  Pendant ce temps, un autre groupe sous-cultivé, immoral, corrompu, truffé des bénis-oui ou, des aliénés sociaux ayant vendu leur conscience pour des strapontins ministériels ou autres se sucrent allégrement de la manne pétrolière et d’autres richesses du pays. Cette catégorie des Tchadiens a perdu tout le sens de l'honneur et de la dignité, cher aux descendants des Sao. Ils sont arrivés à un tel point de déchéance qu'ils sont capables de fermer totalement les yeux et boucher les oreilles même si leurs filles, épouses, propres sœurs ou femmes de leur région sont victimes d'un viol par ceux qui se considèrent être des intouchables.Alors que les mêmes personnes ne se privent guère de traiter Deby de tous les mots dès qu'elles en ont l'opportunité comme au sein du cercle familial par exemple. Pourtant, ce sont des trouillards, des hommes qui manquent de courage. De ce qui précède, il est curieux de constater qu'un groupe des gens s'arroge le droit de se considérer plus important que d'autres en faisant fi des règles élémentaires du vivre ensembles. Ce qui nous amène à se poser quelques questions très simples, concernant le Tchad et de façon plus générale.

Les autres ethnies n’ont-elles pas le droit de vivre de façon heureuse ? Existe-t-il une charte dite « inhumaine » qui autorise à un groupe au pouvoir de se livrer à des actes dégradants et humiliants en l'encontre d'autres populations comme l'enchaînement des membres ? A quoi servent les longues années d'études s'il faut à termes venir « se courber » comme un dromadaire pour recevoir des ordres d'un abrouti ? Pensez-vous que si des grands hommes comme Nelson Mandela, Martin Lutter King avaient vendu leur conscience pour des postes de responsabilité, nous aurions eu des présidents noirs à la tête des grandes nations comme Afrique du Sud ou aux États-Unis?  Des questions comme celles-ci sont bien nombreuses et à chacun d'en ajouter les siennes. Il y a urgence à réfléchir à l'avenir d'un pays comme le Tchad. Quel Tchad de demain voudrons-nous avoir après la fin du régime de Déby qui affiche un bilan très négatif en matière des valeurs humaines usant des moyens illégaux avec la complicité à la fois passive et active de certains occidentaux, très jaloux de voir les Tchadiens unis et tolérants vivant la main dans la main, ouvrant ensemble pour le développement de leur pays. Il ne viendra jamais à l'esprit de ceux qui soutiennent les dictateurs africains d'accepter qu'une telle se produise chez elle. La vie est vraiment un paradoxe où d'un côté il y a des gens qui se croient malins dans un rôle de donneur des leçons sans avoir forcément les caractéristiques d'exemplarité et de l'autre des gens presque innocents qui se laissent abuser continuellement.

Ahmat Zéïdane Bichara/Moussa T. Yowanga

 

 

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